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Partenariat Public-Privé (PPP) : Le secteur privé pourrait-il soutenir les femmes politiques ?
Publié le samedi 5 octobre 2024  |  Mali Tribune
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Pour Paul Ismaël Boro, président du parti Rassemblement pour le Mali (Rama), l’émergence des femmes en politique, pour ce qui concerne le Mali, passe par une plus grande capacité économique. A son avis, pour cela, il faut faire avancer les lois.

“Les entreprises peuvent fournir un soutien financier aux femmes candidates ou aux organisations qui encouragent la participation politique des femmes. Elles peuvent également offrir des programmes de mentorat et de parrainage pour aider les femmes à développer leurs compétences en leadership et en communication”, dit-il.


Cette position est atténuée par Fatima Maïga. Titulaire d’une maitrise en langues étrangères appliquées à l’économie (Université de Paris Sorbonne) et d’un master en relations internationales (Columbia University, New York), Fatima est une experte des questions de droits humains, genre et d’autonomisation des femmes et des jeunes, qui jouit de plus de deux décennies d’expérience professionnelle.

Après avoir occupé le poste de directrice de l’entité des Nations unies consacrée à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes – ONU-Femmes – en Côte d’Ivoire durant la crise postélectorale de 2010, Mme Maïga est rentrée au Mali afin de mettre son expérience en matière de gestion inclusive des crises au profit de son pays.

Cheffe de cabinet au ministère de la Réconciliation nationale (octobre 2013 à février 2014) puis au ministère de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille (de février 2014 à septembre 2015), Mme Maïga a été la principale artisane de la loi 052 (2015) qui promeut l’accès des femmes aux postes nominatifs et électifs.

Pour elle, “le secteur privé ne soutient pas directement les activités des femmes politiques, puisque sa vocation est de faire, soutenir et encourager le profit. Par contre, il revient à l’Etat de mettre en place des plans de soutien, à travers des lignes budgétaires négociées auprès de bailleurs, pour soit garantir des prêts, soit soutenir d’autres activités de femmes. Et cela, l’Etat l’a fait”, dit-elle.

Cependant, Paul Boro est conforté dans son analyse par Hamidou Doumbia du parti Yéléma. “A mon avis, les entreprises peuvent s’engager à promouvoir la diversité et l’inclusion dans leurs propres rangs, en veillant à ce que les femmes aient des opportunités égales d’avancer dans leur carrière et d’accéder à des postes de leadership. Cela peut également se traduire par des politiques de recrutement et de promotion équitable”.

Pour lui, “le secteur privé doit utiliser ses influences et ses plateformes pour sensibiliser le public à l’importance de la participation des femmes en politique. Il peut soutenir des campagnes de sensibilisation et de plaidoyer qui visent à promouvoir l’égalité des genres et à encourager les femmes à se lancer en politique. Le secteur privé a plus de flexibilité dans ses procédures et ses prises de décisions, ce qui est son grand atout”.

Pour Aminata Tienta, femme leader, les femmes politiques ont été formées par National Democratic Institute (NDI) en qualité de potentielles femmes candidates pour les échéances électorales à venir. “Il faut ajouter à ces formations, d’autres qui peuvent venir du privé et porter entre autres sur le développement professionnel spécifiquement conçus pour les femmes intéressées par la politique. Cela peut inclure des sessions de formation sur les compétences en leadership, la communication efficace et la gestion du stress lié à la vie politique. Les entreprises peuvent créer un environnement de travail favorable aux femmes en mettant en place des politiques de conciliation travail-vie personnelle, en luttant contre le harcèlement et la discrimination et en veillant à ce que les femmes aient accès à des opportunités de développement professionnel”, selon elle.

Comment le secteur privé, pourrait-il soutenir les femmes politiques et répondre au défi de financement des activités politiques des femmes au Mali ? Fatima Maïga gère aujourd’hui un cabinet spécialisé sur les questions de genre et d’énergies renouvelables et conseille l’ambassade de Norvège en matière de participation et leadership des femmes.

Elle est également initiatrice et présidente de la Coalition des femmes leaders du Nord, Sud et Centre (Femmes leaders NSC) qui met en interface les femmes des groupes armés signataires de l’accord de paix ainsi que des femmes de la société civile, avec pour but de promouvoir la participation et le leadership des femmes dans les processus de consolidation de la paix et du développement durable au Mali.

Pour elle, le fait déjà pour le secteur privé de faciliter l’accession de certaines femmes au niveau élevé de la gouvernance, est un soutien à la promotion des femmes. Il faut aider le privé à être inventif et ne pas limiter ses actions événementielles, comme le 8 mars ou des actions du genre.

Aminata Yattara

Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les droits humains au Mali (JDH) et NED

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