C’est sans doute la manifestation la plus révélatrice d’une volonté des autorités de franchir un palier décisif vers le chemin du retour à l’ordre constitutionnel, après quatre années de tergiversations. Selon nos sources, en effet, des signaux rassurants dans ce sens proviennent du contenu de la loi de finances 2025 à laquelle le CNT va consacrer l’essentiel de la session budgétaire qui s’ouvre aujourd’hui. À la différence de l’exercice précédent, celui-ci prévoit bel et bien un processus électoral au chapitre des dépenses budgétaires, nous a-t-on confié. Il ne s’agit apparemment que d’un processus partiel parce que seule la présidentielle serait programmée pour l’année 2025, faisant figure de clin d’œil en direction de certains partenaires extérieurs dont la coopération est conditionnée à l’avènement d’autorités légitimes. Parmi eux figurent par exemple les Etats Unis, qui ont récemment donné de la voix à nouveau par un énième appel au retour à l’ordre républicain par l’organisation d’élections générales. Reste à savoir si une compétition présidentielle avec les acteurs de la transition comme prétendants serait de nature à rassurer les partenaires quant à la sincérité du processus électoral.
Le brusque retour des villages aux sources traditionnelles
Après près d’une vingtaine d’années de bons et loyaux services, la législation en vigueur sur la création et l’administration des villages s’est essoufflée. Il s’agit de la loi numéro 06 – 23 du 28 juin 2006. Elle est notamment rattrapée par une brusque réhabilitation des dispositions précédentes en vertu desquelles la désignation des chefs de village obéissait à un mécanisme successoral traditionnel et coutumier. Le retour aux sources s’est opéré par une ordonnance modificative du texte en vigueur et concerne spécifiquement le mandat et la procédure d’installation des chefs de village, de quartier et de fraction. Exit désormais la limitation de leur mandat à 5 ans renouvelables ainsi que leur désignation en assemblée générale de conseillers élus. Celle-ci est notamment révolue par voie de suppression, au profit du mode de désignation qui prévalait avant 2006. Ce nouveau chamboulement tire argument, par ailleurs, du dysfonctionnement qui affecte lesdites entités administratives de base, à cause de l’insécurité qui paralyse leurs renouvellements réguliers depuis 2015.