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Élargissement des BRICS : un défi croissant pour les institutions de Bretton Woods
Publié le vendredi 1 novembre 2024  |  Le Wagadu
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© Autre presse par DR
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L’attrait croissant des BRICS et l’adhésion de nouvelles puissances émergentes : une redistribution des cartes économiques mondiales ?

Le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), longtemps perçu comme un bloc de puissances émergentes cherchant à contrer l’influence occidentale, accueille désormais de nouveaux membres : l’Algérie, l’Éthiopie, l’Égypte, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Iran.

Cette expansion rappelle presque le Brexit, mais inversé : ici, ce n’est pas un pays qui quitte une union, mais plusieurs nations qui rejoignent un bloc alternatif, cherchant à échapper aux contraintes économiques occidentales et à se donner une nouvelle place sur la scène mondiale. L’élargissement du groupe des BRICS avec des pays africains et du Moyen-Orient marque un tournant géopolitique majeur.

Pour l’Algérie, l’Éthiopie et les autres nouveaux membres, cette alliance symbolise une alternative viable aux institutions financières internationales comme le FMI et la Banque mondiale. En rejoignant les BRICS, ces nations espèrent accéder à des financements et à des marchés sans les contraintes habituelles. « C’est une manière pour ces pays de diversifier leurs partenariats et d’affirmer leur autonomie », note un économiste spécialisé en politique africaine.

Bien qu’il ne soit pas encore membre des BRICS, le Mali observe cette évolution avec un intérêt particulier. Confronté à des défis sécuritaires et économiques, le pays cherche depuis plusieurs années à diversifier ses alliances internationales. Selon certaines sources, le Mali serait favorable à l’idée de rejoindre le bloc, bien qu’aucune candidature officielle n’ait encore été annoncée.

Pour le Mali, intégrer les BRICS pourrait signifier une libération progressive des conditionnalités économiques imposées par les institutions internationales comme l’UEMOA ou la Banque mondiale, qui demeurent majoritairement alignées sur les normes occidentales.

Cependant, cela impliquerait aussi des choix stratégiques lourds de conséquences, notamment en matière de politique monétaire et de stabilité régionale. Le Mali devra peser les avantages potentiels, comme un accès facilité aux financements des BRICS, contre les risques d’isolement vis-à-vis de ses partenaires traditionnels en Afrique de l’Ouest.

L’élargissement des BRICS pose un défi croissant aux institutions de Bretton Woods. Avec des membres comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, riches en ressources énergétiques, le Nouveau Développement des BRICS (NDB) pourrait offrir des alternatives de financement significatives. Pour des pays comme le Mali, l’Algérie ou l’Éthiopie, ce modèle de coopération représente une échappatoire aux pressions de la finance traditionnelle, mais aussi une source d’incertitude économique si les BRICS ne parviennent pas à stabiliser leur influence.

Avantages et incertitudes

Pour des pays comme l’Égypte, l’Iran, ou potentiellement le Mali, l’adhésion aux BRICS est une opportunité de s’affirmer économiquement et politiquement. Mais la stabilité de ce bloc reste une question ouverte. Sans les garanties des grandes institutions financières, les BRICS, bien qu’en expansion, doivent encore prouver leur capacité à gérer les défis économiques et diplomatiques mondiaux. « La diversité des membres est un atout, mais aussi une source de tension potentielle, si leurs priorités économiques diffèrent », avertit un analyste en relations internationales.

Face à l’élargissement des BRICS, le monde pourrait bien être témoin d’une redéfinition des alliances économiques mondiales, avec des pays comme le Mali qui scrutent l’initiative. Pour ces nations, rejoindre les BRICS signifie prendre part à un projet de développement alternatif, au prix de se détourner d’un système économique mondial établi. Reste à savoir si cette prise de risque, entre promesse de souveraineté et incertitude, marquera le début d’un véritable “BRICSite”.



Cheick B. CISSE
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