Le phénomène est de retour après une année d’absence. Après les bandits armés ont emporté la quasi-totalité du bétail de la région de Gao et particulièrement du cercle d’Ansongo. Maintenant, c’est au tour des feux de brousse de mettre en terme définitif à toute forme de vie animale ou végétale dans la localité surtout quand on connait l’importance de la végétation dans le maintien de l’écosystème en ces heures de lutte contre les effets néfastes du changement climatique.
Un phénomène macabre qui amplifie le désastre, la calamité, la sécheresse et la famine dans cette partie du pays à la porte du sahel et du liptako. Une zone convoitée jadis par plusieurs acteurs dont la force Takuba, Barkhane et les djihadistes. Mais aujourd’hui, malgré la présence sporadique des combattants de l’EIGS, la zone est sous contrôle de l’armée malienne. Les terroristes présents dans la zone, pour ne rien faciliter aux Famas dans leur acte terroriste, sont capables d’entreprendre toutes formes de déstabilisation de la zone. En effet, les terroristes depuis plus de trois ans se sont spécialisés dans le vol de bétail et les braquages des compagnies de transport qui font la desserte entre le Mali et le Niger. Selon des analystes, ces vols de bétails et braquages leur permettaient de se doter de la logistique et du carburant nécessaire a leur mouvement en plus de ce qui est donné par les mains visibles. Le bétail quasi terminé ne leur donne plus la possibilité de poursuivre leurs activités malsaines. Pour éviter de rester tranquille et abandonner toute forme de représailles envers les populations civiles, ils emploient d’autres méthodes. Ainsi depuis quelques temps, il y a l’apparition des feux de brousse. Pour l’instant, les populations se demandent si ce sont les mêmes acteurs qui sont à l’origine de ce phénomène. La question reste posée et les enquêtes sont en cours pour déterminer les responsabilités. Ces feux de brousse sont signalés dans des endroits stratégiques pour le pâturage des animaux restants après les passages dévastateurs des bandits armés dont l’objectif premier est de nettoyer la zone pour faire disparaître la race de vache et le deuxième objectif est d’appauvrir les populations de cette zone afin de les contraindre à quitter sur la terre de leurs aïeux. Des herbes et arbres sont dévastés par le feu depuis bientôt une semaine de Tessit jusqu’à Bazi Gourma. Pour le chef de service des Eaux et Forêts d’Ansongo interrogé par la radio Seyna d’Ansongo : ‘’ dans toutes les sept communes du cercle, des feux de brousse ont été signalés tant dans le Gourma comme dans le Haoussa. Le plus petit feu de brousse a été observé à Ansongo à partir de Monzonga. On peut estimer à 17000 ha brulés.’’ Selon lui, le suivi est fait par un système satellitaire. La cause de ces feux reste inconnue et les enquêtes sont en cours. Au total, 14 feux de brousse ont été identifiés dans le cercle d’Ansongo, déclare le chef de service des Eaux et Forêts.
Selon certains observateurs, le phénomène des feux de brousse sévit actuellement parce que le service des Eaux et Forêts a abandonné la réalisation des bandes pare-feu dans un contexte où la pluviométrie a été très bonne. Mais une chose est sûre, avec l’insécurité grandissante qui règne dans la zone, il serait impossible de réaliser des pare-feu, sinon le chef service a même évoqué des brigades villageoises formées et mises en place depuis longtemps pour lutter contre le phénomène. Cette même insécurité a fait que les populations ont fui leurs zones et il n’y a personne pour intervenir lors des cas de feux de brousse. Les dégâts se poursuivent en attendant qu’une solution humaine ou divine soit trouvée et que la quiétude revienne, car si les feux de brousse continuent, ils peuvent atteindre la ville ou les villages pour faire encore plus de dégâts et même de perte en vies humaines. Les autorités locales, régionales et nationales sont interpellées sur le sujet. « Le cercle d’Ansongo a souffert, souffre et continue de souffrir. Les autorités ne doivent pas laisser les populations toujours chercher eux-mêmes des solutions aux problèmes auxquels elles sont confrontés ».
Dégager la vue afin de renforcer la protection contre les ennemis
À Ansongo, à quelques km du Camp FAMA de Zakoiré, depuis trois jours, on observe le même phénomène de feu de brousse. Ce feu comme pour les autres, on ignore la cause, mais selon certaines sources, ce dernier feu de brousse est probablement l’œuvre de personnes bien connues. Mais personne n’a le courage ni l’audace de le dire. « Ils peuvent être indexés mais jamais dénoncés ». La particularité de ce dernier feu de brousse est sa proximité avec le camp des FAMA où l’on trouve les instructeurs russes qui appuient l’armée malienne dans son combat contre les terroristes. Les hautes herbes et les arbres touffus leur couvrent la vue et les mettent en danger. Pour mieux avoir la visibilité et se mettent à l’abri de toute surprise désagréable, il faut une solution peut importe sa nature ou les conséquences que cela peut engendrer. De ce fait, il semblerait que ce sont eux qui sont à l’origine de cet incident. Les populations des alentours n’osent pas aller éteindre le feu par peur d’être tuées par les forces armées dans le camp. « Mieux voir les dégâts que provoque le feu que se trouver mort en voulant éteindre le feu ».