Le président de la PLCC est poursuivi pour « menace de mort par le biais d’un système d’information » après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un enregistrement dans lequel une voix lui étant attribuée annonce son intention de tuer le président de transition, le colonel Assimi Goïta, et sa famille. Mais d'après le magazine "Jeune Afrique", une expertise indépendante avait conclu qu’il ne s’agissait pas de la voix de Clément Dembélé. C'est pourquoi ses proches estiment que sa détention est une procédure montée de toutes pièces. « La voix du vocal incriminé n’est pas celui (sic) de l’inculpé ».
La conclusion de l’expert judiciaire indépendant date du 8 mars 2024 et est catégorique. Elle conforte
la version de Clément Dembélé. Le militant de la société civile, connu dans tout le pays pour ses combats contre la corruption ou les coupures d’électricité, nie, depuis le début, avoir tenu les propos qui lui valent de dormir en prison depuis dix mois. Ses avocats avaient, d’ailleurs eux-mêmes, avant cette
expertise, déposé plainte pour imitation de voix et fait le choix de rester discrets sur leur démarche,
vraisemblablement par souci d’apaisement. Au regard de cette nouvelle donne dans le dossier, une ordonnance de mise en liberté sous contrôle judiciaire avait été signée, le 29 avril 2024, par le juge d’instruction Moussa Diarra en charge du dossier. Mais cette demande n'avait pas eu l'assentiment du procureur du Pôle judiciaire chargé de la lutte contre la cybercriminalité, Adama Coulibaly.
L’expertise, qui blanchit Clément Dembélé, n’a pas valeur de jugement. Et une demande de contre-
expertise aurait, d’ailleurs, été formulée par le procureur. Le dossier a, depuis, été transmis à la Cour
d’appel. Celle-ci a décidé de maintenir Clément Dembélé en prison. Cette décision a été communiquée à RFI, le mercredi, 24 juillet 2024 par l’entourage du président de la PLCC.
Malgré cette décision, aucune date n'a été fixée pour son procès, car son avocat n’a pas encore
reçu l’arrêt de la chambre d’accusation. Il faut noter qu'à la veille de son arrestation, Clément Dembélé
s'apprêtait à tenir une conférence de presse sur les coupures d'électricité, après que sa demande de
tenir un meeting ait été rejetée par les autorités de la ville de Bamako.