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CNT : Harber Maïga et Nouhoum Sarr annoncent les couleurs d’une session de la rupture
Publié le mardi 22 octobre 2024  |  Le témoin
Séance
© aBamako.com par DR
Séance plénière d`adoption de la loi d`amnistie au CNT
Bamako, le 16 septembre 2021. Réunis en session plénière au CICB, les membres du Conseil National de Transition (CNT) ont adopté le projet de loi portant amnistie des faits ayant entraîné la démission de l`ex-président de la République, de l`ex-président de la Transition et de son Premier ministre les 18 août 2020 et 24 mai 2021.
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À peine ouverte et la session budgétaire d’octobre 2024 affiche déjà ses couleurs ou presque. En atteste les sorties médiatiques de deux conseillers de l’organe législatif de transition, en l’occurrence Harber Maiga et Nouhoum Sarr. Pour nombre d’observateurs avisés, ces sorties sont loin d’être fortuit et pourraient annoncer une dynamique de rupture, du moins entre l’exécutif et le législatif de transition.

De l’état des routes, au démarrage raté du train, en passant par la problématique de l’énergie, Harber Maiga revient de loin et martèle à qui veut l’entendre la pertinence ainsi que la légitimité des doléances populaires y afférents. «Le peuple souffre», a-t-il lancé comme un pavé dans la mare, en rappelant au passage les promesses de changement ayant prévalu à l’événement de pouvoirs actuels. «L’état des routes est délabré, les inondations battent leur plein, le train a disparu, tout sans aucune explication, c’est tout simplement inacceptable», a-t-il renchéri, en feignant nuancer les échecs. Beaucoup a été fait, mais la Transition peut faire mieux, selon le conseiller Maiga, qui ne cache pas sa colère sur le démarrage du train. Et ça n’est pas tout. M. Maïga s’insurge en outre contre la confusion qui prévaut dans les attributs gouvernementaux. «On ne se sait même pas qui est responsable dans le gouvernement», a-t-il martelé, allusion faite à la référence de ministres au président de la Transition pour des questions relevant de leurs compétences.


Par rapport au report de la rentrée scolaire, il déplore une gestion amateure que même un bébé avisé saurait évitée. «C’est le ministre, malgré l’État de catastrophe naturel, qui a insisté que la rentrée ne sera pas reportée… et quelques jours après le même annonce le report», relève-t-il. Et de plaider au passage pour des interpellations pour donner l’occasion à l’organe législatif de transition de dire les vérités crues au gouvernement. «Nous allons chercher les informations pour informer le peuple, seulement nous sommes nommés par décret, a-t-il expliqué comme pour annoncer la limite des parlementaires dans l’architecture de la transition.

Quelques jours après la sortie de Harber Maiga, c’était au tour d’un autre membre du CNT d’appelé à une restructuration énergétique et à un renouveau gouvernemental. Nouhoum Sarr, puisque c’est de lui qu’il s’agit, celui-là même qui avait refusé la diminution des indemnités parlementaires de la transition, a profité d’une conférence de presse de Faso Djo Kan pour demander l’application de la réalité des prix du kilowatt. Il trouve que l’EDM-SA vend à perte, sans pour autant demandé une augmentation de salaire des fonctionnaires. Et ce n’est pas tout. Le conseiller Sarr, sans réclamer ouvertement la tête du PM Choguel, a exhorté au nom de son alliance le Président de la Transition à redonner du sang neuf à l’Action gouvernementale et à définir une feuille de route claire.

En somme, les deux conseillers annoncent une session qui, par-delà l’examen et la délibération sur le budget 2025, pourrait être ponctuée d’interpellations assez vicieuses pour mettre à nu l’incompétence du gouvernement Choguel II et provoquer au passage une rupture inter institutionnelle déjà latente.



Amidou Keita
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