ssa Kaou N’Djim, ancien vice-président du Conseil national de transition (CNT) et opposant malien, a été déféré le mercredi 13 novembre 2024 à Bamako. Accusé par les autorités du Burkina Faso d’avoir tenu «des propos jugés gravissimes» lors d’une émission télévisée contre les militaires au pouvoir, Issa Kaou N’Djim est poursuivi pour « offense commise publiquement envers un chef d'État étranger et injures par le biais de systèmes d'information ».
«Issa Kaou N’Djim a été interpellé ce matin (mercredi) à 09H45 (locales et GMT) à son domicile à Bamako par des agents en civil qui ont dit qu’ils avaient besoin de lui pour une affaire. Kaou N’Djim les a suivis pour répondre», a confié un membre de sa famille.
Son arrestation fait suite à un courrier de plainte envoyé mardi 12 novembre par le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina à la Haute autorité de la communication (HAC) du Mali. Le CSC du Burkina a dénoncé les propos tenus dimanche 10 novembre 2024, lors d'un débat, sur la chaîne privée malienne Joliba TV News. Au cours de ce débat, Issa Kaou N'Djim avait raillé la dernière affaire de coup d'État déjouée au Burkina Faso qui, selon lui, est un « montage » qui n'est « même pas professionnel ». Puis il a ajouté que cette autre affaire vise à « détourner l'attention de l'opinion des vraies questions. »
Issa Kaou N’Djim sera jugé le 12 février 2025, selon des sources judiciaires maliennes et par l'entourage de l'inculpé.
Ce personnage aux déclarations tonitruantes est bien connu des maliens. Il a été un soutien du Grl Assimi Goïta, avant de prendre ses distances. Il n'est pas à ses premiers démêlés judiciaires. En décembre 2021, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour «atteinte au crédit de l’État».