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Inondations au Mali: Quand l’eau, source de vie, conduit à la mort
Publié le lundi 7 octobre 2024  |  L’Inter de Bamako
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© Autre presse par DR
Le HCR au secours des familles déplacées et affectées par les inondations au Sahel
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La Coordination nationale de gestion des crises et des catastrophes naturelles a annoncé, à la date du 27 septembre, un bilan de soixante-quinze (75) morts, plus de cent quarante-huit (148) personnes blessées et 250 000 touchées par les inondations. Tombouctou est la région la plus affectée avec cinq cent quatre-vingt et onze (591) cas d’inondations. Elles ont forcé à des déplacements massifs de populations et causé des dégâts aux infrastructures routières. À cela, s’ajoute la crue débordante du fleuve Niger qui inquiète plus d’un aujourd’hui.
Les inondations ont atteint un record cette année au Mali. Le bilan, à la date du 27 septembre 2024, s’élève déjà à soixante-quinze (75) morts, plus de cent quarante-huit (148) personnes blessées et 250 000 touchées par les inondations. Ces informations émanent de la Coordination nationale de gestion des crises et des catastrophes naturelles. Pourtant, il fallait s’attendre à cela. Les services de Mali- Météo, à travers des communiqués, avertissaient la population malienne des risques d’inondations durant la saison des pluies de cette année. Mais avec l’installation tardive de la saison des pluies, beaucoup de gens étaient inquiets quant à l’annonce de Mali- Météo. Car, à la mi-juillet déjà, les pluies arrosaient le pays à compte-gouttes et l’état des semis n’était pas du tout satisfaisant.
Pour nombre de nos compatriotes, les prévisions d’une année de forte pluie et de risques d’inondations annoncées par les services de la météo relevaient plutôt d’une gymnastique intellectuelle, tendant à faire peur aux gens. Mais ils l’ont compris lorsque les pluies ont commencé à tomber nuit et jour, obligeant les cultivateurs à rester à la maison durant des jours. Et lorsque le gouvernement a annoncé, le 1er août 2024, un premier bilan de cinquante-quatre (54) morts, cent onze (111) blessés et plus de 71 800 affectées par les inondations, les langues ont commencé à se diluer. Pour les uns, il fallait se préparer à affronter les intempéries.
Pour les autres, le chien aboie, la caravane passe. Ces derniers pleurent aujourd’hui sur leur sort. Ils sont nombreux à contempler les dégâts dont ils ont été victimes du fait des inondations.
Ces dégâts humains et matériels provoqués par les inondations sont les signes annonciateurs d’un changement climatique, dont le Mali doit se préparer à faire face à cet autre défi en adoptant des mesures pour que l’eau, source de vie, ne donne pas la mort. Ces chiffres donnent à réfléchir pour un pays sahélien comme le nôtre, confronté à une double crise sécuritaire et alimentaire.

Des leçons à tirer
Il y a beaucoup de leçons à tirer des inondations survenues au Mali et, plus particulièrement, à Bamako, la capitale malienne. Située sur les deux rives du fleuve Niger, Bamako se trouve dans le basfond. Cette situation géographique nécessite un plan d’aménagement du tissu urbain pour éviter les inondations. Malheureusement, le cadastre ou le plan d’urbanisme élaboré, à cet effet, a été mis de côté pour laisser la place à des occupations anarchiques, obstruant les voies d’évacuation des eaux vers le fleuve. Dans cette course à l’argent facile, les rivières traversant les quartiers de la capitale malienne et le lit du fleuve n’ont pas été épargnés. Ils ont été morcelés et vendus aux plus nantis du pays, dont beaucoup ont amassé leur fortune sur le dos du peuple malien. Et avec la crue débordante du fleuve Niger, certains riverains ont abandonné leur maison dans laquelle stagne l’eau et d’autres pour y accéder sont obligés de marcher sur des sacs remplis de sable.

Ces inondations offrent de nouveau l’occasion aux autorités de revenir sur le plan d’aménagement de la ville de Bamako de l’époque coloniale, revu et corrigé par les régimes de la première et de la deuxième Républiques. Cela nous évitera chaque année de pleurer nos morts et de donner une image attrayante à notre capitale qui garde encore le nom de «gros village» des années 1980.
Yoro SOW

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