La 29e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Cop-29) s’est ouverte lundi 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan. Ce rendez-vous climatique annuel constitue une étape importante pour réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre avec la signature d’un accord sur un nouvel objectif financier mondial afin atténuer les effets du changement climatique. Le hic est que cette Cop-29 est plombée par la géopolitique et la géostratégie dans le conflit qui oppose l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans le Haut-Karabagh. Beaucoup de dirigeants mondiaux, en l’occurrence les grands pays pollueurs de la planète (France, Etats-Unis, Chine, Inde…) ont décidé de baisser leur présence à cette Cop-29 et d’autres ont tout simplement annulé leur participation.
L’an dernier, à Dubaï, la Cop-28 avait réuni plus de 80 000 participants chefs d’Etat et gouvernement inclus. Pour cette 29e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Cop-29) selon nos estimations, on ne devrait pas atteindre de tels chiffres.
En effet, à moins de 24 heures de l’ouverture de cette Cop-29 de nombreux dirigeants et chefs d’État qui ont confirmé leur participation à ce sommet sur le climat ont fait un revirement en notifiant qu’ils ne viendraient pas à Bakou.
Parmi les chefs d’Etat qui ont annulé leur participation à cette grand-messe mondiale afin de discuter des actions à prendre en faveur du climat et la protection des populations qui se trouvent en première ligne face aux effets du dérèglement climatique, on peut citer Joe Biden, le président américain, le président français Emmanuel Macron, le dirigeant chinois, Xi Jinping, et le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva.
En plus des chefs d’Etat, certains Premiers ministres ont aussi annoncé leur absent comme le Premier ministre indien, Narendra Darmodardas Modi, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, le Chancelier fédéral d’Allemagne, Olaf Scholz ou encore la présidente de la Commission de l’Union européenne, Ursula Von der Leyen.
Ces absences en cascades des dirigeants de la planète suscitent le désarroi dans l’opinion mondiale notamment des associations de défense du climat, alors qu’un enjeu capital doit être débattu durant cette Cop-29, la hausse du montant de l’aide climatique annuelle versées aux pays en développement qui est estimé entre 500 milliards et plus de 1 000 milliards de dollars par an.
En réalité, ces absences très remarquées des dirigeants susmentionnés s’expliquent par les tensions diplomatiques croissantes avec le pays hôte de cette Cop-29 concernant l’offensive militaire azérie contre les séparatistes arméniens du Haut-Karabagh.
Le conflit qui oppose Azerbaïdjan et l’Arménie dans le Haut-Karabakh, est l’un des plus vieux conflits gelés issus de la dislocation de l’empire soviétique. Ce conflit continue toujours d’être un casse-tête ethno-territorial depuis un quart de siècle.
Ce morceau de territoire disputé a fait l’objet de deux guerres en trente-cinq ans. La première, de 1988 à 1994, s’est soldée par la victoire de l’Arménie. La deuxième, qui a duré 44 jours en 2020, a inversé le rapport de force avec la victoire écrasante de l’Azerbaïdjan, qui a bénéficié du soutien décisif de son allié turc.
Malgré les trésors de diplomatie déployés pour y mettre fin, cette guerre continue de tourmenter les relations internationales créant ainsi deux blocs (l’est et l’ouest) comme lors de la guerre froide.
On peut deviner que pour Biden ou Macron, poser avec le président Azerbaïdjanais Ilham Aliev à ce sommet, c’est de cautionner les violations des droits humains que ce conflit a engendré.