Les gouvernements de l’AES tentent depuis plusieurs mois de renégocier les contrats miniers avec les compagnies internationales pour obtenir une part plus conséquente des revenus, et asseoir leur souveraineté économique.
Après l’usage de la force pour saisir l’or de la mine de Loulo-Gounkoto et faire pression sur Barrick Gold, place aux négociations pour le Mali. La société canadienne et les autorités maliennes commencent un nouveau cycle de discussions ce mardi 28 janvier, selon les déclarations, recueillies par Reuters, de plusieurs sources au fait du dossier.
L’objectif est d’en terminer avec le bras de fer qui oppose le gouvernement d’Assimi Goïta et l’entreprise dirigée par Mark Bristow. Le 14 janvier, Barrick Gold a suspendu ses activités à Loulo-Gounkoto, en réplique à la saisie des stocks d’or de la mine par les autorités quelques jours plus tôt. Près de trois tonnes ont été emportées.
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Selon l’agence de presse américaine, lors des négociations, Bamako compte exiger que le deuxième plus grand exploitant d’or au monde accepte le nouveau code minier malien et compense l’État à hauteur de 199 millions de dollars. En échange, d’après plusieurs personnes proches du dossier, l’or saisi sera retourné.
Bamako exige le remboursement de taxes impayées
Avant ce nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose le géant minier à la junte malienne, des sources ont déclaré à Reuters que le Mali avait déjà réclamé à la société canadienne environ 500 millions de dollars de taxes impayées. Fin 2024, la junte a également émis un mandat d’arrêt contre le PDG Mark Bristow pour « blanchiment de capitaux », après l’arrestation de quatre collaborateurs du groupe minier.
Le nouveau code minier adopté par le gouvernement malien permet à l’État d’acquérir jusqu’à 30 % d’un projet minier, tout en supprimant certaines exonérations fiscales et douanières, dans un pays qui est l’un des premiers producteurs d’or en Afrique.
Les actions de Barrick ont clôturé à 23 dollars canadiens, en baisse de 0,2 % à la Bourse de Toronto lundi 27 janvier. Les analystes de la banque d’investissement américaine Jefferies ont estimé que la suspension de la production à la mine de Loulo-Gountoko pourrait réduire le bénéfice de Barrick de 11 % en 2025.