Le Centre Amadou Hampâté Bâ, en partenariat avec Mali Folkecenter et la Délégation spéciale de la mairie de la commune 2, a réuni le 28 octobre 2024 divers acteurs autour d’une journée de réflexion intitulée «Humains et les communs». Organisé au «Mémorial Modibo Kéita», cet événement a aussi bénéficié du soutien du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. L’initiative visait à sensibiliser la population malienne sur l’importance de préserver et de valoriser les ressources culturelles, artisanales et communautaires.
Redonner de la valeur à notre patrimoine artisanal ! Telle est l’ambition de Mme Aminata Dramane Traoré, présidente du Centre Amadou Hampâté Bâ, à travers l’organisation d’une journée de réflexion intitulée «Humains et les communs». Une initiative qui a été pensée comme un appel à reconnaître la richesse et l’importance des produits artisanaux du Mali. Pour la circonstance elle a mis l’accent sur le potentiel économique et culturel que ces produits représentent, particulièrement pour les femmes qui constituent une grande partie de la main-d’œuvre dans le secteur artisanal. La présidente A.D Traoré a également mis en relief la transmission de ce savoir-faire aux générations futures dans le but de préserver les traditions culturelles et de renforcer l’autonomie économique du pays.
Le représentant du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a salué l’initiative du Centre Amadou Hampâté Bâ et rappelé l’importance de ce genre de réflexion pour le pays. «Il est crucial de prendre le temps de réfléchir ensemble aux moyens de renforcer notre patrimoine, de soutenir les acteurs de l’artisanat et de promouvoir notre culture à travers nos produits locaux», a affirmé Adama Sissouma, Secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, avant de déclarer officiellement ouverts les travaux de cette journée. «Si nous voulons retrouver notre souveraineté, qu’elle soit économique, militaire ou culturelle, il est essentiel de revenir à nos racines, à notre culture et à notre production artistique», a ensuite plaidé Mme Aminata Dramane Traoré. Pour elle, le patrimoine artisanal est un moyen d’expression, de résistance et de résilience. Sa valorisation est ainsi un acte de préservation de l’identité malienne.
Au-delà des discours, cette journée a permis des échanges fructueux entre artisans, experts, représentants du gouvernement et acteurs de la société civile. Plusieurs interventions ont mis en lumière les défis auxquels les artisans maliens sont confrontés. Il s’agit, entre autres, du manque de soutien institutionnel, des faibles moyens de commercialisation ou encore de la concurrence déloyale des produits importés qui ébranlent l’artisanat local. L’accent a été mis sur la nécessité de créer des politiques publiques adaptées pour soutenir et protéger les productions artisanales.
La rencontre a également souligné l’importance de promouvoir le «Made in Mali» sur les marchés internationaux dans l’optique d’accroître les débouchés pour les artisans locaux. Cela permettrait non seulement de valoriser leur travail, mais aussi de générer des revenus substantiels qui pourraient contribuer au développement économique du pays. Dans un pays où les femmes jouent un rôle prépondérant dans l’économie artisanale, Mme Aminata Traoré a souligné que l’autonomisation de celles-ci, notamment par la valorisation de leur savoir-faire, est une voie essentielle vers un Mali plus prospère. «Soutenir les femmes dans l’artisanat, c’est offrir à des milliers de familles la chance de s’élever économiquement tout en préservant nos traditions», a-t-elle martelé, en appelant les autorités et la société civile à investir davantage dans les formations et les équipements nécessaires à cette autonomisation.
Les discussions et interventions de cette journée ont permis de poser les bases d’une réflexion approfondie sur le rôle des «communs» dans la transition vers un Mali autonome. Les échanges ont montré l’importance d’une implication collective, qu’il s’agisse des artisans, des institutions ou des citoyens, pour un développement durable. La Journée de réflexion sur les «Humains et les communs» a permis de rappeler combien il est essentiel pour le Mali de bâtir un modèle économique et culturel qui valorise ses ressources locales. Pour Mme Aminata D. Traoré, l’artisanat, le savoir-faire traditionnel et la culture sont des atouts que le pays doit protéger et promouvoir. «En misant sur nos forces et nos talents, nous pourrons avancer vers une souveraineté véritable et redonner au Mali la place qu’il mérite sur la scène internationale», a-t-elle conclu.
Cet événement marque ainsi une étape significative dans la prise de conscience collective pour le développement d’un Mali fort, autonome et résilient, où chaque acteur joue un rôle dans la construction d’un avenir meilleur !