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Mali: la fonderie, ça forge le caractère d’une femme
Publié le samedi 19 octobre 2024  |  afrique.le360.ma
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie d`Inauguration de la mine d`or de Kofi
Bamako, le 24 Avril 2015, a eu lieu la cérémonie d`inauguration de la mine d`or de Kofi
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Charrues, semoirs, marmites, balances à bascule... tout se fabrique dans cet atelier de Bamako où exerce Nah Fané «la seule femme qui fait ce métier au Mali», se plait à dire cette quinquagénaire. Depuis 40 ans, elle est prise entre le marteau de la tradition et l’enclume de l’indépendance économique. Elle est forgeronne.

Adam dite Nah Fané est une femme pas comme les autres. Née au sein d’une famille de forgerons, elle a fait de la fonderie son activité principale dès son jeune âge. Aujourd’hui, la quinquagénaire qui n’a pas abandonné sa forge, est la seule femme à évoluer dans ce domaine confirme un responsable de l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali.

Habituellement, ce métier est réservé aux hommes, mais c’est compter sans le caractère en fer forgé de Nah. Appartenant à la classe des forgerons, elle et ses confrères fabriquent des objets en aluminium comme les poulies, la roue des semoirs, les théières,... D’autres articles comme les marmites, les louches, objets décoratifs et bien d’autres sont fabriquées à partir de l’aluminium fondu.

C’est aussi un métier de précision. À l’aide d’un moule, les forgerons donnent la forme à l’objet qu’ils veulent fabriquer. Dans ce moule, ils font fondre l’aluminium puis le versent à travers un trou percé au dessus du moule et l’aluminium prend directement la forme de l’objet souhaité. Quelques heures après, ils récupèrent l’objet et passent à l’étape de polissage pour donner un éclat particulier au matériel. Tout un art qui plonge ses racines dans l’histoire du Mali où les forgerons ont traversé les siècles.

Et voilà un témoignage qui résume la place du forgeron dans la société malienne: «Lorsqu’une femme faisait des fausses couches répétitives, et si elle arrivait finalement à avoir un enfant, il était confié à un forgeron en adoption pour, selon la tradition, maximiser ses chances de survie. J’ai moi-même adopté deux garçons comme cela, tous deux sont aujourd’hui des adultes et continuent de pratiquer le métier de forgeron.»

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
... suite de l'article sur Autre presse

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