Au cours de la semaine nationale de contre la corruption, le Mali a dévoilé un bilan sans précédent dans sa lutte contre la corruption.
Dans le cadre de la semaine nationale de lutte contre la corruption lancée le 9 décembre, le procureur général de la Cour suprême, Mamoudou Timbo, a accordé une interview à la télévision malienne, révélant des informations significatives sur les actions judiciaires menées ces dernières années.
Il a ainsi révélé qu’entre 2021 et aujourd’hui, une dizaine d’affaires ont été traitées, impliquant une quarantaine de personnes, dont onze anciens ministres. Ces procédures ont mis en lumière des détournements estimés à environ 80 milliards de francs CFA, a ajouté le procureur malien.
Les infractions concernent principalement la délinquance économique et financière, incluant l’utilisation de faux, les atteintes aux biens publics, la corruption, le blanchiment de capitaux, le favoritisme et la prise illégale d’intérêts. « Il y a au moins 80 milliards de préjudices subis par l’État, mais c’est au bout du procès qu’on arrivera à des certitudes », a précisé le procureur.
Sur le plan des poursuites, 40 personnes ont été inculpées, parmi lesquelles 11 ex-ministres et leurs complices. Le procureur Timbo a reconnu que le Mali a connu des périodes d’inertie et d’hésitation dans la lutte contre la corruption.
« Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il n’y a pas d’intouchables aujourd’hui au Mali », a-t-il affirmé, soulignant une volonté de transparence et de fermeté dans le traitement des affaires de corruption.