Les rideaux sont tombés le vendredi 6 septembre 2024 sur le 9 ième forum de la coopération
Sino-Africaine à Beijing en Chine. Pour rappel le sommet de Beijing est le deuxième grand
événement après celui de Saint Pétersbourg en Russie et auxquels le Président de la
transition, le Colonel Assimi Goita a participé. A la tête d’une forte délégation composée de
ministres, des directeurs de services sectoriels et une kyrielle d’opérateurs économiques, le
FOCAC a été une véritable aubaine pour les autorités maliennes qui ont signé des
conventions avec des entreprises chinoises tant dans le domaine des armements que dans
celui de la formation militaire pour les forces de défense et de la sécurité ainsi que sur le
plan technologique, voire énergétique. Les autres domaines n’ont pas été oubliés comme
entre autres l’agriculture, la santé, les mines et les infrastructures. Qu’il soit dit en passant
ce sont des promesses mirobolantes qui ont été faites à ce stade, car entre la promesse et la
concrétisation il y a souvent un abyssal trou à combler. Nous osons espérer que la Chine va
respecter ses engagements. Si incontestablement la moisson a été fructueuse sur le plan de
la coopération bilatérale entre le Mali et la Chine, qui est d’ailleurs un partenaire de longues
dates, nombreux sont les observateurs qui sont restés sur leur faim, car la diplomatie a
encore une fois de plus failli. Elle aurait dû permettre au Président de la transition de
rencontrer un grand nombre de délégations africaines en général et des chefs d’Etat en
particulier pour leur expliquer la vision des autorités de la transition et réaffirmer leur
volonté à coopérer avec tous les pays du monde et particulièrement ceux du continent. La
diplomatie malienne a été tellement dolosive, qu’elle n’a pu permettre au Président de la
transition que de rencontrer seulement trois ou quatre Présidents africains dont les
Présidents de la Mauritanie, du Togo et de la Centrafrique sur plus de vingt chefs d’Etat
présents.
En effet, ce forum qui a réuni autour du Président chinois Xi Jinping, une cinquantaine de
délégations africaines dont une vingtaine de chefs d’Etat, aurait dû être une véritable
occasion pour le Président de la transition du Mali d’amorcer la voix du dialogue avec les
chefs d’Etat présents et du coup commencer à sortir le Mali de l’isolement, voire de
l’autarcie diplomatique dans laquelle il est confiné. Selon un communiqué de la présidence
le Colonel Assimi Goita a rencontré le 4 septembre trois Présidents à savoir ceux du Togo, de
la Mauritanie et de la Centrafrique. S’il est vrai que ces quatre pays ne sont pas des moindres
surtout la Mauritanie qui partage la plus longue frontière avec le Mali, il était plus loisible de
rencontrer d’autres Présidents africains pour leur expliquer la nouvelle posture diplomatique
du Mali et de conclure que le Mali serait prêt à collaborer avec tous les pays respectant ses
principes s’articulant autour de sa souveraineté, des intérêts supérieurs du peuple malien,
du respect de ses choix stratégiques et des partenariats. Lesquels principes semblent être les
fondements de la vision des autorités de la transition.
En définitive, si le FOCAC semble accoucher d’une souris avec seulement 50 milliards de
dollars us de promesses pour toute l’Afrique, il aurait dû être une des rares occasions pour le
Président de la transition malienne, le Colonel Assimi Goita, de se rapprocher des autres
chefs d’Etat du continent et de sortir enfin de l’isolement. Encore une fois de plus la
diplomatie malienne a péché par son incompétence.