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Edito : Le scandaleux train de vie de l’Etat au Mali !
Publié le lundi 17 fevrier 2025  |  L'Alternance
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© Autre presse par DR
Conseil National de Transition : deux projets de loi relative au code pénal adoptés à l`unanimité
Le conseil national de Transition a tenu le 31 octobre 2024, dans la salle DjeliBaba SISSOKO du CICB, une séance plénière consacrée à l`examen des projets de loi portant Code pénal et Procédure de Code pénal. Cette séance a été présidée par le Président du CNT, le Général de Corps d’Armée, Malick Diaw.
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Quand une gouvernance ne répond pas aux deux critères majeurs que sont la redevabilité et l’exemplarité, elle est loin d’être une gouvernance vertueuse. En effet, les autorités du Mali, un pays en gravissime crise multidimensionnelle, à la fois sécuritaire, sociale, institutionnelle, économique, sont loin de faire de ces vertus leur norme. Depuis 2020, date du coup d’Etat contre IBK, le résilient et brave peuple paie le prix fort en acceptant de subir toutes les souffrances souvent jusqu’au sacrifice ultime afin que le Pays puisse retrouver le chemin de son épanouissement dans la paix, l’unité, et le vivre ensemble multiséculaire entre toutes ses filles et tous ses fils. Pensant avoir à la tête du pays des dirigeants prêts à partager le même fardeau que leur peuple, grande a été la surprise des maliens quant au fil des épreuves ils constatent que les autorités ne sont pas prêtes à partager la peine qu’ils endurent. Sinon comment comprendre qu’en dépit des immenses sacrifices consentis par cette population, les dirigeants se la coulent douce avec des budgets faramineux dignes de dirigeants des pays économiquement émergeants, socialement stables et politiquement tranquilles. Contrairement au Mali, qui depuis 5 ans cherche solutions à sa dramatique crise multidimensionnelle.
En effet, les maux qui ont été à la base du soulèvement populaire contre le régime défunt d’IBK ont toujours pignon sur rue au Mali, à savoir le népotisme, le clientélisme, la corruption à ciel ouvert, avec pour corollaire la mal gouvernance endémique. Ceux devant lesquels un tapis rouge a été déroulé par le Peuple en révolte il y a cinq ans, sont en train de décevoir, tant leur comportement frise l’arrogance, le mépris, l’indifférence voir l’insouciance à l’égard de ce même Peuple ! Rien que la comparaison entre les budgets des organes de la transition et ceux d’un régime légitime élu par le peuple on arrivera à la conclusion que nos dirigeants ne se soucient guère de l’avenir de leur peuple et ont à la limite du mépris pour ne pas dire qu’ils sont insouciants. Ainsi le budget de la Présidence sous la transition entre 2020 et 2022 est passé de 12 milliards à 16 milliards, puis 15 milliards en 2023 avant de monter en flèche en 2024 à 17, 5 milliards comme si cela ne suffisait pas il a connu encore une nouvelle majoration en 2025 pour être à 17, 7 milliards de F CFA. Quant à l’organe législatif qui fait office de parlement avec des conseillers cooptés, sans aucun mandat électif, sans électeurs et sans circonscriptions, son budget est passé de 11 milliards en 2020 à 16 milliards en 2025. Les émoluments cumulés de certains de ces conseillers sont supérieurs à ceux de certains chefs d’Etat de la sous-région comme le Sénégal dont le Président touche 4 859 302 f ou le Burkina Faso où le Président ne touche que son salaire d’officier ! Au même moment le peuple broie du noir, les maliens qui vivent avec moins de 2000 francs par jour sont en plus privés  des services sociaux de base comme l’électricité, l’eau, la santé, l’éducation, les denrées de première nécessité. En quatre ans de gouvernance l’économie du Mali s’est effondrée emportant dans sa chute vertigineuse des milliers d’emplois, la fuite de capitaux vers les pays voisins et la fermeture de beaucoup d’entreprises. Au lieu de se préoccuper du redressement de l’économie en lambeaux en adoptant comme le Burkina Faso une gestion rigoureuse et en réduisant drastiquement le train de vie de l’Etat, les autorités maliennes veulent plutôt vivre comme des princes du Golf. Ces pays où coulent à flot les pétro dollars. Voilà le prix que les autorités veulent faire payer par le Peuple pour leur confort !
En effet, contre toute attente et en dépit d’immenses sacrifices consentis par les maliens , le gouvernement dans une totale indifférence vient d’imposer une charge supplémentaire en demandant aux pauvres citoyens de payer une taxe sur les appels téléphoniques, les transferts d’argent et autres et cela en guise de solidarité pour faire face aux charges de l’Etat , les charges du train de vie dispendieux de ses dirigeants ! La décision aurait pu être comprise si elle avait été prise après une large concertation avec les forces vives du pays, elle allait même être applaudie si ses initiateurs avaient donné le bon exemple en renonçant à certains de leurs avantages comme c’est le cas chez nos voisins Burkinabè.
En somme le grand tollé provoqué par cette décision s’explique par le manque d’exemplarité des autorités maliennes qui abusent de la patience, de la tolérance et même de l’ignorance du Peuple. Autorités du Mali réduisez d’abord le train de vie de l’Etat comme vous vous y étiez solennellement engagés en 2021 lors de la présentation du Programme d’Action Gouvernemental par le premier ministre d’alors, et le peuple vous suivra.
Youssouf Sissoko

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