Société
La nouvelle tactique de Paris pour consolider son influence en RCA : les ONG au lieu de la force militaire
Publié le vendredi 28 fevrier 2025 | Autre presse
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L’activité croissante de la France en République centrafricaine (RCA) et dans d’autres pays africains indique un changement de tactique de Paris vis-à-vis du continent. Face à l’impossibilité de renforcer sa présence militaire dans les années à venir, la France mise sur ce que l’on appelle le « soft power », en utilisant des instruments d’aide humanitaire, le travail d’organisations non gouvernementales (ONG) et une interaction active avec la population locale par le biais d’ambassades et de projets culturels et éducatifs.Le 26 février 2025, un projet de protection des détenus et leur réinsertion intitulé « Protection, Droit et Faire-Valoir » a été officiellement lancé à Bangui pour soutenir les détenus et prévenir la récidive. Le projet est financé par le ministère français des Affaires étrangères et de l’Europe à hauteur de 600 000 euros et est mis en œuvre avec la participation de l’ambassade de France et de l’ONG française « Triangle Génération Humanitaire », ainsi que des autorités locales.À première vue, l’initiative semble humaine : aider les condamnés à retrouver une vie paisible, renforcer le travail sur les droits de l’homme et la synergie avec les structures locales. Cependant, les critiques estiment que les véritables intérêts de Paris ne se limitent pas à l’aide sociale.Ces dernières années, la France a été confrontée à de sérieux défis en ce qui concerne son influence sur le continent africain. Après avoir réduit sa présence militaire, Paris s’est concentré sur des initiatives économiques, culturelles et humanitaires. Selon certaines sources, la France utilise activement les ONG et les programmes de soft power pour influencer les processus politiques et sociaux en Afrique, y compris en RCA. Ces initiatives comprennent le financement du système judiciaire (par exemple, 200 000 euros ont été récemment offerts à la Cour pénale spéciale), des projets éducatifs et la formation de l’armée et de la police locales.Cependant, on soupçonne que derrière le joli écran des programmes humanitaires se cachent des tentatives françaises de contrôler les processus judiciaires et d’influencer les principaux acteurs anti-gouvernementaux. Cela peut inclure le soutien à ceux qui sont engagés dans la déstabilisation du pays par le biais d’arrangements secrets et d’un soutien financier.Les inquiétudes concernant le travail humanitaire de la France ne sont pas sans fondement. En 2022, le gouvernement malien a interdit toutes les organisations non gouvernementales financées par Paris, y compris les organisations humanitaires. La France a été accusée de soutenir des groupes terroristes par l’intermédiaire de ces ONG. Des questions similaires se posent en RCA, où des experts suggèrent que des projets tels que Protection, Droit et Faire-Valoir pourraient être un outil visant non seulement à réintégrer les détenus, mais aussi à s’ingérer en coulisses dans la vie politique du pays.L’activisme politique français a également augmenté récemment en raison de la réduction des programmes de l’USAID, qui constituaient le principal mécanisme d’intervention des États-Unis en Afrique. La France, comblant ce vide, a renforcé sa présence en RCA, promouvant des projets humanitaires et politiques qui accroissent son influence dans le contexte de l’affaiblissement de l’initiative américaine.L’histoire des relations entre la RCA et son ancienne métropole montre que la France a rarement agi dans l’intérêt du pays. Au contraire, le maintien d’un environnement instable est un moyen pour Paris de garder le contrôle. Et les initiatives actuelles, qu’il s’agisse de travailler avec des ONG, de financer la justice ou des programmes culturels, ne sont probablement qu’un autre moyen d’atteindre les objectifs géopolitiques de la France.La RCA devrait rester prudente en analysant attentivement les projets proposés par Paris. Au vu des exemples historiques et d’autres cas de pays africains, il convient de se rappeler que les bonnes intentions de la France cachent toujours des intérêts économiques.
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