Le 20 janvier 2025, Donald Trump sera officiellement investi en tant que 47e président des Etats-Unis et occupera une seconde fois le bureau Ovale. Cependant, les Africains espèrent que cette fois Trump aura une politique de développement et d’investissement pour l’Afrique contrairement à son premier mandat (2017-2020).
Oui la messe est dite. Les électeurs américains ont rouvert ce 5 novembre, la Maison Blanche à Donald Trump. Un Trump qui ne s’est pas souvent distingué par la délicatesse des qualifications dont il use pour parler de l’Afrique.
En dépit de son élection, les félicitations du gotha mondial africain affluent de partout. Alassane Ouattara, Bassirou Diomaye Faye, Bola Ahmed Tinubu, Mohamed VI, tous ont salué la victoire incroyable de Donald Trump.
“Vives félicitations au président élu Donald Trump pour sa victoire à l’élection présidentielle américaine. Que ce nouveau mandat soit porteur de paix et de progrès !”, écrit Umaro Sissoco Embaló sur son compte X (ex-Twitter).
Mais quand on analyse de très près ce tweet de M. Embaló et celui de ses autres homologues, on peut en déduire immédiatement que les réactions des dirigeants africains sont teintées de craintes des conséquences du come-back historique de Donald Trump à la Maison Blanche.
Aucun des chefs d’Etat africain qui adulent le nouveau locataire de la Maison Blanche n’ont oublié le mépris de Trump à l’égard de l’Afrique et aux Africains lors de son premier quadriennal à la tête des Etats-Unis.
Les congratulations des dirigeants africains à l’endroit du 47e président du pays de l’Oncle Sam n’est juste qu’une amabilité pour respecter et faire respecter les principes protocolaires diplomatiques et la realpolitik qui caractérise le monde.
Durant son premier mandat, le milliardaire américain à la peau et cheveu orange ne s’est jamais rendu sur le continent et n’y a pas montré d’intérêt hormis la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Lors de sa campagne électorale de cette année, Donald Trump n’a même pas prononcé une seule fois le mot “Afrique” dans ses discours de campagne.
Cela supposerait que pour le second mandat qui commencera en janvier 2025, Trump n’aura pas une politique proprement dite pour l’Afrique. A coup sûr, Trump va supprimer le sommet Etats-Unis-Afrique instauré par son prédécesseur, Joe Biden. Si l’on devine la prudence que met Trump à attaquer certains pays ou dirigeants africains en les qualifiant de “trous à rats”, on comprend aisément que certaines réalités lui imposent de la retenue.
Aujourd’hui beaucoup d’Africains s’interrogent sur la place de l’Afrique dans ce monde où l’on ne vous respecte que par rapport à ce que vous représentez et présentez comme intérêt. Dans un passé récent, l’équilibre de la force et de la terreur est soutenu par les armements stratégiques et la dissuasion nucléaire. De nos jours, cet équilibre a pris un penchant économique et financier d’où l’expression magique la “realpolitik” tout aussi efficace.
Pour se faire respecter dans ce monde dirigé par l’économie, l’Afrique doit donc pouvoir peser véritablement dans l’économie mondiale pour compter. Avec toutes les ressources naturelles dont regorge le sous-sol, et tant de minerais que convoite la terre entière, elle ne peut persister à juste exporter les matières premières, sans même faire des réalisations, pour faire fructifier lesdites ressources.
On peut ne pas aimer Donald Trump pour ce qu’il est, mais son réalisme et son franc-parler doivent guider les dirigeants africains à cultiver le sens du patriotisme et à placer l’intérêt de leurs peuples au-dessus de tout.
“Si vous voulez la liberté, soyez fier de votre pays. Si vous voulez la démocratie, accrochez-vous à votre souveraineté. Et si vous voulez la paix, aimez votre nation. Les dirigeants sages considèrent toujours le bien de leur propre peuple et de leur propre pays comme prioritaire. L’avenir n’appartient pas aux mondialistes, plutôt aux patriotes et aux nations souveraines et indépendantes qui protègent leurs citoyens et leurs voisins et honorent les différences qui rendent chaque pays spécial et unique”, Trump dixit.