Les zones d’intervention de l’Office riz Ségou (ORS) de Dioro et Tamani ont reçu à la fin de la semaine dernière, la visite du ministre du Développement rural, le Dr Bokary Téréta, accompagné du ministre délégué chargé de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire, Nango Dembélé. Comme dans les zones de l’Office du Niger (voir article sur cette même page), le ministre Téréta entendait évaluer les opportunités d’investissements, identifier les contraintes de production en vue d’élaborer un plan d’actions pour transformer les zones d’intervention de l’ORS en pôle de développement agro-industriel.
Le directeur général de l’ORS, Babougou Traoré, a détaillé pour les visiteurs les missions et les capacités de l’office et les contraintes de production sur les périmètres de submersion contrôlée. A l’opposé du système de production en maîtrise totale de riz comme à l’Office du Niger, celui dit de submersion contrôlée est essentiellement tributaire de la crue dans le fleuve. Ce facteur se révèle suffisamment contraignant pour les exploitants et les agents d’encadrement. Ainsi, quand la crue n’est pas au rendez-vous au moment opportun, il n’est pas possible d’irriguer les champs. En revanche, si elle est importante, notamment en année de pluviométrie exceptionnelle, l’eau peut noyer les parcelles de riz. Ces contraintes de production ont aussi un effet sur le rendement qui oscille autour de 2 à 3 tonnes en moyenne à l’hectare.
La direction générale de l’ORS s’efforce d’améliorer la productivité en réhabilitant les périmètres dégradés et en apportant le conseil agricole indispensable aux paysans. C’est ainsi que l’office a bénéficié du Projet d’appui au développement rural de Tien Konou et Tamani (PADER-TKT) financé par la Banque islamique de développement (BID) pour un montant de 14,9 milliards Fcfa.
Dans le cadre de ce projet, des travaux d’aménagement sont prévus en l’occurrence les travaux de recalibrage du canal principal de Dioro pour un montant de 2,011 milliards Fcfa et l’aménagement de 1271 hectares du casier de Tien Konou qui passera du système de production en submersion contrôlée à la maîtrise totale. Le coût de la modernisation de ce casier est d’un peu plus de 7 milliards Fcfa. La délégation ministérielle a marqué un arrêt sur le site du casier de Tien Konou sur lequel les travaux de reconversion en maîtrise totale doivent avoir lieu.
Les visiteurs se sont rendus sur la parcelle de production semencière de riz de la coopérative des paysans semenciers du casier avant de mettre le cap sur le village de Konou pour discuter avec la communauté de l’empoissonnement de la bancotière.
A Dioro, les femmes étuveuses de riz ont présenté leur coopérative. Elles ont évoqué l’insuffisance d’équipements appropriés pour permettre à toutes les adhérentes de la coopérative de disposer d’un kit d’étuvage de riz. Elles ont aussi relevé les difficultés de commercialisation du riz.
A Tamani, la délégation a visité l’ouvrage régulateur des casiers et l’épi latéral qui est la principale prise pour irriguer les périmètres de cette zone. Le ministre du Développement rural a salué les dispositions prises par l’ORS pour sécuriser la production de riz grâce au passage des casiers de la submersion contrôlée à la maîtrise totale de l’eau. Il a encouragé l’ORS à élaborer un plan d’actions ambitieux en vue d’augmenter substantiellement les productions agricoles, d’élevage, de pisciculture et d’arboriculture.