Ne dites pas « le Mali un et injuste », dites « le Mali un et indivisible » ! C’est le slogan que nous nous proposons de promouvoir, qu’il s’agisse du nord ou du sud du Mali, et quelque soit le point où l’on se situe. Mais en le défendant sommes-nous justes ? Du point de vue des questions brûlantes du sud ou du nord, la Justice fait-elle recette ?
A l’heure du pouvoir légitime à 77 %, où la réconciliation nationale est la reine des priorités, les fils du pays s’entredéchirent au sud, posant à ciel ouvert, des actes criminels indignes d’une REPUBLIQUE, ou érigent un Etat dans l’Etat, qui a ses propres règles, celle de du plus fort. C’est la république d’un Mali injuste où l’on découvre des hommes mal enterrés par leurs amis de même corps, de même compagnie. Où il n’y a point d’autorité pour asseoir l’Autorité. Kati, à moins de 15 km du palais présidentielle, un labyrinthe de non droit placé sous la tutelle d’un général qui règne sans partage jusqu’au jour où il décide d’enjamber des morts pour se mettre à l’abri. Le coup d’Etat permanent a-t-il fait son lit dans le Mali d’IBK.
Qui a foutu le bordel au sein de nos troupes et les a incité à la révolte ?
Concernant la gestion de la question du nord, les récentes décisions des autorités n’ont convaincu personne. Même pas les électeurs qui ont rampé pour venir voter contre vents et torrents. Dire que l’accord du 18 juin signé à Ouagadougou entre le gouvernement malien et les groupes armés permet de lever les mandats d’arrêt internationaux lancés contre les criminels de guerre, ceux qui ont violé le droit international humanitaire, est faux et archi-faux. Le pouvoir s’est mis dans ses petits souliers pour défendre sa décision impopulaire. Certes nous voulons un Mali un et indivisible, mais qui se construit et dont l’un des socles est la JUSTICE. Nous sommes bien dans un Mali un et injuste. « Il faut que ça change, ça doit changer, ça va changer ! », a dit l’homme politique qui se reconnaitra, c’est un slogan d’une célébrité.
Seulement nous évoquons ici, les mises en garde de Human Rights Watch au président Ibrahim Boubacar Keita, le 3 septembre dernier, à la veille de son investiture. « Le nouveau gouvernement du Mali devrait prendre des mesures concrètes pour renforcer la primauté du droit, poursuivre en justice les auteurs d’atteintes aux droits humains et pour lutter contre la corruption endémique », déclarait Human Rights Watch dans un courrier adressé au président élu Ibrahim Boubacar Keita. « Les actions – ou les inactions – du président Keita pourraient conduire à un plus grand respect des droits humains ou à une résurgence des problèmes qui ont provoqué le quasi-effondrement du Mali l’an passé. » expliquait Corinne Dufka, chercheuse senior pour la division Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch. Le constat, 47 jours après, est qu’on est loin de sortir du Labirynthe, et pire le fil d’Ariane semble l’ivrai. Et si Human Rights Watch regardait toujours ?