De la soudanite à la maliennite, l’aigreur s’est fortement adoucie depuis Konna pour dire que Marianne et Ba-Faro font bons ménages chez Papa-Commandant aussi bénévole que salarié. La polygamie républicaine est géniale par sa disponibilité constitutionnelle à composer avec toute disparité conjoncturelle. Qu’elle soit spatiale (nord/sud) ou raciale (blanc/noir), elle inscrit sa droite ligne brisée dans le champ d’un savoir ignorer la différence qui fâche et tue à bout portant pour que soit l’équilibre des forces à faiblesses ataviques.
Plus que jamais coq gaulois en sa basse cour sahélo-saharienne, Soundiata en supplément réussit la magie de vaincre Soumangourou Kanté grâce à une trahison féminine utilisant l’organe d’un cocorico satellitaire. Tants pis pour les djihadistes méditerranéens accrochés à leur gris-gris de lutteur sénégalais dans l’arène d’Etat spirituellement ensablé.
Très belle fête de Tabaski 2013 à l’Elysée sur Seine dont les jardins sur Niger absorbent allègrement la saignée royale post impériale du sacrifié Abrahamique. Tout Bambara qui se respecte est d’abord Socratisé » connais-toi toi-même » avant d’être chevalier de la légion harakiri pour la traversée océanique vers la Bretagne.
Puisque N’kèrèfèbougou et Koulouba vivent sur des planètes diamétralement opposées, il va falloir disposer d’un subtile rayonnage décentralisé pour reconnaître au village, à son bois sacré et à sa mosquée la préséance institutionnelle à l’origine de toute urbanisation sauvagement accélérée. En attendant que la capitale du Mali Français se déplace de Bamako à Sévaré (Hollandeville), à chacun sa personnalité morale et politique et à tous le droit au même service public dont la transparence économique exige la plus rigoureuse gestion de proximité.
Qu’il soit familial, villageois, municipal ou d’Etat, le budget, (non un butin de guerre civile, de coup d’Etat ou de corruption), est d’abord l’indicateur principal de la capacité autonome des citoyens à générer et à gérer des ressources propres. La griotique locale ou la mendicité internationalisée ne peuvent en aucun cas satisfaire les conditions idoines de mobilisation et de mise en œuvre d’un investissement durable. Leur effet spectaculaire alimente plutôt le culte du mépris de soi et de l’ingratitude à Dieu tout en pervertissant la destination chantée et dansée des objectifs affichés.
Puisque tout se négocie au Mali Français, la bourse des valeurs du Soudan Français crie au scandale pour dialogue incongrue entre l’hippopotame et le chameau. A chaque rupture de charge républicaine sous nos cieux, les pinassiers et les caravaniers trouvent l’occasion d’une pause méritée pour échanger et troquer une poignée de mil contre une pincée de sel. Histoire de ne pas perdre le précieux temps d’Etat et la prospère énergie humaine pour si peu de raisons de se parler en civilisés.
A vous la paix, cher vilain parmi les plus beaux !
Hamidou Magassa