Depuis des lustres, les différents gouvernements, à l’instar de celui d’Oumar Tatam Ly, ont affiché d’énormes tares dans leur composition notamment dans l’éternel tandem jeunesse-sports qui n’a jamais permis de résorber les problèmes posés aux jeunes.
Loin de moi toute prétention de m’ériger en donneur de leçons, il est aujourd’hui loisible de constater que notre jeunesse est le «dindon de la farce».
Certes, de façon unanime, tout le monde s’accorde à dire que la jeunesse est l’espoir de demain et qu’il faut se battre pour que la relève soit valablement assurée. Nonobstant, personne n’a jamais daigné lever le petit doigt pour dire que dans le binôme jeunesse-sports dans la composition du gouvernement, le second fait largement ombrage au premier. Même si de façon naturelle, jeunesse rime avec sports, il n’en demeure pas moins vrai que la jeunesse a tendance à être laissée pour compte au profit des sports qui happent, le plus souvent, l’insignifiante enveloppe dédiée à la jeunesse. C’est pourquoi, les structures publiques demeurent encore confrontées à des contraintes de nature institutionnelle et logistique qui limitent les actions d’encadrement en faveur des jeunes avec comme corollaire, une Direction nationale de la jeunesse sans moyens véritables, au vu de l’ampleur de la mission à elle assignée ; des représentations régionales dans un état précaire : des Maisons des jeunes agonisantes…
Malgré son caractère transversal, c’est seulement au ministère de la Jeunesse et des Sports qu’un budget est réellement alloué au nom de la jeunesse. Un simulacre d’intéressement qui n’est que de la poudre aux yeux de la composante la plus représentative au Mali. À l’avant-garde de tout développement, on pourrait bien rattacher (comme en Côte d’Ivoire…) la jeunesse au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle ou au ministère de la Culture où les jeunes sont, de façon implicite, au cœur de toutes les activités sans une participation large, effective et dynamique dans les prises de décisions. C’est là un préalable à la réussite que les plus hautes autorités doivent imprimer à notre pays qui a enregistré d’énormes progrès dans le domaine de la démocratie pluraliste et de la redynamisation des mouvements associatifs.
Pour corriger ces dissimilitudes, les décideurs doivent s’employer à créer les conditions favorables à la participation active des jeunes au développement économique et social du pays et surtout, au processus de réconciliation nationale qui est aujourd’hui, à n’en pas douter, une priorité pour les autorités. Elles doivent aussi s’atteler à promouvoir les activités socio-éducatives, culturelles et sanitaires ainsi que l’esprit d’initiative.
Le développement des mécanismes de protection et de compétences de vie active dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine des jeunes et les risques qu’elle engendre : la lutte contre le Vih-Sida, le terrorisme, etc., devraient aussi figurer parmi les priorités des gouvernants. Des prépondérances qui doivent être en parfaite intelligence avec le développement de la culture de la paix, de la tolérance et de l’esprit de citoyenneté.