Une forte communauté guinéenne vit au Mali, même si les autorités ne disposent pas de chiffres exacts. Bien que présents dans de nombreux secteurs d’activités, certains d’entre eux sont dans des problèmes préoccupants. Dans un entretien accordé au correspondant de Guineematin.com basé au Mali, Alpha Oumar Diallo, président du Haut conseil des guinéens du Mali (HCGM) a apporté des précisions sur ces difficultés, notamment avec Qnet et l’immigration à travers le Sahel.
Guineematin.com : comment se porte la diaspora guinéenne au Mali ?
Alpha Oumar Diallo : tout d’abord, merci de l’opportunité que vous nous offrez ainsi pour parler de la communauté guinéenne vivant au Mali. En effet, c’est avec un réel plaisir que nous savourons aux fins d’informer votre lectorat que la communauté guinéenne en République du Mali vit en harmonie avec le peuple frère malien. Sans détour, les ressortissants guinéens sont dans un climat de fraternité et de solidarité indescriptible. Tout comme le malien en Guinée, le guinéen au Mali se sent entièrement chez lui. Cela, sans aucun esprit de discrimination mais, au contraire, dans une ambiance familiale totale
Quelles sont les difficultés que traverse votre bureau ?
Le Bureau du Conseil des Guinéens établis en République du Mali est confronté à de multiples problèmes. D’abord, l’importance numérique de notre communauté constitue à la fois un atout et un défi majeur à relever. Atout du fait que lorsque les autorités du pays hôte demandent la participation des communautés africaines ou étrangères aux événements festifs, la communauté guinéenne occupe toujours la première place. Notamment en termes de mobilisation et d’organisation, qu’en contribution artistique et culturelle. Aussi, comme je le disais au début de cette conversation, les guinéens au Mali sont non seulement très nombreux mais aussi et surtout très actifs au plan socio-économique. Cependant, force est de souligner que le chiffre exact de guinéens au Mali reste encore à déterminer : nombreux sont ceux qui ne sont recensés ni identifiés dans les registres du Conseil, ni enregistrés au niveau de nos services consulaires. En dépit de tous les efforts fournis par le Bureau du Conseil et de l’Ambassade, nombreux sont nos compatriotes qui se trouvent dans les prisons maliennes. Ils sont souvent victimes du phénomène QNET et régulièrement confrontés au phénomène d’immigration clandestine via les pays sahélo-sahariens desquels ils sont rapatriés.
Quels sont vos sentiments sur la célébration du 66ème anniversaire de l’indépendance de la Guinée ?
Nous sommes animés d’un sentiment de joie et de fierté par le fait que cette année, nos autorités diplomatiques et consulaires ont voulu que le 2 octobre 2024, marquant le 66ème anniversaire de l’Indépendance nationale de notre pays, soit fêté ensemble par les Guinéens au Mali. Bien que la cérémonie prévue à cet effet se soit déroulée dans la sobriété et dans un esprit de solidarité agissante avec le peuple frère du Mali, on a procédé à des sacrifices, prières, lecture du saint Coran et des bénédictions spéciales pour la Guinée et le Mali.
Est-ce que les difficultés douanières que vivait la communauté à Kouremalé sont atténuées ?
Nous déplorons les tracasseries douanières et policières dont nos compatriotes sont souvent victimes lors de la traversée des frontières maliennes. Néanmoins, nous remercions sincèrement les autorités de nos deux États pour les sacrifices consentis dans le cadre du renforcement des traditionnels liens de coopération entre nos peuples. Des liens de coopération qui ne cessent de se raffermir au plan politique, économique, social, culturel, diplomatique, etc.
Les relations sont-elles au beau fixe avec la représentation diplomatique ?
Pour ma part, le Bureau du CGEM que j’ai l’insigne honneur de diriger à l’instant met cette occasion à profit pour réitérer solennellement l’engagement total et sincère de la communauté guinéenne toute entière aux côtés de notre ambassadeur, Son Excellence Abdoulaye Fofana. Conformément aux instructions du président de la transition, le Général de corps d’armées Mamadi Doumbouya, ne ménage aucun effort pour unir tous les guinéens autour des idéaux cardinaux du gouvernement de la transition.
Quel est le mot de la fin ?
Nous lançons un appel fraternel à tous les guinéens au Mali à s’unir, à accompagner notre gouvernement de transition et au respect strict des lois et coutumes du pays frère qui est le Mali. Nous vous remercions très sincèrement et disons très bonne fête d’indépendance à tous nos compatriotes…
Propos recueillis par Keita Idrissa, correspondant de Guineematin.com au Mali