Au moment où les maliens sont majoritairement en train de vivre depuis quasiment cinq ans dans la résilience , avec la raréfaction de l’argent dans leur portefeuille, l’insécurité alimentaire grandissante ou la famine (dans certaine contrée du pays), la fermeture d’une quantité d’entreprises par manque de courant électrique (avec son corollaire de chômeurs), était-il vraiment opportun que les Autorités gouvernementales leur fasse supporter de nouvelles taxes sur les télécommunications et de nouvelles redevances pour les entreprises de presse et autres?
Une chose réelle, les Institutions de la République coûtent chères et même trop chères au CONTRIBUABLE MALIEN. Cependant, leur budget ne diminue jamais (s’il n’augmente pas). A titre d’exemple : Le budget alloué au Conseil National de la Transition coûte une dizaine de milliards de Francs CFA avec une masse salariale qui avoisine les 4 milliards. Celui de la présidence coûte également plus d’une dizaine de milliards. Les budgets alloués à la Primature, à l’OCLEIL, au Bureau du Vérificateur, ou à d’autres Institutions de la République sont aussi énormes. Eu égard à la conjoncture financière difficile que traverse notre pays, depuis plus d’un lustre, pourquoi l’Etat du Mali ne passerait pas (en premier) à l’orthodoxie budgétaire, en réduisant drastiquement son propre train de vie ? Par exemple, le travail effectué par les membres du CNT pourrait être ramené au bénévolat mais avec un simple paiement de prime de session ? De telles mesures, si elles sont prises, pourraient convaincre les citoyens qu’ils ne sont pas les seuls à serrer la ceinture mais que l’Etat aussi fait de même.
Les nouvelles taxations continuent de faire un tollé dans l’opinion nationale. Une frange importante de l’opinion nationale mais aussi des Organisations de la Société Civile et de la Classe politique, sont en train de s’insurger (sur les plateaux de télé, radios et les réseaux sociaux, dans les grins de thé et dans d’autres forums ) pour montrer leur désapprobation. Alors que les Autorités transitoires tentent de vanter l’opportunité et la nécessité de faire supporter ces nouvelles taxes aux consommateurs (contribuables) et de nouvelles redevances aux entreprises de presse et autres, dans le seul but de renflouer les caisses de l’Etat pour faire face aux crises sécuritaires et énergétiques. Un véritable dialogue de sourds est né entre dirigeants et dirigés.
Désormais la classe politique , protestant contre l’inopportunité de la survenue de nouvelles taxes et redevances mais aussi, l’absence de perspective pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, est en train de sortir de sa léthargie. Idem pour la Société Civile. Le pacte social entre les organisations syndicales et l’Etat est en train d’être rompu. D’autant plus que des syndicats de travailleurs, tels que ceux de l’Enseignement Supérieur, sont déjà en grève illimitée pour réclamer le paiement des primes de leurs adhérents. Ce qui constitue un risque énorme pour la stabilité du Gouvernement.
La Transition malienne est certainement en train de marcher sur des œufs. D’autant que les citoyens maliens, de plus en plus lassés par cinq années de résilience, ne comprennent plus comment l’Etat peut ignorer qu’ils vivent déjà dans une précarité totale. Tout comme, ils sont aussi de plus en plus nombreux, ces maliens qui ne comprennent pas comment leur Etat peut leur imposer encore plus de sacrifice fiscal alors qu’il ne réduise pas d’abord son propre train de vie. Ont-ils tort ces contribuables? Certainement pas ! N’est-ce pas que la Gouvernance doit être vertueuse, notamment dans un pays en crise, afin de favoriser une gestion plus saine des affaires publiques, tout en mettant l’intérêt du citoyen au centre de tous ses objectifs ?