Le géant canadien Barrick Gold et le gouvernement malien ont finalisé un accord clé, ouvrant la voie à une résolution des conflits financiers et opérationnels tout en renforçant la coopération entre les deux parties.
Après près de deux années de tensions, la compagnie minière canadienne Barrick Gold et le gouvernement malien de transition ont conclu un accord majeur visant à résoudre le différend relatif aux opérations minières de Barrick dans le pays. Cet accord intervient dans un contexte où le Mali cherche à renforcer sa souveraineté sur ses ressources naturelles tout en préservant des relations constructives avec les investisseurs étrangers.
Le litige a débuté en 2023, lorsque le Mali a adopté un nouveau code minier augmentant la participation de l’État dans les projets aurifères. Cette réforme a généré des désaccords financiers entre le gouvernement et Barrick Gold, notamment en raison de différends sur des arriérés fiscaux estimés à environ 500 millions de dollars. La situation a été exacerbée par la détention de plusieurs employés de Barrick et la saisie d’or destiné à l’exportation, perturbant ainsi les opérations du complexe minier de Loulo-Gounkoto.
D’après Reuters, l’accord prévoit que Barrick Gold versera 275 milliards de FCFA (environ 438 millions de dollars) au gouvernement malien. En retour, les autorités maliennes s’engagent à libérer les employés détenus, à restituer l’or saisi et à permettre la reprise des activités minières à Loulo-Gounkoto. Cet accord doit encore être formellement approuvé par le gouvernement, dans une annonce officielle attendue dans les prochains jours.
Implications pour le secteur minier malien
La conclusion de cet accord revêt une grande importance pour le Mali, dont l’économie repose largement sur l’exploitation de l’or. En 2024, la production industrielle d’or du pays a diminué de 23 %, en partie en raison des tensions avec les compagnies minières. La résolution de ce conflit pourrait non seulement stabiliser la production nationale, mais aussi envoyer un message positif aux investisseurs étrangers quant à l’engagement du Mali en faveur d’un environnement d’affaires plus stable et coopératif.
Cet accord s’inscrit dans une dynamique plus large en Afrique de l’Ouest, où plusieurs pays réévaluent les conditions de leurs partenariats avec les entreprises minières internationales. Des pays comme le Niger et le Burkina Faso adoptent des stratégies similaires afin d’augmenter leur part des revenus issus des ressources naturelles, illustrant ainsi une volonté de mieux contrôler et bénéficier de leurs richesses minières.