PolitiqueL’ambassadeur Antonio Guillen Hidalgo lors de la fête nationale d’Espagne : “Le Mali est considéré par l’Espagne comme un pays prioritaire dans son aide au développement”
“L’aide aux pays du Sahel sera triplée. Tout cela fera partie de la Stratégie Espagne-Afrique 2025-2028 qui sera présentée prochainement”
A l’occasion de la Fête nationale de son pays, l’ambassadeur du Royaume d’Espagne au Mali, Antonio Guillén Hidalgo a offert une réception, le vendredi 11 octobre 2024, à sa résidence, en présence de nombreux invités de marque dont des membres du gouvernement et du corps diplomatique accrédité au Mali. Sans oublier la communauté espagnole au Mali. Placée sous la présidence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, cette cérémonie a été mise à profit pour magnifier la coopération entre le Mali et l’Espagne. “Par le biais de l’Agence espagnole de coopération, l’Espagne est présente à travers plusieurs projets dans les domaines du développement rural, de la santé, de la sécurité alimentaire, de la formation des jeunes, de l’accès à l’eau potable et du soutien aux femmes. Une coopération qui s’étend aux domaines culturels et sportifs, cette année nous avons célébré la 7e édition du Festival Hola Bamako et bientôt nous aurons l’occasion de profiter du Hola Karaté”, soulignera le diplomate espagnol. Avant de déclarer que “le budget de l’AECID a été doublé et l’aide aux pays du Sahel sera prochainement triplée. Tout cela fera partie de la Stratégie Espagne-Afrique 2025-2028 qui sera présentée prochainement”. Voici le discours du diplomate espagnol en intégralité.
Cela fait presque 10 mois que je suis arrivé avec ma famille à Bamako.
Dans mes valises, j’avais une certaine crainte, je l’avoue, du défi de représenter l’Espagne dans un pays qui m’était inconnu. Les aléas de ma carrière m’avaient amené à vivre en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Mais en plus de ce sentiment, j’avais aussi l’illusion de pouvoir apporter mon petit grain de sable au renforcement des relations de l’Espagne avec le peuple malien.
Chers collègues diplomates, vous savez très bien que ces deux sentiments sont nécessaires au développement de nos travaux. La peur nous rend humble et prudent et l’illusion nous donne la force nécessaire pour lutter pour ce que nous croyons.
Franchement, ce combat pour moi est facile, car, ce avec quoi je suis tout à fait d’accord coïncide pleinement avec ce que le gouvernement espagnol veut dans ses relations avec le Mali.
Relations basées sur :
Le respect de leurs décisions souveraines
La coopération entre égaux
La recherche du bénéfice mutuel entre nos deux peuples.
Par conséquent, l’action extérieure de l’Espagne au Mali repose sur deux piliers :
La solidarité et la mise de l’être humain au centre de son activité.
Le Mali est considéré par l’Espagne comme un pays prioritaire dans son aide au développement.
Par le biais de l’Agence espagnole de coopération, l’Espagne est présente à travers plusieurs projets dans les domaines du développement rural, de la santé, de la sécurité alimentaire, de la formation des jeunes, de l’accès à l’eau potable et du soutien aux femmes.
En plus de contribuer aux besoins humanitaires, tels que ceux créés par les inondations actuelles.
Une coopération qui s’étend aux domaines culturels et sportifs, cette année nous avons célébré la 7e édition du Festival Hola Bamako et bientôt nous aurons l’occasion de profiter du Hola Karaté.
L’intérêt pour l’apprentissage de la langue espagnole grandit au Mali. C’est pourquoi nous travaillons à la mise en place d’un lectorat espagnol.
Une Espagne de solidarité qui, comme je l’ai dit, met l’être humain au centre de son action, par conséquent, le peuple espagnol ne peut et ne doit pas être indifférent au phénomène de l’immigration.
Un phénomène qui nous oblige à faire face à trois défis :
L’immigration irrégulière.
C’est un terreau fertile pour les mafias qui profitent de la traite des êtres humains et sont responsables de la perte de la vie de jeunes Africains dans l’océan.
Chaque personne qui se noie en mer est un échec pour nous tous.
L’intégration
L’intégration des différentes cultures nécessite un effort de part et d’autre. C’est un exercice de coresponsabilité qui doit être promu par les pouvoirs publics.
Nous, les Espagnols, sommes des fils de l’immigration et nous ne voulons pas être les parents de la xénophobie.
La désinformation
Au cours des 10 dernières années, 94 % des immigrants arrivés en Espagne l’ont fait légalement. Il faut démonter le mythe de l’invasion de l’Europe par des étrangers, seuls 6 % sont arrivés illégalement.
L’Espagne doit choisir entre être un pays ouvert et prospère, ou un pays fermé et pauvre. Pour faire face à ces défis, le gouvernement espagnol a proposé une politique migratoire qui s’articule autour de 5 axes :
Renforcer les frontières et le système d’accueil
50 000 nouvelles postes dans les centres d’accueil ont été crées. Nous avons augmenté de 12 % le nombre de membres de la garde civile et de la police nationale aux îles Canaries et nous avons alloué 35 millions d’euros aux communautés Autonomes pour l’accueille des mineurs non accompagnés.
La migration doit-être légale, sûre et ordonnée
– Politiques de recrutements dans certains pays d’origine
– Appui pour la reconnaissance des diplômes universitaires
– Réforme de la réglementation de l’immigration
Nous avons besoins de l’implication de l’Union européenne
La mise en œuvre du pacte sur l’immigration et l’asile est issue de la dernière présidence espagnole de l’Union européenne. Et je vous le dis, chers partenaires de l’Union européenne, que l’immigration est une question qui nous concerne tous, pas seulement les pays situés à la frontière sud de l’Union.
Renforcer l’intégration
A cette fin, notre gouvernement va mettre en œuvre le Plan national d’intégration et de coexistence interculturelle.
Aide aux pays d’origine
À cette fin, le budget de l’AECID a été doublé et l’aide aux pays du Sahel sera prochainement triplée. Tout cela fera partie de la Stratégie Espagne-Afrique 2025-2028 qui sera présentée prochainement.
Bref, chers amis, depuis 2008, l’Espagne s’est toujours engagée envers et contre tout aux côtés du peuple malien.
Et nous espérons continuer à écrire le livre de l’histoire de nos relations pendant de nombreuses années à venir”.