1/La doctrine en matière de politique extérieure comprend les orientations et objectifs prioritaires que l’on se donne en matière de politique extérieure pour une période donnée.
2/ La doctrine est dynamique et évolutive. Elle dépend d’abord de l’évolution du contexte national (ambitions de sécurité, d’essor économique, de stature internationale etc..) puis de la dynamique de l’échiquier international, et encore plus de l’évolution géopolitique et géostratégique dans les relations internationales.
Le changement de régime peut entraîner un changement de doctrine diplomatique.
La doctrine est toutefois adossée aux principes de politique extérieure qui changent très rarement.
3/ Les principes sont plus résistants aux changements parce qu’ils sont inspirés par :
– les règles de droit international (règlement pacifique des différends, intangibilité des frontières,)
– Les exigences de sécurité
– Les exigences d’intégration économique.
– Les exigences sociologiques
– La morale et l’éthique
– Le souci d’équilibre
4/ La doctrine diplomatique du Mali a toujours été marquée par les principes suivants même en cas de changement de régime :
– Non alignement : refus de s’aligner sur un bloc ou une puissance, politique d’amitié avec tous les pays.
-Panafricanisme : défense de l’unité africaine et de l’intégration régionale
– Multilatéralisme
– Politique de non-ingérence dans les affaires intérieures
– Respect de l’intangibilité des frontières
– Coexistence pacifique.
5/ La doctrine diplomatique du Mali a connu plusieurs phases :
– 1960/1968 : socialisme et non alignement, rapprochement avec l’URSS et la Chine, rôle important dans la lutte contre le colonialisme et l’apartheid.
– 1968/1991 : instabilité politique et économique, pragmatisme, rapprochement avec la France et les pays occidentaux.
– 1991/2012 : période de démocratie et de libéralisme. La doctrine est concentrée sur la promotion de la paix, de la sécurité et du développement.
– Depuis 2012 : Une période de crise sécuritaire et politique. La doctrine diplomatique est de ce fait basée sur la mobilisation de la communauté internationale pour aider le Mali à sortir de la crise.
6/ Les défis actuels de la diplomatie malienne sont énormes :
– lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.
– gestion de la crise politique.
– développement économique et social.
Le principal défi cependant est de toujours rester ” Nous-mêmes ” et ne pas nous renier quelles que soient les circonstances !
7/ Cependant depuis 2020, la diplomatie malienne a renié certains principes fondateurs de sa doctrine. Par exemple :
– Le Mali a voté contre une résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unis invitant à respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine agressée par la Russie nouvel alliée du Mali.
– Le Mali a voté contre une résolution de l’Assemblée Générale commémorant le génocide de 8000 musulmans de Bosnie par les Serbes alliés de la Russie toujours à cause de notre alliance avec la Russie.
– La coexistence pacifique et les relations de bon voisinage sont reniées quand nous lançons des accusations polémiques contre nos voisins immédiats comme l’Algérie , la Mauritanie ou la Côte d’Ivoire dont 49 militaires en mission internationale ont été arrêtés et emprisonnés de longs mois pour des accusations non étayées.
L’Organisation des Nations Unies et la CEDEAO elles-mêmes n’échappent pas à la rhétorique vindicative et agressive de la diplomatie malienne tant à New-York qu’à Bamako.
Alors que les pères fondateurs de cette doctrine tiersmondiste , pacifiste et progressiste ont su faire entendre la voix du Mali et faire respecter ses choix souverains par la communauté internationale sans jamais rompre les relations diplomatiques ou de bon voisinage avec quelque pays que ce soit