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Abdel Karim Konaté «EMPÉ»: «le soutien de l’ADEMA-PASJ à la transition est sans ambiguïté» « Ce n’est pas pour une quête de poste, nous ne sommes plus dans cette posture»
Publié le lundi 28 octobre 2024  |  Le Soir de Bamako
CCIM
© aBamako.com par A.S
CCIM : la Foire de Fin d’année 2013 au Mali
Bamako, le 20 décembre 2013 au CICB. le ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté, a procédé, à la coupure du ruban symbolique marquant l’ouverture officielle de la Foire de Fin d’Année organisée par la Chambre de commerce et d’industrie du Mali.
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Le Président par intérim de l’ADEMA-PASJ était l’invité de l’émission Foroba Baro de Renouveau TV, le mardi 22 octobre 2024. Ce fut l’occasion pour le leader du parti de l’Abeille Solitaire de clarifier les raisons du soutien de son parti à la Transition et d’aborder diverses questions relatives à la vie de la nation.

Le soutien de l’ADEMA-PASJ aux nouvelles autorités s’inscrit dans le cadre de l’application des recommandations issues du dernier congrès du parti. «Ce n’est pas pour une quête de poste. Après plus de 7 ans d’expérience ministérielle, notre souhait est de donner la chance à d’autres», a déclaré Abdel Karim Konaté «Empé». Interrogé sur une éventuelle candidature d’Assimi Goita, le Président par intérim de l’ADEMA-PASJ, Abdel Karim Konaté dit «Empé», a exprimé sa position : « Personnellement, je ne saurais me prononcer sur une éventuelle candidature d’Assimi Goita. Il est prématuré de se prononcer là-dessus, Assimi n’ayant pas encore fait acte de candidature… Je ne vois pas d’inconvénient pour tout Malien qui présente un projet viable pour le Mali », a-t-il affirmé. Concernant la décision des autorités de retirer le pays de la CEDEAO, Abdel Karim Konaté a précisé : « Nous comprenons la décision de sortie du Mali de la CEDEAO. C’est une décision qui ne nous enchante pas, vu que notre premier président, Alpha Oumar Konaré, a été l’initiateur de plusieurs actions visant à consolider la CEDEAO. La CEDEAO, c’est aussi plus de 300 millions d’habitants, ce n’est pas négligeable, en termes d’échanges économiques et de marchés. Mais, souvenez-vous, la lutte contre le terrorisme au Mali n’a pas commencé aujourd’hui. Sous le règne de notre père feu ATT, la CEDEAO a été sollicitée mais n’a pas bougé le petit doigt… Moi personnellement, j’ai eu horreur de l’embargo qui nous a été imposé, car il s’agissait clairement d’asphyxier le peuple ».

Pour ce qui concerne l’AES, «Empé» trouve que c’est une très bonne, la première motivation de cette alliance étant sécuritaire, vu que les trois pays font face aux mêmes défis dans la guerre contre le terrorisme.

Aussi n’exclut-il pas la possibilité que notre pays et la CEDEAO puissent se retrouver autrement. Au sujet de la situation des acteurs politiques incarcérés, «Empé» a confirmé que des démarches ont été entreprises, notamment auprès des leaders religieux, tels que le Guide spirituel des Ançars et Président du Haut Conseil Islamique du Mali, Chérif Ousmane Madani Haidara. « Nous les avons approchés pour qu’ils plaident auprès des autorités en faveur de la libération des leaders politiques incarcérés », a confié Abdel Karim Konaté, déplorant par ailleurs le manque de cohérence des acteurs politiques face aux nombreux défis. Il a également critiqué l’absence de coordination entre les partis politiques, tout en rendant hommage aux nouvelles autorités pour les efforts déployés en faveur des forces armées maliennes. « Il est évident que je rends hommage à ces militaires qui ont réussi à équiper l’armée. J’ai visité des camps militaires où j’ai vu des effectifs de 140 ou 150 soldats se partager une quarantaine d’armes. C’est difficile à dire, mais c’est la réalité », a-t-il déclaré. Profitant de l’occasion, «Empé» a aussi apporté des éclaircissements sur le dossier des immeubles de l’État qui auraient été bradés sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

« La vente des bâtiments administratifs a été envisagée au moment où j’étais ministre des Finances. J’avais saisi le Premier ministre de l’époque, feu Diango Sissoko, pour lui proposer de mettre le dossier de côté en attendant l’élection d’un nouveau président. Il m’a suivi, et nous avons renvoyé le dossier… La suite, nous ne savons plus, car nous n’étions plus au Ministère des Finances », a-t-il expliqué.

Quant à la marche de la Transition, «Empé» trouve le Président de la Transition et toute son équipe sont en train de faire tout ce qu’ils peuvent pour que notre pays puisse remonter la crise et faire face aux défis de son développement. Et de trancher tout net : «J’ai été ministre sous une transition, je sais que ce n’est pas facile, sans compter le fait que c’est notre pays qui fait face à ses propres charges. Des défis sont certes là, des urgences aussi, mais penser ou dire que les autorités ne sont pas sensibles aux difficultés et autres préoccupations des Maliens est non seulement faux, et relève surtout de la mauvaise foi» ! «Je déplore cependant les prises de décisions engageant l’avenir et le devenir du Mali et des Maliens de façon unilatérale, comme il nous a été donné l’occasion d’assister à cela à plusieurs reprises. Je pense notamment à la sortie du Mali de la CEDEAO, de la création de l’AES… Je conseille aux autorités de la Transition d’impliquer désormais les forces vives de la nation dans les prises de décision engageant la nation, de travailler à rassembler les Maliens, pour qu’ensemble nous arrivions à sortir de cette situation», a-t-il conclu.

«Empé», un cadre brillant qui a laissé des empreintes partout où il est passé Grand commis de l’Etat, Abdel Karim Konaté dit «Empé» aura toujours été au four et au moulin dans son parcours atypique de ministre pendant un peu plus de sept ans, d’abord sous la présidence transitoire de Dioncounda Traoré, puis sous le régime du Président Ibrahim Boubacar Kéita. Durant tout le temps qu’il aura passé à la tête du Ministère du Commerce et de l’Industrie, l’homme a su instaurer un climat de dialogue permanent avec tous acteurs du secteur. Très proactif, il aura ainsi réussi à maintenir les prix des produits de première nécessité dans la limite de l’acceptable, allégeant ainsi le panier de la ménagère au grand bonheur des chefs de famille qui ont pu passer le cap de la transition de 2012-2013 sans grande difficulté. Ceux qui doutaient de ses compétences et de son dynamisme allaient être surpris lorsqu’il prendra par la suite, toujours sous la transition de 2012-2013, la tête du Ministère des Finances sous Django Sissoko.

En effet, l’homme a su démontrer une autre preuve de ses talents cachés en réussissant à gérer des crises des plus complexes, à maintenir les finances au rythme d’un Etat en crise, priorisant les urgences, tout en restant ferme quant à ce qui est fondamentalement essentiel. Le sens du devoir et le souci des maigres ressources de l’Etat à préserver sont passés là. Sens du devoir et de souci de préservation des ressources de l’Etat qui l’ont vu refuser un monopole de fait sur les «exos» à un opérateurs économique, forcer un géant minier à donner sa part juste à l’Etat malien sur les revenus de l’or malien et opposer une fin de non recevoir au bradage des biens immobiliers et de plusieurs centaines de véhicules de l’Etat sous forme de réforme !

L’homme a fini par faire la preuve de sa pluridisciplinarité lorsqu’il prend les rênes du géant qui aurait dû être le grenier de l’Afrique, notamment l’Office du Niger en tant que PDG, où il bénéficiera de la confiance et du soutien du Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goita, et ce pendant plus de trois ans après la chute du régime IBK qui l’a nommé à ce poste.

«Je remercie le Président de la Transition qui, par deux fois, m’a reçu et m’a soutenu dans tout ce que j’ai proposé comme idée», dira-t-il avec la grande modestie qui le caractérise. Son secret ? Le respect qu’il a toujours fait montre à ses interlocuteurs, quel que soit leur rang et leur statut. «Le Malien est fondamentalement exigeant, mais il a cette humilité d’être patient, compréhensif et des fois compatissant dès lors qu’on le respecte dans sa dignité» ! ■

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