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La transition au Mali ou la conscience d’un peuple aveugle : Les perspectives d’un régime révolutionnaire à moitié
Publié le lundi 28 octobre 2024  |  Le Canard de la Venise
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© aBamako.com par DR
Cérémonie officielle de remise des attributs aux nouveaux officiers Généraux du Mali
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Depuis le début de cette transition qui est dans sa cinquième année, le peuple inconscient et mal formé dans la gouvernance se voit de plus en plus dans les actions du régime semi-révolutionnaire du général d’Armée Assimi Goïta. Quand on dirige avec l’esprit d’un peuple mal formé, composé de spécialistes dans tous les domaines, la peur doit être toujours à l’ordre du jour. La gouvernance politique d’un Etat doit être précédée d’une vision claire et des objectifs à atteindre. Le mode pilotage à vue a toujours échoué. Les adeptes de Thomas Sankara ne diront pas le contraire.

En cinq années de gouvernance du Mali, le problème sécuritaire persiste dans plusieurs localités, malgré la prise de Kidal. Ainsi, doit-on continuer à tout sacrifier pour l’armée seule ?

Sur le plan sécuritaire, la crise est mondiale. La guerre entre la Russie et l’Ukraine a mis le monde entier dans une situation de repositionnement ou à la clarification de sa position. On le sait, après la Deuxième guerre mondiale, le monde a connu deux blocs : le bloc capitaliste et le bloc communiste. Aujourd’hui, malgré le fait que les précurseurs du monde capitaliste veuillent continuer à s’imposer, l’heure du changement de paradigme n’a-t-elle pas sonné ?

En effet, le Mali, dans sa vision de gouvernance actuelle, a décidé, à travers le Président de la Transition, de rompre tous les accords avec la France, autrefois porte-voix du Mali au sein des institutions stratégiques comme l’ONU, la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire Internationale, etc., et même en matière de diplomatie. C’est ainsi que les accords militaires, économiques, diplomatiques, stratégiques, etc. ont été dénoncés par le gouvernement de la transition. Cela a ouvert la voie au départ de presque tous les partenaires techniques et financiers. Après le départ de Barkhane, ce fut celui de la MINUSMA. Et, sans hésitation aucune, les autorités de la transition se sont dirigées vers la Fédération de Russie pour des appuis sur les plans militaires et stratégiques. La Russie a-t-il remplacé la France ?

Le pouvoir a ses réalités que le peuple n’a pas besoin de savoir. Mais aujourd’hui, dès que quelques personnes émettent une idée sur les réseaux sociaux ou dans les rues, elle est prise en compte par le gouvernement. Faut-il diriger avec l’esprit du peuple ?

On le sait, la résilience du peuple ne fait pas défaut pendant cette période d’insécurité et d’obscurité, du fait de l’incapacité de la société Energie du Mali-SA à desservir la population. Cela n’est dû à autre chose que les mensonges des réseaux sociaux qui ont fait de la Côte d’Ivoire un pays voisin ennemi du Mali, alors que le gouvernement ivoirien n’a jamais refusé de vendre son électricité au Mali. Cette situation arrange le gouvernement qui ne veut pas expliquer le vrai problème au peuple : manque de moyens pour éponger la dette de la Côte d’Ivoire. Pourquoi y a-t-il un problème aujourd’hui entre le ministre de l’énergie et de l’eau, Bintou Camara et le DG de l’EDM-SA, Abdoulaye Djibril Diallo ? Ainsi, le DG, se sentant obligé de desservir la population avait entamé des négociations avec la société Ivoirienne d’Electricité pour la signature d’un nouveau contrat de fourniture d’électricité. Pour la préservation de l’esprit du populisme, Madame le Ministre de l’Energie et de l’Eau n’a pas approuvé ce plan. Abdoulaye Djibril Diallo peut-il tenir ainsi ?

Ainsi, les dirigeants travaillent avec l’esprit d’un peuple résilient, qui est capable de tout accepter et de tout encaisser. Ce peuple immature et incapable de se frayer un chemin de développement à cause des adversités d’ordres politiques et du manque d’opportunité créé par l’Etat n’est habitué qu’au chômage et ne voit que les dirigeants. Dans d’autres pays, les champs, les forêts, les activités de développement rurales, etc. constituent des moyens d’enrichissement. Mais il faut entretenir un cercle de jeunes à travers des associations sans aucune idéologie pour continuer à être intouchable. Diriger avec l’esprit de ce peuple, c’est anticiper sa chute.

Pourquoi le peuple malien a-t-il accepté le retrait sur nos bouquets de RFI, France-24 et la suspension de TV5-Monde ? Pourquoi accepter autant d’être fermé ?

De toute façon, même si nous ne les écoutons pas, elles traitent quotidiennement nos informations. Et, c’est très dangereux de se couper du reste du monde. Si le peuple savait, le gouvernement n’allait pas le faire.

Le peuple malien doit accepter de se former et de travailler pour gagner dignement. Si tout le monde était bien formé, un militaire n’allait pas sûrement diriger ce pays. Au Sénégal, malgré la gravité de la situation provoquée par Macky Sall, le peuple l’a poussé à organiser les élections et le parti de son opposant a remporté le scrutin. Au Mali, le peuple appelle au coup de force contre le Président, en cas de dysfonctionnement. Cela est-il culturel dans notre pays ?

Ce peuple est manipulé car le régime fait semblant de travailler avec l’esprit d’un peuple qu’il appauvrit. Les vraies informations sont cachées au peuple qui dirige. Et c’est ce même peuple qui est obligé de se taire pour ne pas gouter les différentes prisons mises en valeur actuellement.

Sinon, les exploits militaires sont-ils des vrais exploits militaires ? Si une armée qui est montée en puissance affronte un groupe terroriste désorganisé, un seul cas de décès du côté des Forces de défense et de sécurité est synonyme d’échec de la mission. Mais aujourd’hui encore, des hommes tombent nombreux, sous le silence grave de la grande muette. Je sais que le peuple sait que nous pouvons envahir l’Algérie, qui serait complice des rebelles-terroristes à Tinzaouatène. Mais la Russie sera-t-elle de la partie ? Quand les intérêts se battent !

Mon général d’Armée, dirigez sans l’esprit du peuple Malien, avant qu’il ne soit trop tard car le cycliste qui escalade une montagne n’a qu’un seul choix, c’est de pédaler et s’il arrive au bout, soit il saute dans le ravin, soit il chute en arrière.

Alfousseini TOGO

Source : Le Canard de la Venise
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