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Mali: HRW demande une "enquête impartiale" après une meurtrière attaque jihadiste présumée
Publié le vendredi 21 fevrier 2025  |  AFP
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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Human Rights Watch (HRW) demande une "enquête impartiale" après qu'au moins 34 civils ont été tués et 34 autres blessés dans une attaque de jihadistes présumée, selon un rapport publié jeudi soir.

"Le 7 février, des combattants islamistes ont attaqué un convoi d'au moins 19 véhicules civils transportant plus de 100 civils, pour la plupart des orpailleurs du Niger et des commerçants
du Mali", relate le rapport de l'ONG.

Le convoi de véhicules était escorté par l'armée et des mercenaires du groupe russe Wagner, à une trentaine de kilomètres de Gao dans le nord du Mali.
Cette région est régulièrement secouée par les violences et l'armée y a récemment mené des opérations antijihadistes.

"Les autorités maliennes devraient mener une enquête impartiale sur l'incident afin de déterminer si les assaillants ont violé les lois de la guerre", estime Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le Sahel chez HRW, citée dans le rapport.

"Les civils tués lors de l'attaque comprennent 13 ressortissants maliens et 21 étrangers, la plupart originaires du Niger," indique le document, établi sur la base d'entretiens avec six témoins de l'attaque, des secouristes et des habitants de Gao.
Les Forces armées maliennes (FAMa) avaient affirmé avoir retrouvé "19 corps de terroristes abandonnés" ainsi que des armes mais n'ont pas fait état de décès de militaires ou de miliciens.

"La perte de vies civiles souligne la nécessité pour toutes les parties au conflit de mieux protéger les civils lors d’opérations militaires", souligne HRW dans son rapport.
L'axe routier Ansongo-Gao, dans le nord du Mali, est régulièrement le théâtre d'attaques attribuées aux jihadistes ou à des bandits qui dépouillent notamment les civils.

Pour les protéger, des convois escortés par des militaires sont organisés.
HRW craint que "les escortes ne brouillent la distinction entre militaires et civils, exposant ces derniers à des risques accrus d'attaques".
"Les autorités maliennes devraient envisager d'autres moyens pour protéger les civils sur les routes, comme l'utilisation d'escortes policières qui ne sont pas des cibles militaires légitimes

", estime Ilaria Allegrozzi.

Le Mali, pays sahélien dirigé par une junte militaire depuis deux coups d'Etat en 2020 et 2021, est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les
violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'EI ainsi que de groupes criminels communautaires.

Depuis qu'ils ont pris le pouvoir, les militaires ont rompu la vieille alliance avec l'ancienne puissance dominante française et se sont ensuite tournés militairement et politiquement
vers la Russie.

Les attaques jihadistes mettent à mal la rhétorique de la junte, qui affirme que sa stratégie de rupture, ses nouveaux partenariats étrangers et un effort militaire accru ont permis d'inverser la tendance face aux jihadistes.

bur-els/emd
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