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Mouvements de soutien à la transition : l’illusion qui étouffe les vraies urgences
Publié le vendredi 21 fevrier 2025  |  Le wagadou
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© Autre presse par DR
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Depuis plusieurs mois, le Mali est le théâtre de la prolifération de mouvements dits de soutien à la transition. Ces initiatives, souvent orchestrées par des personnalités déjà impliquées dans les sphères du pouvoir, prétendent appuyer les autorités actuelles. Cependant, une analyse approfondie révèle que cette approche pourrait s’avérer contre-productive, détournant l’attention des véritables défis auxquels le pays est confronté.

La notion même de transition implique une période limitée, destinée à préparer le retour à un ordre constitutionnel normal. Or, au Mali, cette phase semble s’éterniser. En 2022, les autorités militaires avaient proposé une prolongation de la transition sur cinq ans, suscitant une levée de boucliers tant au niveau national qu’international.

En mars de la même année, elles en ont proposé une autre qui devait prendre fin depuis février 2024. Avant qu’une prolongation censée être “légère” ne soit proposée et depuis nous en sommes là. Cette indétermination temporelle alimente une instabilité politique et sociale, freinant les efforts de redressement du pays.

Des mouvements de soutien : une façade trompeuse

La multiplication des mouvements de soutien à la transition donne l’illusion d’une adhésion populaire massive aux autorités en place. Cependant, ces initiatives sont souvent le fait de figures déjà bien établies dans l’appareil d’État, cherchant à préserver leurs privilèges. Plutôt que de mobiliser les citoyens autour des enjeux cruciaux, ces mouvements créent une bulle d’autosatisfaction, éloignant les dirigeants des réalités du terrain.

Le Mali est confronté à une multitude de défis : insécurité persistante, crise économique, services publics défaillants, pour n’en citer que quelques-uns. Au lieu de concentrer les efforts sur la sensibilisation et l’implication citoyenne pour adresser ces problématiques, l’énergie est dilapidée dans des campagnes de soutien superficielles. Cette déconnexion entre les priorités affichées et les actions menées contribue à l’aggravation du malaise social.

Une critique interne révélatrice

Même au sein du gouvernement, des voix s’élèvent pour dénoncer cette dérive. En novembre 2024, le Premier ministre de transition, Choguel Maïga, a ouvertement critiqué la gestion de la transition, pointant du doigt l’absence de progrès tangibles et la marginalisation des véritables enjeux. Avant qu’il ne soit débarqué. Cette prise de position souligne le fossé grandissant entre les aspirations du peuple et les actions des dirigeants.

La focalisation sur des mouvements de soutien factices détourne les ressources et l’attention des urgences nationales. Pendant ce temps, les citoyens subissent de plein fouet les effets de la crise : augmentation des taxes, inflation galopante, insécurité omniprésente. Plutôt que de répondre à ces préoccupations légitimes, les autorités semblent s’enfermer dans une bulle de complaisance, alimentée par des soutiens intéressés.

Il est impératif que les dirigeants maliens recentrent leurs efforts sur les véritables priorités du pays. Cela passe par une écoute attentive des doléances populaires, une implication réelle de la société civile dans le processus décisionnel et une transparence accrue dans la gestion des affaires publiques. La création de mouvements de soutien artificiels ne fait que fragiliser davantage le tissu social et éloigner le pays de la stabilité tant recherchée.

Le Mali ne pourra sortir de l’impasse actuelle qu’en affrontant courageusement ses défis structurels. Les autorités doivent privilégier l’action concrète et l’engagement citoyen authentique, plutôt que de se complaire dans des démonstrations de soutien déconnectées des réalités du terrain.

Cheick Bougounta CISSE
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