Le coup d'État du 18 août 2020 décida du retour des militaires au pouvoir, ouvrit la voie à une longue période de régime d'exception. Un directoire politico-militaire centralisé et hiérarchisé exerce les pleins pouvoirs. L'activité des partis politiques était suspendue pendant quelques mois. Les institutions représentatives existantes sont renforcées.
Certains activistes et leaders de partis politiques étaient en prison, les activistes y sont toujours. La vie publique est strictement encadrée et contrôlée. L'ordre d'urgence se fixe pour priorité, la remise en ordre, la stabilisation, la relance d'un pays que les régimes qui ont succédé à Modibo Keïta ont précipité dans le chaos et le marasme économique notre pays.
Deux (02) logiques semblent se combiner, voire se contredire. À la base, une logique de mobilisation sociale et politique qui s'exprime à travers des videomen, ou des activistes qui représentent des "organes révolutionnaires" locaux. Au sommet, une logique de contrôle et d'encadrement qui se traduit par une reprise en main étatique et l'imposition d'un pouvoir concentré et personnalisé.
L'année 2025 marque un temps fort et un tournant crucial dans la vie politique du Mali. Une échéance électorale pointe à l'horizon: scrutin présidentiel. Elle est programmée. Sa date n'est pas encore fixée. Son issue est incertaine, car la désillusion, le doute, le ressentiment ont gagné de larges fractions de l'opinion. Un enjeu majeur se profile: tout d'abord, sera mis en jeu le pouvoir d'État que détient le président de la transition depuis quatre (04) ans. Cette longévité politique exceptionnelle peut constituer un handicap pour le Président de la transition.
Le débat public reste jusque-là mal posé et tronqué par diverses considérations. Ajoutées les irrégularités dans la gestion et le gaspillage des ressources humaines. Ensuite, les politiques d'austérité du Fonds monétaire International (FMI), de corruption et du clientélisme politique.
La paix recherchée par la transition n'est pas pour demain. Malgré l'existence d'un département ministériel pour la Paix et la Réconciliation et d'autres structures réunies, le peuple malien n'arrive pas à retrouver ce qui nous unit.