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Le Républicain N° 4721 du 22/10/2013

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Gestion de la mutinerie du camp Soundiata de Kati / Silence on tue !
Publié le mercredi 23 octobre 2013  |  Le Républicain


© AP par DR
Mali: Des combats ont fait au moins 22 morts
Après de violents combats dans la capitale malienne mardi, les troupes fidèles à la junte ont envahi le camp principal des forces loyales au président ATT renversé le 22 mars qui ont tenté une mutinerie.


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Alors que le gouvernement a communiqué sur la mise sous contrôle des mutins et avec eux, le camp Soundiata de Kati, les disparitions forcées de soldats font recettes et des découvertes macabres de corps sans vie à Kati et environnant.
La liste des éliminations physiques fait chapelet : des sources citent le Colonel Youssouf Abdoulaye Traoré, porté disparu, le lieutenant Dramane Sissoko, mort dans des conditions mystérieuses ; le soldat Lassine Keïta dit «Rougeaud» a été enlevé et son corps a été trouvé ; plus d’une dizaine de morts et de disparus, tous sans exception, proches du Général Sanogo. On cite également le Colonel Youssouf Traoré, son chauffeur et son garde de corps appelé «Ganda-Koy», qui a été retrouvé décapité. Le colonel Youssouf Traoré lui-même reste introuvable et sans nouvelle.
Selon un article de notre confrère Le Sphynx du 19 Octobre 2013, « on dirait, en tout état de cause, qu’il s’agit, non d’un règlement de comptes, mais d’une élimination de témoins gênants. Et l’on comprend, sous ce prisme, pourquoi le capitaine Konaré a préféré se rendre lui-même aux autorités ».
Cette thèse a été confirmée au Républicain par un officier malien qui soutient que « la mutinerie seulement n’explique pas la situation et ce n’est pas uniquement un problème de galons. Il s’agit d’une affaire interne entre eux. Certains pensent qu’avec les enquêtes d’autres vont parler. Ils ont pris peur et ont éliminé des témoins gênants. Il s’agit d’un règlement de compte ». Selon cet officier malien il faut craindre malheureusement, que cela ne continue encore entre complices d’hier. Selon nos informations le rouleau compresseur de la justice internationale avance. C’est donc une histoire à préparer le terrain pour un procès sans témoin gênant. Mais face comment comprendre l’absence de réaction des autorités politiques et militaires face au feuilleton macabre digne d’un Western ? Ni la Direction des Informations et des Relations publiques des Armées (DIRPA) ni le département de la Défense n’en disent mot, encore moins le gouvernement. On tue des personnes, on découvre des corps et personne n’en parle.
Et les représentations diplomatiques ? Une chancellerie occidentale qui suit de près l’évolution de la situation nous a expliqué les raisons de son silence : « Il n’ya pas de réaction parce que ça fait partie de la normalisation. Le pouvoir militaire doit se soumettre au pouvoir civil ». Selon une autre représentation diplomatique à Bamako, « on observe, il y a des questionnements, mais pas de réaction pour le moment ».
En revanche, une autre représentation diplomatique européenne nous a dit son incompréhension face au fait que personne ne s’en meuve. Aussi ni l’Union africaine ni la Minusma ne semble s’en mouvoir, outre mesure. Alors que leurs missions au Mali sont sous-tendues par la défense des droits de l’homme.

B. Daou

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