Médecins Sans Frontières a annoncé mercredi suspendre ses opérations à Nampala (centre
du Mali) après de récentes brutalités commises contre ses personnels et des agents de santé
dans cette zone, l'un des foyers des violences au Sahel.
MSF impute dans un communiqué ces brutalités à "des hommes armés menant
régulièrement des opérations militaires dans la zone", sans préciser son propos. Depuis
plusieurs mois, l'armée régulière et ses alliés du groupe paramilitaire Wagner mènent dans
cette zone des opérations contre les groupes armés jihadistes, dont la Katiba Macina afiliée à
Al-Qaïda.
MSF dit être la seule ONG internationale active dans ce secteur où elle dispense "des soins
médicaux gratuits vitaux" à la population locale aussi qu'aux personnes déplacées par le
conflit.
Les civils dans le centre du Mali sont victimes d'exactions attribuées à une multitude
d'acteurs armés, dont principalement les jihadistes, mais aussi l'armée et Wagner. Les
autorités maliennes démentent tout abus de la part des soldats.
"Une équipe de Médecins Sans Frontières et des agents de santé communautaire qui
apportaient des soins à la population ainsi que des membres de la communauté ont été
violemment pris à parti et dévalisés par (ces) hommes armés" le 14 octobre en périphérie de
Nampala, rapporte MSF qui dénonce des actes "inacceptables".
Plusieurs personnes ont été blessées, a dit une source humanitaire sans plus de précisions.
"MSF a dû prendre la dificile décision de suspendre temporairement ses activités médicales
dans la zone de Nampala, privant la population de soins essentiels", dit-elle.
Or la crise sécuritaire y provoque "des besoins sanitaires élevés", et les cas de paludisme, maladie qui peut être mortelle, augmentent, souligne l'ONG MSF a annoncé il y a une dizaine de jours suspendre ses activités à Djibo, ville du nord du
Burkina Faso, pays voisin du Mali gagné par la propagation jihadiste, après des incidents touchant les centres de santé et ses locaux.
Au Mali, MSF dit être en discussion avec les autorités et les parties au conflit "pour que de telles violences n’aient plus lieu" et lui permettre "de reprendre dès que possible l’ofre de soins essentiels à la population, en toute sécurité".