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L’Essor N° 17501 du 23/10/2013

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Office du Niger : l’impératif de produire plus
Publié le jeudi 24 octobre 2013  |  L’Essor


© Autre presse par DR
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L’entreprise agricole doit rehausser le niveau de la production dans ses casiers pour s’imposer comme le grenier de l’Afrique de l’Ouest

Le géant de la riziculture, l’Office du Niger, a tenu la 32è session ordinaire de son conseil d’administration le 18 octobre dernier, dans la salle de conférence de sa direction générale, sous la présidence de son PDG Amadou Boye Coulibaly. La session a examiné le rapport de gestion, les états financiers et le rapport du commissaire aux comptes de l’exercice 2012.

Dans son message introductif, le PDG de l’entreprise a annoncé l’achèvement du processus de nettoyage des comptes entamé en 2009. Cependant, la direction générale n’a pu honorer son engagement de produire les états financiers dans les délais à cause de la situation sécuritaire difficile dans la zone. Cette insécurité s’est traduite par l’occupation de Diabaly et la destruction d’une partie importante des archives de la zone du Kouroumari. La reconstitution de ces archives s’est étalée sur plusieurs mois.

Evoquant les potentialités de son entreprise, Amadou Boye Coulibaly a rappelé que l’Office du Niger demeure un instrument privilégié du développement agricole de notre pays quand bien même 10% seulement des terres irrigables sont actuellement exploitées. A ce propos, des efforts importants d’investissement sont attendus de chacun des acteurs et partenaires tant dans la consolidation que dans l’extension du réseau d’irrigation et de drainage, a-t-il plaidé.

Le PDG de l’office a informé les administrateurs qu’un plan d’accroissement de la productivité est en cours d’élaboration, qui sera soumis à l’approbation de la prochaine session en décembre 2013. Ce plan prévoit de porter la production de riz paddy à 671 000 tonnes durant la campagne 2013-2014 et à 1 250 000 tonnes lors de la campagne agricole 2017-2018.

Le rapport bilan souligne que la campagne 2012 – 2013 a été marquée par la création de la zone de production de Ké-Macina. Cette septième zone de l’Office du Niger permettra un meilleur encadrement des casiers de Ké-Macina. Le bilan affiche aussi l’opérationnalisation du rattachement à l’Office du Niger du casier de Sossé Sibila.

L’on retient que sous l’effet de la crise socio-politico-sécuritaire, l’appui de l’Etat a diminué en 2012. Seulement 1,572 milliard de Fcfa ont été mobilisés sur une prévision de 3,143 milliards. Cette situation a obligé l’Office du Niger à une réaffectation des ressources de la redevance eau afin de garantir la fonctionnalité de l’entreprise. L’insécurité dans la zone et la fermeture des banques à Ségou, Niono et Markala ont perturbé le régime du recouvrement de la redevance eau. La suspension du concours de certains partenaires techniques et financiers a entrainé un retard considérable dans la réalisation des programmes et projets. Enfin, la psychose de l’insécurité a causé la perturbation puis l’arrêt des travaux d’aménagement de Touraba, Sabalibougou, Siengo-extension et M’Bèwani.

Au plan agricole, l’Office du Niger a mis en valeur au titre de la campagne 2012-2013, 115.349 ha en saison et contre saison pour une production de 655.378 tonnes de riz paddy. A cela, il faut ajouter 6 847 ha de cultures maraichères, sans oublier 200 ha de pomme de terre et l’essor de la culture du maïs hybride.

L’entretien des infrastructures d’irrigation est assuré par toutes les parties prenantes (Etat, Office du Niger et exploitants agricoles) conformément au contrat-plan quinquennal qui lie les trois parties. L’Etat s’occupe du réseau primaire, l’Office du Niger du secondaire et les exploitants agricoles du tertiaire. A cet effet, un programme annuel d’entretien (PAE) a été lancé. A la date du 31 août dernier, les taux d’exécution des travaux d’entretien des réseaux étaient de 103% pour le primaire, 78% pour le secondaire et 29% pour le tertiaire. Les fonds mobilisés se chiffraient à 2,3 milliards de Fcfa.

Les états financiers de l’Office du Niger sont élaborés suivant les principes du SYSCOA. La comptabilité est décentralisée. Chaque zone tient la sienne et l’intégration des comptes s’opère à la direction générale. L’exercice clos le 31 décembre 2012 s’est caractérisé par un chiffre d’affaires de 5,3 milliards de Fcfa. Il dégage un résultat net de 57,9 millions de Fcfa. Le total bilan est de 83,4 milliards de Fcfa.

La session a analysé une proposition d’utilisation de la dotation complémentaire de 800 millions de Fcfa affectée à l’Office du Niger lors du collectif budgétaire (67,52% à l’entretien des réseaux primaire et secondaire, 20,54% aux investissements et 11,95% au fonctionnement).

Les administrateurs se sont également penchés sur l’état d’avancement de la campagne agricole 2013-2014 qui se poursuit normalement dans toutes les zones avec les activités de désherbage et de fertilisation minérale.

Le conseil d’administration a évalué aussi le point d’exécution des recommandations de sa précédente session. L’office devait établir la situation de sa participation au capital de la Banque de l’habitat du Mali (BHM). Il détenait à l’origine 16.000 actions pour une valeur de 160 millions de Fcfa soit 4% du capital de la BHM estimé à 4 milliards de Fcfa. La banque a enregistré sur les exercices de 2004 à 2009 des pertes cumulées de 58,6 milliards de Fcfa. Ce qui l’a amené à procéder à deux opérations de recapitalisation qui ont amené le capital à 69,92 milliards Fcfa.

La recapitalisation a été accompagnée d’une opération de résorption des pertes par une imputation sur le capital de la BHM qui a été ramené à 11 milliards de Fcfa. L’opération a mécaniquement entrainé la diminution de la part de l’office de 4 à 0,23 % soit 25.169.965 Fcfa. L’Office du Niger a subi ainsi une perte de près de 135 millions Fcfa pour n’avoir pas suivi son placement. Face à cette situation la direction générale préconise non pas une vente de ses actions mais une stratégie lui permettant de corriger le tir. Il convient de rappeler que ce placement bancaire visait à développer une politique de l’habitat à l’Office du Niger tant pour l’encadrement que pour les exploitants agricoles. La politique visant à offrir un cadre de vie décent aux acteurs de l’entreprise s’accompagnait de la volonté de sécuriser la production paysanne par une assurance et même la formulation d’une retraite du paysan à l’image des travailleurs salariés.

Toujours au chapitre des recommandations, la précédente session avait demandé aussi la relecture du décret de gérance et celui de l’accord d’établissement. Les nouveaux textes de deux décrets sont en cours d’élaboration. Tout comme celui du nouveau contrat plan. Le PDG de l’Office du Niger, Amadou Boye Coulibaly, a salué les contributions des administrateurs au développement de l’entreprise et les a assurés de la volonté du collectif des travailleurs à réussir le pari de faire de l’office le grenier de la sous-région.

A. O. DOLO

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