Les effets collatéraux de la ‘’descente aux enfers’’ que traverse l’association des élèves et étudiants du Mali, depuis un certain moment, ne sont malheureusement toujours pas à l’heure du bilan. Les rebondissements, les uns aussi retentissants que les autres, continueront à tirer la sonnette d’alarme jusqu’à l’anéantissement total ou, par optimisme, au réveil soudain de cette association. D’ici là contentons nous de l’actualité et des réalités, autrement dit de l’agression de celui qui prétend assurer l’intérim du bureau de coordination national et des répercussions malencontreuses que cela risque de déclencher au sein de l’université.
C’est aux environs de 5 heures du Matin qu’Ibrahim Traoré (étudiant en 2ème année Mathématiques à l’ENSUP), secrétaire aux conflits du bureau de coordination et Secrétaire Général par intérim pendant la convalescence d’Hamadoun Traoré, s’est fait agressé le Dimanche dernier à coup de machettes. Tombé dans un état d’inconscience suite à de graves blessures au coup et à la cheville, il fut transféré aux urgences vers 7 heures du matin par des étudiants. Informés de l’incident, les deux ministres de l’Education se sont aussitôt rendus ce lundi 2 juillet à l’Urgence de l’Hôpital Gabriel Touré de Bamako. Venus s’enquérir de l’état de santé de Monsieur Ibrahim Traoré, les deux responsables ont déploré la situation. Ils ont rassuré la victime de tout mettre en œuvre afin que les coupables soient sanctionnés. Cette situation n’est pas une première dans le domaine universitaire. Les locataires des départements en charge de l’Education entendent tout mettre en œuvre pour endiguer cette violence.
Aussi, il faut rappeler que cette agression est la résultante d’une guerre fratricide à laquelle se livrent les membres de l’association depuis les évènements issus du coup d’Etat du 22 mars. Certains, dont Ibrahim Traoré dit papin, avaient profité de la convalescence et de la contestation du secrétaire général Hamadoun Traoré pour l’écarter du mouvement. Un comité directeur devrait même se tenir cette semaine pour le destituer définitivement de son poste, selon des informations de sources concordantes. Autant la légitimité de Hamadoun à la tête de l’association est remise en cause par Papin qui a toujours prétendu avoir des arguments solides pour prouver sa position ; de la même manière sa légalité (celle de papin), en tant que secrétaire général intérimaire, est décriée au sein d’une grande partie du bureau restée fidèle à Hamadoun. Ce clash au sein de l’association demeure depuis des semaines et présageait, incontestablement, des scènes de violence à l’instar de celle-ci. Papin a-t-il été victime de la colère de Hamadoun qu’il tentait de destituer ? La réponse à cette question est du seul ressort de la justice. Cependant, une évidence reste à souligner : celle de l’hypothèse d’un règlement de compte interne qui ne fait que commencer. Cette déchirure laissera très vite place à une confrontation musclée, dans laquelle le plus fort l’emportera certainement comme d’habitude. Autant dire que les autorités universitaires ont intérêt à anticiper et prendre des mesures objectives au lieu de soutenir un tel ou tel clan pour des raisons le plus souvent personnelles ou claniques.
L’Association des élèves et étudiants du Mali, à l’heure où nous sommes, est une véritable bombe à retardement pour elle-même et pour l’université. Il est du devoir des plus hautes autorités du pays de l’aider à sortir de cette impasse et mettre le système éducatif à l’abri de toute agitation. Cela passe par des décisions énergiques, responsables et justes.