La situation du Centre Mali va de mal en pis. Pris dans le piège d’une guerre religieuse, la population des régions du Centre, composée essentiellement de Peuls et Dogon, continuent de fuir l’insécurité. C’est du moins ce qu’a laissé attendre le commandant en chef de Dan Na Ambassagou, M. Youssouf Toloba, en invitant le Président de la Transition à revoir le mécanisme d’affectation de représentants de l’Etat à Bandiagara.
En effet, dans ses déclarations successives des 5 et 9 novembre 2024, M Toloba s’est prononcé de long en large et sans complaisance sur la situation sécuritaire dans le Centre du pays, particulièrement à Bandiagara. Le chef de la milice Dogon tire notamment la sonnette d’alarme et brise le tabou sur la réalité de nombreux villages vidés de leurs habitants ou sur le point de l’être. Cela, après que des villes comme Toukoubé, Niguerisanabou et Alayekokola ont été brûlées et pillées par des djihadistes sans la moindre intervention des FAMa pourtant alertées au début de toutes les hostilités. Et, tout en refusant de signer un pacte synonyme d’allégeance aux assaillants djihadistes, M. Toloba indique que «ce sont les chasseurs qui supplient les populations de rester». Le chef d’État-major de Dan Na Ambassagou en profite par ailleurs pour annoncer qu’il reconsidère le soutien de sa communauté aux autorités en place. Selon lui, désormais le soutien du Centre aux autorités de la transition sera corollaire à la sécurité. Nous ne voulons que la sécurité, a-t-il expliqué, en s’interrogeant dans la foulée sur la destination et l’utilité de l’arsenal militaire récemment acquis par l’armée malienne.