Y’a t-t-il une brigade fluviale digne de ce nom au Mali ?
Les naufrages de pinasses et pirogues sont-ils courants sur le fleuve Niger ?
A ces questions et à bien d’autres, le Commandant de la brigade fluviale de Bamako, le lieutenant Oumar Dicko a accepté de répondre.
Selon lui, les conditions idoines pour véritablement sécuriser le fleuve Niger et ses usagers dans notre pays ne sont pas, de nos jours, réunies.
Et, à propos du naufrage à Koubi, le lieutenant Dicko estime que la catastrophe, aurait pu être évitée, si les agents de la Brigade fluviale de Mopti disposaient de matériels appropriés leur permettant de déterminer le poids des cargaisons des pinasses.
Toujours, selon le lieutenant Dicko, « même l’année dernière, 21 jeunes sont morts noyés sur une plage à Bamako, parce que, faute de moyens adéquats, la brigade fluviale n’avait pu agir à temps ».
Aussi, précise-t-il, les chavirements de pirogues et pinasses sur le fleuve Niger sont, hélas, courants.
En 2010, nous indique-t-il, la Brigade Fluviale de Bamako a enregistré 6 chavirements avec 53 morts.
En 2011, 62 chavirements et en 2012, 12 » nous explique le lieutenant Dicko.
Selon Dicko, pour éviter les drames sur le fleuve, il faut travailler en amont, c’est-à-dire, prévenir et surtout être en contact avec les pratiquants du fleuve et leur expliquer les dispositions qu’il faut prendre pour éviter les accidents. Mais, « le problème est que, les brigades fluviales au Mali ne sont même pas connues des populations. Très peu de gens savent que nous sommes là pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur le fleuve Niger et ses berges », nous dit, très amer le lieutenant Dicko.
Concernant le transport fluvial, la législation selon lui, est quasi inexistante au Mali. Et les agents de nos Brigades sont obligés de se référer aux textes des pays voisins.
« Nous nous referons souvent aux pays côtiers qui ont des textes législatifs très clairs contrairement aux nôtres. Par exemple, on ne sait toujours pas le nombre de personnes qu’une pirogue doit transporter », nous a expliqué le commandant de Brigade fluviale de Bamako, avant d’ajouter : « C’est des pirogues fabriquées dans l’informel ».
Le lieutenant Dicko lance un pressant appel aux nouvelles autorités maliennes afin qu’elles améliorent les conditions de travail des Brigades fluviales au Mali et qu’elles mettent en place une législation claire et précise sur le transport fluvial.