Le comité syndical des travailleurs temporaires d’orange Mali (CSTTOM), a tenu un point de presse samedi en milieu de matinée à la Bourse du Travail. Le motif était unique ; dénoncer les injustices subies par les employés temporaires de la société Orange Mali et prendre l’opinion nationale témoin de ces faits. Au présidium, le porte-parole de CSTTOM, Maty Bagayoko, était entouré de nombreux travailleurs temporaires, venus exprimer leur mécontentement face à leur situation.
« Au sein d’une des entreprises les plus prospères du Mali, une situation dramatique se dessine : des centaines de travailleurs temporaires ont été licenciés, brutalement et sans préavis. Alors que ces employés avaient accepté des conditions de travail difficiles, espérant une éventuelle régularisation de leur statut, ils se retrouvent aujourd’hui privés de leurs droits les plus fondamentaux » a déclaré d’entrée de jeu le porte-parole Maty Bagayoko. A ses dires, depuis des années, ces travailleurs temporaires ont enduré un environnement de travail précaire, acceptant des contrats irréguliers et des conditions souvent déplorables dans l’espoir d’une intégration durable. Cependant, malgré des années de dévouement, leurs espoirs ont été anéantis lorsque Orange Mali a choisi de mettre fin à leurs contrats de manière unilatérale.
A la lumière d’une déclaration lue par le porte-parole du CSTTOM, il ressort que plus de 1000 employés ont été licenciés et n’ont bénéficié ni de primes ni d’indemnités. De plus, qu’aucun d’entre eux n’était affilié à l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) encore moins à l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS), privant ces travailleurs de la couverture et des protections de base. Ce faisant, M. Bagayogo de décrier le fait que certains employés, pourtant présents depuis plus de 15 ans, se retrouvent ainsi sans sécurité sociale et sans reconnaissance de leur ancienneté. Pourtant, dira-t-il, la Direction Régionale du Travail (DRT) et la Direction Nationale du Travail (DNT), garantes du respect du droit du travail au Mali, ont, à plusieurs reprises adressé des injonctions à Orange Mali pour régulariser la situation de ces employés. Que malgré tout cela, l’entreprise a persisté dans son refus, préférant défier la loi.
« Pourquoi un tel entêtement ? Alors que d’autres secteurs, tels que le secteur bancaire malien, ont su adopter des solutions équitables en intégrant des travailleurs temporaires, Orange Mali choisit de privilégier ses profits aux dépens du bien-être de ses employés » a-t-il déploré.
Face à cette situation intolérable, les travailleurs ont décidé de porter leur combat devant le Tribunal du Travail de Bamako. Confiants en la justice malienne pour faire respecter le droit et sanctionner ces abus ces jeunes bras valides fondent leur espoir sur les autorités de la Transition pour leur donner satisfaction dans cette crise sociale.
« Ces licenciements massifs ne sont pas seulement une catastrophe sociale, ils mettent également en péril la cohésion et l’image d’un Mali qui aspire à la justice et à la solidarité » a conclu M. Bagayogo.