Quand un ministre délégué chargé d’appuyer le processus électoral dans notre pays tient des propos ahurissants en affirmant tout de go qu’il n’y a pas de loi électorale au Mali, encore moins de fichier électoral, il y a lieu de se poser des questions sur la volonté réelle des autorités de Transition d’aller aux élections et du pourquoi elles ont alors inséré les dépenses électorales dans la Loi de finances 2025 ?
Cela est d’autant plus pertinent que nous avons une loi électorale et un fichier électoral qui ont servi à l’organisation du référendum constitutionnel ! Le ministre délégué auprès du Premier ministre a sans doute voulu dire que la loi électorale en vigueur ne permet peut-être pas actuellement d’organiser des élections, ou qu’elle présente des lacunes qui empêchent son application effective. Le Mali a adopté une nouvelle loi électorale en juin 2022 sous la Transition, qui a notamment institué l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE). Cette loi devait encadrer les scrutins à venir, y compris les élections générales prévues après la Transition. Pourquoi dire qu’il n’y a pas de loi électorale ?
Il peut y avoir plusieurs raisons à cette déclaration du ministre. Un vide juridique ou un blocage institutionnel : La loi de 2022 peut exister, mais si les institutions chargées de son application, comme l’AIGE, n’ont pas encore toutes les ressources ou les textes d’application nécessaires, cela peut rendre son exécution difficile. Une réforme en préparation : Il est possible que le gouvernement envisage de modifier ou remplacer la loi électorale actuelle pour l’adapter à un nouveau contexte politique ou aux recommandations des partenaires. Une contestation de la validité de la loi : Certaines dispositions de la loi électorale de 2022 ont pu être remises en cause ou ne pas être pleinement appliquées, ce qui pourrait expliquer pourquoi le ministre estime que le Mali n’a pas de loi électorale fonctionnelle.
La loi électorale existe, mais soit elle est inopérante dans l’état actuel, soit elle est en cours de révision, ce qui expliquerait la déclaration du ministre. Il faudrait suivre donc les prochains débats politiques pour voir s’il y a une volonté de la modifier ou de la remplacer. Ce qui est sûr et qui ne souffre d’aucune ambigüité, c’est que nombreux sont nos compatriotes qui trouvent qu’il n’y a pas d’autres alternative pour que le Mali se retrouve et trouve sa place, et toute sa place dans le concert des Nations que l’organisation des élections, et ils veulent croire à la tenue de l’échéance présidentielle en 2025 ! Que nous réserve le contraire ? That is the question ! ■