Dr. Choguel K. Maïga lors du meeting du M5-RFP au CICB : « La transition est sensée prendre fin le 26 mars 2024, mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat … »

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Publié le mardi 19 novembre 2024 | Le Républicain

« Tout se passe dans l’opacité totale, à l’insu du Premier ministre »
Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) tendance Choguel Kokalla Maïga a tenu un grand meeting, le samedi 16 novembre 2024, au Centre international de conférences de Bamako (CICB) sur le thème : « Au nom de la partie, le Mali : commémoration de la libération de Kidal ; clarification de la situation politique ; propositions pour une réorientation de la Transition ». Ce meeting était présidé par le président du comité stratégique du M5-RFP, Dr. Choguel K. Maïga, Premier ministre, chef du gouvernement, en présence des militants et sympathisants du M5-RFP et d’autres personnalités. Dans un discours de plus de 20 pages, Dr. Choguel K. Maïga a mis l’accent sur la gestion de la transition en cours au Mali. « La Transition est sensée prendre fin le 26 mars 2024, mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du Gouvernement…Tout se passe dans l’opacité totale, à l’insu du Premier ministre », a souligné Dr. Choguel K. Maïga.

Dans son allocution, le président du comité stratégique du M5-RFP a rappelé la date du 14 novembre 2023, date de la libération de la capitale de la 8è Région administrative du Mali. Avant d’ajouter que la libération de la ville de Kidal est la preuve manifeste que les lignes ont plus que bougé depuis la Rectification de la Transition. Evoquant la clarification, Dr. Choguel K. Maïga a fait savoir que tout sera de nouveau mis en œuvre pour le mettre en conflit avec le Président de Transition et ses compagnons. « Ils échoueront In Châ Allah ! L’essentiel pour moi, c’est de ne pas être accusé plus tard de m’être tu sur la vérité, sur les risques et menaces qui pèsent actuellement sur la Transition», a-t-il dit. Au titre des résultats incontestables de la Transition depuis la Rectification, dit-il, nous pouvons retenir la Refondation dans tous les domaines de la vie publique. « Malgré tous ces acquis de la Transition rectifiée, je dois vous dire sincèrement et publiquement, ce que j’ai souvent souligné à l’intention des éminents membres du Comité Stratégique du M5-RFP. La durée de la Transition a été ainsi librement fixée à 24 mois, à compter du 26 mars 2022, à la suite d’un décret signé par le Président de la Transition et le Premier ministre : Décret N°2022-0335/PT-RM du 06 juin 2022. Donc la Transition est sensée prendre fin le 26 mars 2024. Mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du Gouvernement. La suite est connue de tous. Aujourd’hui encore, il n’existe aucun débat sur la question, le Premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Le Gouvernement n’a aucune information sur le programme ni le plan d’actions de l’AIGE (Autorité Indépendante de Gestion des Elections) ; or la création et la mise en place de cet organe font partie des exigences majeures du peuple malien pour la réalisation du Mali nouveau, le Mali Kura. Il s’agit-là d’un ensemble de faisceaux qui poussent les citoyens à penser et imaginer toutes sortes de scénarios, à se lancer dans toutes sortes de conjectures sur la fin de la Transition. Aujourd’hui, il est temps que le peuple malien sache à quoi s’en tenir. Tout se passe dans l’opacité totale, à l’insu du Premier ministre, j’ai le courage et l’honnêteté intellectuelle de le reconnaître tout en le déplorant vivement », a martelé Dr. Choguel K. Maïga. A l’en croire, pendant que se livre ce qui s’apparente à une guéguerre sous fonds de sourde rivalité, l’espoir s’amenuise, avec la recrudescence de l’insécurité et le manque de perspective. « Nous étions modèles. Aujourd’hui, ne sommes-nous pas en passe d’être dépassés ? Il y a un véritable risque de graves reculs aussi bien politiques que sociaux. Des pratiques que le peuple malien a ouvertement et publiquement combattues, hier seulement, sous l’ancien régime, refont surface, au galop, quand ils n’ont pas pignon sur rue aujourd’hui. En effet, depuis la remise en cause du Pacte d’honneur scellé le 24 mai 2021, les choses vont de mal en pis », a-t-il dit. Selon lui, le spectre de la confusion et de l’amalgame plane sur la Transition. Il a souhaité qu’aucun responsable du Comité Stratégique du M5-RFP n’échafaude des schémas concernant la gestion de la fin de la Transition, sans au préalable que le Premier ministre qui est aussi Président du Comité Stratégique du M5-RFP, n’en discute avec le Président de la Transition et ses compagnons d’armes. « La demande d’un tel échange formulé par le Premier ministre depuis 2023 reste à ce jour sans suite ! », a expliqué le chef du gouvernement. En outre, Dr. Choguel K. Maïga a souhaité que les Forces de défense et de sécurité du Mali engagées sur le terrain, ne soient aucunement perturbées par des querelles politiques dans la capitale à Bamako, comme ce fut le cas en 2012. Le Premier ministre a appelé le peuple malien à un sursaut patriotique. « Il y a aujourd’hui, plus qu’hier, la nécessité de réaliser l’Union sacrée pour la réussite de la Transition », a conclu l’orateur.

A. Sogodogo

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