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La démocratie : Une illusion de rassemblement
Publié le lundi 9 septembre 2024  |  L’Inter de Bamako
Célébration
© aBamako.com par FS
Célébration du 1er anniversaire du M5-RFP
Le M5-RFP a célébré son anniversaire le Vendredi 4 Juin 2021 sur la place de l`indépendance.
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«Les hommes aspirent à la concorde, la nature sachant bien ce qui est bon pour eux sème la discorde»; cette affirmation du célèbre philosophe allemand Emmanuel Kant ne semble pas être connue ou saisie par nos acteurs politiques. Sinon, comment expliquer cet acharnement contre le Premier ministre l’accusant de clivant jusqu’à oublier les préoccupations fondamentales de nos populations ?

Nous n’avons aucune prétention de faire un cours de philosophie ou de démocratie mais, la situation actuelle de notre pays nous amène à nous interroger sur le concept de démocratie dont la compréhension faite par nos leaders politiques entrave la bonne marche de notre État.






La démocratie telle que définie par l’Encyclopédie Larousse du XXème siècle en ces termes: «La démocratie consiste dans l’exercice, soit direct, soit indirect, du pouvoir par le peuple. Cette organisation politique implique un État social caractérisé par le fait que tous sont égaux devant la loi, que tous possèdent les mêmes droits. Les fonctions sont accessibles à tous (…). Les citoyens devant appeler à la vie intellectuelle et morale sont de plus en plus mis en état d’exercer d’une façon efficace et raisonnée la part du pouvoir qui leur est attribuée. L’État démocratique a l’obligation d’instituer des œuvres d’instruction et d’éducation et des œuvres de solidarité. Le régime démocratique a pour instrument le suffrage universel et pour cadre plus particulièrement approprié, la forme républicaine».

En concevant la démocratie telle définie ainsi, nous nous trouvons noyés dans deux (02) illusions fondamentales:

– La première est de penser que c’est le peuple qui exerce le pouvoir. La réalité du terrain nous enseigne que le peuple a toujours été un instrument facilement manipulé soit par des acteurs politiques ou de simples leaders d’opinion pour satisfaire leurs besognes ou faire valoir leur idéologie.

– La deuxième illusion est de penser que la notion de démocratie nécessite l’implication de tout le monde dans la gestion des affaires de la cité. Le régime démocratique n’a jamais rassemblé et ne rassemblera jamais. La gestion démocratique du pouvoir a toujours été exclusive. C’est toujours un groupe d’individus, nombreux soit-il, uni par une idéologie et ayant les mêmes intérêts à défendre qui dirige et impose sa loi aux autres. Quand nous remontons un peu l’histoire, nous apprendrons que les plus vieilles démocraties telle athénienne ou romaine ne concernaient qu’une minorité constituant la classe des nobles, ni les femmes, ni les esclaves n’étaient concernés.

Alors, si aujourd’hui, la démocratie donne la chance à tout le monde sans distinction de statut social, ni de sexe encore moins de religion, cela veut-il dire qu’il faut nécessairement l’implication de tous dans la gestion des affaires de la cité ? Nous répondrons par la négative. Car, aujourd’hui, avec la démocratie, la gestion du pouvoir est une responsabilité confiée par le peuple à un groupe d’individus et c’est à ce groupe de devoir répondre de ses actes devant ce même peuple.

En effet, si cela est compris de tous, nous ne pouvons donc pas comprendre cet acharnement contre le Premier ministre avec comme seul argument: qu’il est clivant, il n’est pas rassembleur. Nous pensons que le débat politique doit dépasser cela. Pour nous, la critique constructive serait de se pencher sur les actions du gouvernement dont le premier est à la tête, démontrer leur inconformités s’il y en a avec les aspirations du peuple et d’avec les principes et fondements de la démocratie et si possible faire des propositions d’amélioration ou de correction qu’elles soient prises en compte ou pas. Et laisser au peuple le droit de juger.

Il est donc temps de sortir de l’illusion de la démocratie qui est de penser qu’elle faille rassembler. La démocratie, elle-même, recommande une majorité et une opposition et c’est cette opposition qui constitue sa quintessence. En voulant outre passer cela, nous tuons nous-mêmes la démocratie.

Daouda DOUMBIA



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