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Terrorisme au Sahel : L’Algérie jette, enfin, le masque en se faisant porte-parole des terroristes à l’ONU
Publié le jeudi 5 septembre 2024  |  Le Matin
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© Autre presse par DR
Audience au palais de Koulouba
Bamako, le 24 janvier 2022. Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a reçu en audience au palais de Koulouba, l’envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahel et l’Afrique, Delmi Boudjemaa, non moins président du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger (CSA).
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Après les opérations de bombardements sur Tinzawaten menées par les Forces armées maliennes (FAMa) contre des positions terroristes, Alger est sortie de sa réserve. En conséquence, les relations diplomatiques entre les deux pays prennent de nouveau un coup de froid.






Alors que les forces armées maliennes (FAMa) mènent des opérations de reconquête et de sécurisation sur la partie extrême-nord du territoire national, des Groupes armés terroristes (GAT) retranchés au sud de l’Algérie voisine colportent des messages visant à ternir leur image de marque en les accusant de bombarder des couches vulnérables (femmes et enfants) à Tinzawaten.

Et l’Algérie se fait écho de cette campagne d’intoxication de l’opinion internationale. En effet, invité à prendre la parole le 26 août 2024 lors de la séance consacrée au 75e anniversaire de l’adoption de la Convention de Genève, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies appelé à la nécessité de mettre un terme aux violations commises par les «armées privées qui sont louées par certains États et qui ne sont redevables d’aucun compte».

Droite dans ses bottes, l’armée malienne a riposté dans un communiqué affirmant avoir pris pour cible des terroristes. Quant au représentant du Mali aux Nations unies, M. Issa Konfourou, il a vite compris que le diplomate algérien faisait allusion à son pays. Et sa réplique a été à la hauteur de l’attaque. Il a appelé son homologue à ne pas se focaliser sur des rumeurs et des informations biaisées et à reconsidérer ses approches par rapport au Mali.

«Après sa menace verbale, Alger s’est lancée dans la dissuasion opérationnelle à l’égard des autorités maliennes. Un chasseur Su-30 de l’armée de l’air algérienne a décollé le 27 août au matin de la base de Tamanrasset (Algérie) après avoir détecté une menace à la frontière du Mali. L’appareil a lancé des signaux d’avertissement à l’attention d’un drone (malien), qui survolait la zone, l’incitant à battre en retraite», a annoncé le journal français «L’Opinion».

En froid avec le gouvernement du Mali depuis l’annonce de la fin de l’Accords pour la paix et la réconciliation (APR), signé sous l’égide de l’Algérie en 2015, les autorités algériennes n’ont pas pu cette fois-ci cacher «leur double jeu». Elles jettent ainsi le masque et se rangent manifestement du côté des irrédentistes touareg en alliance avec les groupes terroristes, notamment le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) d’Iyad Ag Ghali.

En froid avec le Maroc depuis des lustres sur la question du Front Polisario, l’Algérie est en passe de perdre cette bataille car la France et bien d’autres pays importants se sont rangés sur la position marocaine. Ajouter à cela la prise de Kidal par l’armée malienne, les opérations de reconquête des FAMa à ses frontières, la fin de «son» Accord de paix… L’Algérie ressemble aujourd’hui à un lion blessé.

Va-t-elle revenir à la raison ? Rien n’est moins sûr. A quelques jours de l’élection présidentielle du 7 septembre 2024, le camp d’Abdelmadjid Tebboune joue le tout pour le tout afin de faire le plein d’électeurs. Et la question malienne en Algérie compte beaucoup pour une frange non négligeable de l’électorat algérien.

Hachi Cissé

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