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3 mois après son éviction de la Primature : Choguel Maïga rompt le silence et fait des recommandations
Publié le dimanche 23 fevrier 2025  |  aBamako.com
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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Ci-dessous une déclaration de l'ex-Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, président du M5 RFP, qui présente le bilan de sa gestion pendant la période de la Transition, de la Rectification à la Clarification, et fait des suggestions aux autorités en place.

Bamako, le samedi 22 février 2025

*Bilan du M5-RFP pendant la période de la Transition, de la Rectification de mai 2021 à la Clarification de novembre 2024*

*Introduction

En 2020, le Peuple malien confronté à une crise multidimensionnelle a engagé une lutte patriotique portée par le Mouvement du 5 juin - Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) qui a abouti à la chute de l’ancien régime, le mardi 18 août 2020, avec l’intervention des éléments des Forces Armées Maliennes (FAMa) constitués en Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP).

Après une première phase de navigation sans vision claire et sans objectifs précis, survint en mai-juin 2021 la Rectification de la trajectoire de la Transition (la Rectification). A cette occasion, il a été convenu entre les Forces vives du Changement, civiles et militaires, de sceller un partenariat stratégique afin de bâtir l’action gouvernementale autour des mesures essentielles exprimées et attendues par le Peuple malien.

Ce partenariat stratégique scellé au soir du lundi 24 mai 2021 à Kati, sous la forme d’un compromis politique historique, c’est-à-dire d’un Pacte d’honneur entre Patriotes, fut bâti autour d’un engagement sincère pour la mise en œuvre d’actions pertinentes pour la Refondation du Mali, à travers la mise en œuvre de 10 points/17 mesures synthétisant les attentes contenues dans la Vision du M5-RFP.

La Rectification a consisté à adopter une vision résumée et définie de commun accord : attribuer la fonction de Président de la Transition, Chef de l’Etat à une personnalité membre de l’ex-CNSP et celle de Premier ministre, Chef du Gouvernement, à une personnalité désignée par le M5-RFP ; attribuer certains postes clés du Gouvernement à des membres désignés par l’ex-CNSP et les autres au M5-RFP avec les autres Forces socio-politiques.

Un attelage gouvernemental conduit par le Premier ministre, Chef du Gouvernement, proposé par le M5-RFP, en l’occurrence Dr Choguel Kokalla MAÏGA, nommé le 7 juin 2021 par le Président de la Transition, est ainsi mis en place le 11 juin.

Le Plan d’Action du Gouvernement (PAG) approuvé par le Conseil National de Transition (CNT), le 02 août 2021, se résume à quatre axes principaux :
• le renforcement de la sécurité ;
• les réformes politiques et institutionnelles ;
• l’organisation des élections générales ;
• la promotion de la bonne gouvernance et l’application intelligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

A cela, s’est ajoutée la mise en œuvre des recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR) tenues, sur une base inclusive et participative, du 11 au 30 décembre 2021, avec la participation de 84.700 délégués des Communes jusqu’au niveau national dont plus de 2.200 délégués des Maliens établis à l’extérieur.

D’ores et déjà, il nous paraît utile, par devoir de redevabilité et pour l'Histoire, de faire la genèse du mouvement historique pour le changement enclenché en 2020, et le point des réalisations sous l’action gouvernementale conduite par le Premier ministre issu des rangs du M5-RFP.

*I. Genèse de la mobilisation du Peuple malien portée par la Troïka en mai-juin 2020

Les Organisations sociales, civiles et politiques, les personnalités et d'autres patriotes maliens, réunis au sein de la Troïka, EMK/CMAS/FSD, qui s'est engagée dans la lutte pour imposer le changement au régime de Ibrahim Boubacar KEITA, exprimaient des demandes précises, lors de la première Conférence de presse conjointe tenue le samedi 30 mai 2020. Ainsi, dans une « Déclaration Liminaire », la Troïka est arrivée aux conclusions ci-après :

« Au regard de ce qui précède et de l’impérieuse nécessité de sauver notre Nation d’un péril certain, les trois Organisations ont décidé de lancer un appel patriotique à tous les Maliens, de l’intérieur et de la Diaspora, pour :
1. une grande mobilisation pour le sursaut national afin de faire face à une gouvernance chaotique et prédatrice, au risque de partition programmée du pays, aux atteintes graves aux principes républicains et démocratiques, notamment la confiscation du vote des citoyens ;
2. la reconstruction des Forces armées et de sécurité, mieux recrutées, mieux formées et mieux équipées, dignes d’un Etat protecteur de ses citoyens et des institutions ;
3. la préservation de l’intégrité territoriale du Mali, de son unité et le plein exercice de sa souveraineté sur toute l’étendue du territoire national ;
4. une gouvernance vertueuse garantissant la paix, la sécurité, la justice et la réconciliation nationale, ainsi que la restauration de la confiance entre l’Etat et les citoyens ;
5. une priorisation de l’éducation et de la santé ;
6. la garantie de l’accès aux services sociaux de base et aux infrastructures ;
7. la restauration de l’Etat de droit par la consolidation de la démocratie afin de permettre au Peuple malien de jouir librement de tous ses droits constitutionnels, y compris des élections régulières et crédibles se traduisant par une forte légitimité des institutions de la République ;
8. la mise en œuvre de toutes les actions nécessaires pour la libération de l’Honorable Soumaïla CISSE, Chef de file de l’Opposition républicaine, et de toutes les personnes enlevées et injustement privées de leur liberté ;
9. un rassemblement des forces vives de la Nation afin de créer les conditions d’une union sacrée autour de l’idéal d’un Mali uni, prospère et respecté, à travers la rupture avec le système actuel et l’avènement de la 4ème République.

La réalisation d’un tel objectif exige la démission du Président Ibrahim Boubacar Kéita et de son régime dont la gouvernance a mis en danger de dislocation de notre Pays et de notre Nation.

Nous appelons le Peuple du Mali à un grand rassemblement qui aura lieu à Bamako le vendredi 05 juin 2020 à 14H00 à la Place de l’Indépendance.»

A l’évidence, la satisfaction amorcée le 18 août 2020 de ces demandes majeures qui étaient à la base de la jonction des Forces vives de la Troïka devenue Mouvement du 5 juin - Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), et des représentants des FAMa, est progressivement et amplement constatée depuis la Rectification de la trajectoire de la Transition amorcée en mai-juin 2021.

Mais avant, le Mali a passé par une première phase de navigation à vue, sans objectifs claires, pilotée par des acteurs (Président de la Transition et Premier ministre) étrangers à la lutte héroïque de Peuple portée par le M5-RFP. Et, la proposition de mise en œuvre des 10 points/17 mesures formulés et soumis l'ancien Président de la Transition Bah N’DAW, en début mai 2021, n’avait pas reçu de suite favorable.

Finalement, à l’occasion de la Rectification de la trajectoire de la Transition, il a été convenu entre les Forces du Changement (le M5-RFP et l'ex-CNSP) de bâtir l’action du Gouvernement autour de ces mêmes mesures essentielles exprimées par le Peuple malien (voir Annexe), comme suit :
1) 1.1- La lutte implacable contre la corruption,
1.2- La réduction du train de vie de l’Etat, la transparence et la redevabilité à tous les niveaux. D’énormes ressources pourraient ainsi être affectées à la satisfaction de la demande sociale pour freiner la paupérisation croissante et la hausse insupportable du coût de la vie ;
2) Véritables poursuites judiciaires contre les commanditaires, auteurs et complices des tueries et exactions contre les victimes de la crise ;
3) 3.1- L’audit du patrimoine immobilier de l’Etat (cadastres) et des Collectivités territoriales,
3.2- L’audit des ressources publiques allouées à certains départements ministériels, services stratégiques et projets de développement ;
4) 4.1- L’organisation des Assises Nationales pour la Refondation devant aboutir à un large consensus national sur les grandes préoccupations de la Nation,
4.2- La conclusion d’un Pacte national de stabilité sociale, sécuritaire et de croissance, afin d’obtenir une trêve globale (politique, sécuritaire, syndicale, sociale et économique, etc.) et créer un climat d’apaisement, de sérénité, de confiance mutuelle ; cette stabilité permettra de consacrer les énergies et les ressources de la Nation à la lutte contre le terrorisme et à la conduite consensuelle dans la paix,
4.3- Les réformes politiques et institutionnelles nécessaires à la Refondation du Mali ;
5) La révision consensuelle et inclusive de la Constitution, dans le respect de son article 118 ;
6) La relecture de l’Accord pour la paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, dans le respect des principes fondamentaux d’unité nationale, d’intégrité du territoire national, de souveraineté de l’Etat et de la forme républicaine et laïque de l’Etat ;
7) La mise en place d’un organe unique de gestion des élections tel que réclamé unanimement par la classe politique et la société civile ;
8.1- La dissolution du Gouvernement,
8.2- La dissolution de l’actuel Conseil National de Transition et son remplacement par un organe plus respectueux de la Loi et plus légitime.
9) La fin de la répression des manifestations, des arrestations abusives et extrajudiciaires, des faits du prince contre des populations démunies comme les démolitions d’habitations.
10) 10.1- La création des conditions sécuritaires pour le retour de l’Administration et la fourniture des services sociaux de base et l’organisation des élections libres et crédibles ;
10.2- Respect de la durée de 18 mois pour la mise en œuvre de tâches prioritaires et celles qui ne seront pas exécutées dans ce laps de temps devraient être transférées à des équipes plus légitimes, et ce en stricte conformité avec les conclusions et résolutions des Assises nationales de la refondation à la mise en œuvre desquelles tous les acteurs politiques et de la Société civile se seront préalablement engagés avant les élections générales.

Les Autorités de Transition se sont attelées, avec une volonté inébranlable et une détermination obstinée et sans faille, à la réalisation et à la satisfaction de toutes les demandes et attentes ainsi exprimées.

*II. Les exigences et demandes satisfaites depuis la Rectification de la trajectoire de la Transition

Les exigences et attentes du Peuple malien, depuis les grandes mobilisations de 2020, ayant été synthétisées en 10 points et 17 mesures, le Gouvernement a mis en priorité la tenue des ANR pour les réactualiser, les partager avec le maximum de Maliens et les rendre réalisables, en leur attribuant un caractère exécutoire.

Dans un environnement caractérisé par la multiplicité des priorités nationales (défense, sécurité, paix, diplomatie, alimentation, éducation, santé, énergie, emploi, infrastructures, réformes politiques, institutionnelles et administratives, etc.), l’engagement gouvernemental de mettre en œuvre les recommandations des ANR a été traduit en action à travers l’adoption du Cadre Stratégique de la Refondation de l’Etat (CSRE 2022-2031) et ses Plans d’Actions suivant le Décret N°2022-0453/PT-RM du 10 août 2022, assurant ainsi le caractère exécutoire des recommandations des ANR.

L’objectif général du CSRE vise à assurer un véritable processus de Refondation du Mali avec la mise en œuvre progressive des recommandations des ANR, à travers cinq (5) axes stratégiques, que sont :

● Axe stratégique n°1 : Gouvernance, Réformes politiques et institutionnelles ;
● Axe stratégique n°2 : Défense, Sécurité, Paix, Réconciliation et Cohésion sociale ;
● Axe stratégique n°3 : Croissance économique et Développement durable ;
● Axe stratégique n°4 : Capital humain, Genre et inclusion sociale ;
● Axe stratégique n°5 : Jeunesse, Sport, Culture, Artisanat, Tourisme et Construction citoyenne.

Le CSRE est mis en œuvre , sur les cinq (5) premières années, à travers : le Plan d’Actions de la Refondation de l’Etat (PARE 2022-2026) qui regroupe les 517 recommandations sous forme d’actions, le Plan d’Actions Prioritaires du Gouvernement de Transition (PAPGT 2022-2024) qui compte 55 actionset le Plan d’Actions Prioritaires Complémentaires du Gouvernement de Transition (PAPCGT 2022-2024), qui compte 153 actions.

Les paramètres du changement pour la Refondation du Mali sont tangibles et visibles à tous les niveaux, à travers la réalisation des activités du Plan d’Actions du CSRE 2022-2031, notamment :

Axe stratégique n°1 : Gouvernance, Réformes politiques et institutionnelles
 la Refondation de la Vision endogène de l’Etat et de la Gouvernance, avec la tenue des ANR et la mise en œuvre subséquente du Plan d’actions du CSRE 2022-2031, fondée sur la responsabilité et le devoir de redevabilité des Autorités au Peuple à travers le mécanisme indépendant de suivi-évaluation (CINSERE-ANR) ;
 la Refondation institutionnelle et politique, avec le passage à la 4ème République avec une nouvelle Constitution, le tout fondé sur les principes constitutionnels qui gouvernent l’action publique (respect de la souveraineté, respect des choix stratégiques et de partenariats, et défense des intérêts supérieurs du Peuple) ; la valorisation des légitimités traditionnelles, des langues nationales, des forces armées et de l’Administration d’Etat ;
 la Refondation du système électoral, avec la création de l’Autorité indépendante de Gestion des Elections (AIGE) avec un système de fichier électoral biométrique ;
 la Refondation de la réorganisation administrative avec l’opérationnalisation des nouvelles Régions admistratives et l’adoption de la nouvelle carte administrative du Mali .

Axe stratégique n°2 : Défense, Sécurité, Paix, Réconciliation et Cohésion sociale
 la Refondation du système de défense et de sécurité pour notre dignité et notre honneur, avec la restauration de notre système de défense et de sécurité et la reconquête de l’intégrité territoriale, le recrutement, la formation, la militarisation de la Police nationale et de la Protection civile, la récupération des emprises de la MINUSMA, la reconquête de Kidal, Ber, Anéfis, Aguel-Hoc, Tessalit, Tinzawaten, In-Afarak,… des sanctuaires narco-terroristes inaccessibles depuis 2012 ;
 la Refondation de notre souveraineté nationale et de l’affirmation de la diplomatie malienne;
 la rupture de tous les liens politiques et militaires portant atteinte à notre indépendance : dénonciation du statut de porte-plûme et des Accords de Défense (chose impensable il y a quelque temps et devenu un effet de mode aujourd’hui dans les anciennes colonies françaises);
 les départs de MINUSMA, Barkhane, Takuba, EUTEM, EUCAP-Sahel, G5-Sahel et Force conjointe, fin de la médiation de la CEDEAO, départ du Représentant de la CEDEAO ;
 la Refondation de la paix et de la réconciliation nationale avec la fin de l’Accord pour la paix et la reconciliation issu du processus d’Alger (APR) ainsi que la réappropriation souveraine du processus du Dialogue inter-Maliens.

Axe stratégique n°3 : Croissance économique et développement durable
 la Refondation de la Vision de développement socioéconomique endogène à travers la mise en œuvre du Plan d’actions du CSRE 2022-2031 ;
 la Refondation de la Justice pénale et de la lutte contre la corruption et l’impunité (réformes judiciaires, renforcement des ressources humaines de la justice, élaboration d’une Stratégie nationale de lutte contre la corruption) ;
 la Refondation de la politique économique nationale à travers la réappropriation des richesses nationales (nouveau Code minier avec le contenu local, remise en marche Comatex et Umpp, des Chemins de fer, projets de construction d'usines de filature, production record de coton, etc.) ;
 la Refondation de la production et de la consommation des produits nationaux : commande publique, Malikura finii,...

Axe stratégique n°4 : Capital humain, Genre et inclusion sociale
 la refondation du capital humain à travers la moralisation des examens scolaires et des concours d'entrée à la Fonction publique ; l’implémentation de l’éducation aux valeurs dans les programmes et cursus d’enseignement (Programme National d’Education aux Valeurs - PNEV);
 la Refondation du système biométrique de l’état civil et le Projet SIGRH (Système Intégré de Gestion des Ressources Humaines) pour mieux maîtriser des effectifs des agents de l'Etat et de la masse salariale des agents de la Fonction publique de l’Etat et des Collectivités territoriales ;
 la Refondation du dialogue social à travers la signature et la mise œuvre du Pacte de stabilité sociale et de croissance.

Axe stratégique n°5 : Jeunesse, Sport, Culture, Artisanat, Tourisme et Construction citoyenne
 la Refondation de la citoyenneté basée sur le Service National des Jeunes (SNJ pour les nouveaux fonctionnaires et les Jeunes), la revalorisation du statut des Autorités et légitimités traditionnelles, l’officialisation des langues nationales ;
 la Refondation des Symboles de l’Etat à travers l’appropriation et le respect des Symboles et des autres signes distinctifs (drapeau national, devise nationale, hymne national, armoiries, sceaux) ;
 la Refondation de l’esprit du Malidenkura (Nouveau citoyen malien) avec une vision endogène, sans complexe, sans influences étrangères, qui a confiance en la gouvernance domestique, qui a confiance en soi et qui a foi en l’avenir du Mali.

Le Gouvernement dirigé par le Premier ministre, Choguel Kokalla MAÏGA, Président du Comité Stratégique du M5-RFP s’est employé, sous l'autorité du Président de la Transition, à la réalisation de nombre de points contenus dans cette vision forgée au cours de la lutte du Peuple malien.

C’est ainsi que dans le domaine de la Défense et de la Sécurité, le Mali a été débarrassé de tout ce qui pouvait l’empêcher de réaliser la vision endogène du MaliKura : la Force Takuba, G5-Sahel, Barkhane, EUTEM EUCAP-Sahel, avec en prime la reconquête de toutes les emprises occupées antérieurement par la MINUSMA, y compris Kidal, jadis sanctuaire des narco-terroristes, inaccessible aux Représentants officiels de l'Etat du Mali depuis 2012.

La réussite du processus des ANR est intimement liée à la forte implication du M5-RFP aux côtés du Gouvernement dans la tenue de la Table-ronde sur la validation des Termes de Référence des ANR et de l’Organe unique de gestion des élections, et la participation efficiente et efficace de ses représentants dans les Structures nationales d’organisation des ANR.

*III. La capitalisation des acquis du processus de Refondation

Depuis la rectification de la trajectoire de la Transition, avec l’implication et le soutien du Peuple malien et le leadership courageux des dirigeants de la Transition, les résultats du changement pour la Refondation du Mali sont irréfutables, visibles et tangibles à tous les niveaux :
 Les réformes politiques et institutionnelles dont notamment l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle Constitution,
 L’opérationnalisation de l’Autorité indépendante de gestions des élections (AIGE),
 Les réformes dans les domaines de la Justice, l’Education, la Santé, des Infrastructures, la Culture, de la Citoyenneté, du Système des Valeurs, l’Economie nationale avec la reprise de différents secteurs stratégiques.
 La montée en puissance des FAMa, qui s’est traduite par un large processus de refondation et reconstruction nationales de notre outil de défense robuste et adapté aux menaces, a permis d’engager nos Forces de Défense et de Sécurité dans de vastes opérations pour la restauration de l’intégrité du territoire national, de sécurisation des personnes et des biens.
 Le départ de notre territoire des Forces militaires étrangères (Takuba, G5-Sahel, Barkhane, MINUSMA, EUTEM, EUCAP,…).
 La fin de la Médiation internationale et l’expulsion du Représentant résident de la CEDEAO, les expulsions de Représentants de certaines puissances étrangères et la fermeture de plusieurs médias étrangers qui s'organisaient pour semer la discorde et l’exacerbation des conflits intercommunautaires au Mali.
 La libération par les FAMa de Ber, Anéfis, Kidal et de toutes les autres emprises militaires dans plusieurs autres localités au Nord et au Centre du Mali, motifs de satisfaction et de fierté, qui étaient impensables et inimaginables avant l’avènement de la Rectification.
 L'installation du Gouverneur de Kidal et la sécurisation de l'Administration officielle par les éléments des FAMa ( et non par des éléments complices désignés par les terroristes).
 Le recouvrement de la Souveraineté et le respect du Mali au plan mondial et africain. Notre pays a dénoncé au plus haut niveau (notamment à la tribune de l’ONU), le double jeu, le double langage, la duplicité et les appréciations à géométrie variable de la France vis-à-vis du Mali. Depuis juillet 2022, le Mali a, en vain, demandé solennellement la tenue d’une session spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU afin d’exposer les preuves irréfutables des différentes activités de sponsoring des mouvements terroristes au Mali et au Sahel par la France.
 La moralisation des examens scolaires et des concours de la Fonction publique, avec la bannissement de la fraude et de la corruption, pour assainir le système éducatif et l’Administration d’Etat, mais également promouvoir la culture de l’excellence et du mérite.
 L’élaboration et l’adoption d’un Pacte de stabilité et de croissance. Il nous plait ici, de rendre un hommage mérité aux Syndicats nationaux, qui ont fait échecs à plusieurs tentatives de déstabilisation de la Transition.
 Au plan sous-régional, le Mali s'est tenu débout auprès des pays frères et voisins, le Burkina Faso et le Niger, lorsqu'ils étaient menacés d'agressions militaires.
 Au plan régional, notre pays s’est résolument engagé au cœur de l’intégration sous-régionale matérialisée par la mise sur pied de la Confédération des États du Sahel (AES) avec le Burkina Faso et la République du Niger.
 Au plan international, la voix du Mali résonne plus fort et est écoutée dans toutes les arènes.

Au regard de ces grandes avancées, le Peuple malien peut se convaincre que la Refondation du Mali voulue par lui est résolument en marche, à travers une vision comprise et acceptée par les citoyens, déterminés et résilients, basée sur un Plan d’actions progressivement mis en œuvre, avec la naissance de la 4ème République, dans une union sacrée pour un Mali Débout et Digne.

Bien entendu, toutes ces actions et réussites se sont réalisées grâce à plusieurs initiatives et actions résolues du Président de la Transition et de ses compagnons d'armes, et bien sûr grâce aux actions et succès irréfutables des FAMa, engagées dans de vastes opérations et combats sur le terrain.

*IV. Les difficultés et tentatives de déviations et de torpillages dans la marche de la Transition

Malgré la Rectification de la trajectoire de la Transition et la mise en œuvre progressive du processus de Refondation de la Nation sous l’impulsion des Autorités de la Transition, le Peuple malien a observé et constaté, avec amertume, un relâchement voire une remise en cause des termes du Pacte d’honneur et du Partenariat stratégique liant les deux Forces du Changement, civiles d’une part à travers le M5-RFP et militaires d’autre part à travers l’ex-CNSP.

Cette situation sera plus tard exploitée par certaines Forces politiques hostiles, et des militaires pourtant liés par le Partenariat stratégique, pour tenter d’affaiblir et de déstabiliser le Premier ministre et le M5-RFP qui sont, heureusement, restés vigilants et ont mis les intérêts supérieurs du Mali au-dessus de certaines considérations politiciennes et personnelles. Le prix à payer a été les multiples démissions et scissions ourdies au sein du Mouvement.

En effet, depuis déjà fin-2022, et surtout à partir du début de l'année 2023, une sorte de spectre de confusion et d’amalgame plane sur la Transition, avec de véritables et graves risques de remises en cause des acquis.

Ainsi,
• nous avons pu assisté, médusés, déjà le 8 juin 2023, à une tentative malheureuse (meeting de la honte) de lancer la campagne référendaire en faveur du « OUI massif » pendant les opérations de vote le 18 juin, sans aucune coordination avec le Premier ministre ;
• dès le 1er juillet 2023, une embuscade est tendue au Premier ministre, qui est mis devant le fait accompli, pour la formation du nouveau Gouvernement, opérant ainsi, dans un premier temps, à la première rupture officielle du Pacte d'honneur initialement incarné par la formation du Gouvernement de Transition le 11 juin 2021 par, purement et simplement, le limogeage et le remplacement de la quasi-totalité des ministres issus des rangs du M5-RFP, sans consultation ni propositions alternatives de Choguel K. MAIGA, en sa double qualité de Premier ministre, Chef du Gouvernement et de Président du M5-RFP ;
• alors que l'élection présidentielle pour mettre un terme officielle à la Transition malienne, qui avait été fixé librement par décret signé contre-signé par le Premier ministre, au 24 mars 2024, n'a pas encore eu lieu, le M5-RFP a constaté que des conseillers ont induit en erreur certaines Autorités de la Transition, qui, dès le 22 juillet 2023 (si non dès le 1er juillet 2023), ont commencé à agir comme si le Président de la Transition, issu pourtant d'un compromis politique historique consensuel au sein de l'ex-CNSP, choix accepté et endossé par le M5-RFP et le Peuple malien dans sa grande majorité, est un Président de la République constitutionnellement et démocratiquement élu ; et cela, en méconnaissance ou en ignorance totale de la jurisprudence de l'Histoire politique et juridique récente du Mali, pendant la Transition de 1991-1992.
• c'est le lieu ici de rappeler que la Constitution de la 3ème République avait été votée par référendum le 12 janvier 1992, promulguée le 25 février 1992, mais qu’elle n'a commencé à être appliquée et à produire ses effets qu'après l'élection du Président de la République investi le 8 juin 1992.
• aujourd’hui, la nouvelle Constitution de juillet 2023 ne peut, ni politiquement ni juridiquement, s’appliquer parallèlement ou concomitamment, avec un autre texte ou Loi fondamentale de la République ;
• en agissant ainsi, la Charte de la Transition, qui n'existe que par rapport à la Constitution de la 3ème République et au Coup d'Etat du 18 août 2020, ne pourrait donc plus juridiquement s'appliquer, et donc deviendrait caduque et inopérante, faisant disparaître toute base juridique aux Institutions de la Transition en cours ;
• ce qui n’est pas le cas, car la Charte de la Transition qui emprunte les dispositions de la Constitution de la 3ème République continue de s’appliquer mutatis mutandis ;
• faut-il le rappeler avec détermination et résolution, que le Président de la Transition est issu d'un consensus au sein de l’ex-CNSP, d'une part, et du Comité Stratégique du M5-RFP, d'autre part (les deux forces qui ont opéré le changement), et non d’une élection sur la base de la nouvelle Constitution adoptée au référendum du 18 juin 2023 et promulguée le 22 juillet 2023;
• dans l'entendement du M5-RFP, la Constitution de la 4ème République ne commencera à s'appliquer et à produire ses pleins effets, qu'à l'issue de l'élection présidentielle qui clôt la Transition en cours.

D’ores et déjà, il est déplorable que plusieurs questions majeures de la gestion gouvernementale ont été traitées par surprise en mettant le Premier ministre devant le fait accompli, sans aucun débats au sein du Gouvernement, notamment :
 la prorogation de la durée de la Transition,
 la réorganisation territoriale,
 la gestion de la crise énergétique,
 la tentative infructueuse d'organisation, le 8 juin 2023, en étroite collaboration avec des tenors du régime défunt, d'un meeting de lancement de la campagne référendaire du 8 juin 2023, qualifié par certains militants de « meeting de la honte »,
 le report des élections,
 la négociation d’engagements financiers et la conclusion de prêts avec plusieurs bailleurs de fonds et partenaires, à l'insu du Premier ministre,
 la tenue et souvent même les conclusions de négociations sur certains dossiers à caractère économique et financier avec des partenaires stratégiques, ainsi qu’avec des partenaires techniques et financiers du Mali, à l'insu du Premier ministre ;
 la gestion des engrais des cotonculteurs,
 la dissolution récurrente des Conseils élus et leur remplacement par des Organes transitoires, etc. Tout cela se fait sans même informer le Premier ministre,
 il en est de même de ce qui concerne les différentes discussions sur l’Alliance des Etats du Sahel (AES), alors que le concept de ce Regroupement politique a été discuté entre les Premiers ministres du Burkina Faso, du Mali et du Niger , respectivement le 1er février 2023, le 23 février 2023 et le 30 décembre 2023, entre les trois Premier ministres,
 certaines pratiques de l’ancien système, que le Peuple malien a pourtant dénoncées pendant la lutte du M5-RFP en 2020, qui jurent avec les intérêts supérieurs des Maliens, se multiplient, à travers des arrestations et détentions extrajudiciaires.
 Nous avons particulièrement déploré ce type d’actes dont les membres du Comité Stratégique M5-RFP ont été victimes.
 il faut aussi souligner, pour le déplorer, le dénoncer et le condamner, le retour progressif et l’infiltration rampante de ceux qui avaient déclaré observer une position « neutre » et de ceux qui avaient combattu ouvertement l’avènement du renouveau et s’adonnent à un sabotage et à une déstructuration, depuis l’intérieur, du processus de Refondation, dans le but de remettre en cause l’esprit, la vision et les acquis du Changement. Certains, qui ne se cachent plus, sont ouvertement soutenus et entretenus !
 plusieurs actes et comportements qui sont inimaginables pour le Malien lambda pendant cette Transition pourtant dédiée au Changement, se découvrent et se manifestent de jour en jour. Et, le M5-RFP n’y a jamais souscrit ni dans sa vision, ni dans son approche.

Sur un tout autre plan, l’initiative du Dialogue inter-Maliens (DIM) est pertinente et louable en ce qu’elle doit servir à élaborer une alternative à la fin de l’Accord pour la paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger, en matière de paix et de réconciliation nationale, même si certaines de ses recommandations phares ont donné l’impression de remettre en cause et/ou délégitimer les ANR. Les tenants du régime défunt, après avoir combattu avec acharnement la tenue des ANR, sont recyclés et sont revenus avec force par la fenêtre pour mieux saborder la suite du processus.

Dans ses précédents communiqués, le M5-RFP a attiré l’attention des Maliens sur ces différentes préoccupations et inquiétudes. Le Premier ministre et Président du Comité Stratégique a, quant à lui, régulièrement informé de ces graves situations, les responsables du M5-RFP et ses proches collaborateurs. Il a cependant toujours recommandé aux uns et aux autres de faire preuve de patience stratégique pour ne pas perturber la marche historique de la Transition et surtout pour ne pas perturber les FAMa qui sont en train d'engranger des succès indéniables sur le terrain des combats. Au nom de cette cause, il faut patienter et ne jamais perdre l'espoir qu'il arrive à un débat avec les militaires, comme le 24 mai 2021, et donc dans l'espoir d'un ressaisissement des uns et des autres pour sauver la Patrie, le Mali.

*V. La nécessité de la Clarification de novembre 2024

Après plusieurs péripéties jonchées de manœuvres et crocs-en-jambe contre le Premier ministre, Chef du Gouvernement et son Mouvement le M5-RFP, et face à sa demande infructueuse pendant plus de deux (2) ans d'échanger avec les partenaires de l’ex-CNSP sur l'avenir de la Transition, face à l'impasse et le désarroi des Maliens qui avaient une impression d'absence de vision des Autorités, de manque de visibilité et de perspectives, il s’est enfin résolu à tenir un meeting le 16 novembre 2024, pour, d'une part, commémorer l'an I de la libération historique de Kidal, et d'autre part, donner son avis sur la nécessité d'un clarification et d'une réorientation stratégique de la Transition, afin de remobiliser les Maliens et redonner espoir à notre peuple.

Ce meeting avait pour but d’une part, de magnifier le rôle des FAMa dans la réussite de la Transition dans leur mission régalienne de rétablissement de l'autorité de l'Etat avec notamment la libération et la récupération de Kidal, et d’autre part, de sensibiliser les partenaires stratégiques au sein de la Transition pour corriger les erreurs de parcours et empêcher tout retour de l'ordre ancien et des pratiques d’antan, et proposer au M5-RFP et au Peuple des pistes de solution afin de combler l'espoir des Maliens et des Africains.

A la surprise générale, une orchestration stipendiée fut servie aux Maliens par des Associations politiques et des Partis, nouvellement créés en méconnaissance des recommandations des ANR, avec comme sponsors des militaires, pourtant parties prenantes du partenariat stratégique entre le M5-RFP et l'ex-CNSP. Lesdites organisations politiques, dont plusieurs sont animés par des vrais ennemis de la Transition, par des agents doubles, à Bamako et dans les Régions de l'intérieur, ont été mises en branle pour demander la démission du Premier ministre, Chef du Gouvernement. Cela fut mené tambours battants sur fond d’instrumentalisation et de dévoiement de l’organe d’information institutionnelle de l’Etat, l’ORTM, réquisitionnée les 18 et 19 novembre 2024 pour la funeste cause, alors que le Premier ministre, Chef du Gouvernement et Chef de l'Administration, était encore en poste dans l'exercice de ses fonctions !

Des contre-vérités, des menaces, des injures et des invectives furent proférées à tout rompre, par d'anciens terroristes et rebelles repentis qui avaient martyrisé et violé en 2012 les populations du Nord du Mali, des repris de justice, des opportunistes de tout acabit, des ignorants de tous ordres ne sachant même pas les raisons de leurs rassemblements, des enfants extraits aux forceps des établissements scolaires, des parents biologiques et membres de familles de certains responsables en fonction au sein des Institutions de la Transition, etc.

Ce remue-ménage fut suivi du limogeage du Premier ministre, Chef du Gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, le 20 novembre 2024, et la nomination immédiate, le 21 novembre, d’un nouveau Premier ministre, militaire de son état, anciennement Ministre d'Etat, Ministre de l'Administration et la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement, qui forme illico presto un gouvernement le 21 novembre 2024, sonnant ainsi définitivement le glas du Pacte d’honneur du 24 mai 2021 entre le M5-RFP et l’ex-CNSP : la rupture officielle du M5-RFP et les membres de l'ex-CNSP est ainsi définitivement consommée.

Pour l'intérêt supérieur de la Nation, le M5-RFP aurait souhaité que cette séparation se fasse sans tentatives d’humiliations, dans le respect et la reconnaissance des énormes services rendus à la Patrie, afin de préserver l'image que nous projetons en l’Afrique et dans le reste du monde.

Auparavant, de longs mois durant, de façon insidieuse certaines Forces politiques font véhiculer l'idée selon laquelle le Président de la Transition doit limoger sans ménagement le Premier ministre, qui «ne sert plus à rien et devient même encombrant et atteint de sénilité».

Les tenants de cette thèse, dont personne parmi eux n'a assisté à la rencontre de compromis politique historique du 24 mai 2021 à Kati, entre le Comité Stratégique du M5-RFP et la délégation de l'ex-CNSP, n'ont ni manifesté avec le Peuple malien de juin à août 2020, faisaient semblant d'oublier que le Premier ministre était le choix que le Comité Stratégique du M5-RFP avait proposé à l'ex-CNSP pour entérinement. Ils font aussi semblant d'ignorer le fait que le Président de la Transition est un choix issu d'un consensus entre les représentants des FAMa. En effet, ni le Président de la Transition, ni le Premier ministre de la Transition, ne sont des élus, mais des institutions issues du soulèvement populaire et de la lutte héroïque, donc révolutionnaire, du Peuple malien menée durant plusieurs mois, lutte portée par le M5-RFP et parachevée par les représentants des FAMa le 18 août 2020. Tous les nouveaux organes de la Transition, sont issus d'un consensus entre le M5-RFP et l'ex-CNSP, pour pouvoir prendre en charge les différentes revendications du Peuple malien insurgé.

C'est à travers ce prisme que, de 2021 à 2024, le Premier ministre et le Comité Stratégique du M5-RFP, ont toujours lu et apprécié chaque événement politique national et international, l'essentiel restant la préservation des grands équilibres et l’atteinte des revendications qui étaient à la base de la lutte originelle du M5-RFP et du soulèvement populaire enclenché en 2020.

Cette lecture irréfutable, hautement patriotique, faite de compromis politique historique et dynamique, est la base de la patience stratégique du Premier ministre et du Comité Stratégique du M5-RFP.

Faut-il rappeler que dès le départ, déjà en juin 2021, d'éminentes personnalités, membres du Gouvernement de Transition, se sont opposés à la tenue des ANR, en organisant un atelier uniquement avec certains Partis en majorité du régime déchu, pour produire prétendument au nom des Maliens un document qui rejette toute idée de création par la Transition d’un Organe indépendant de Gestion des élections, a fortiori de tenir ANR, toutes choses qui étaient pourtant des revendications majeures du Peuple malien mobilisé en 2020.

Ayant échoué dans leur tentative de déstabilisation du Premier ministre, Choguel Kokalla MAÏGA, en intelligence avec certaines Forces politiques, des clans se sont créés au sein du Gouvernement avec le même objectif : affaiblir systématiquement le Premier ministre. Tout y a passé, y compris l'impensable :
 des nominations sans consultation du Premier ministre de certains responsables des Services relevant pourtant de sa tutelle ;
 l’élaboration des budgets annuels, et leur présentation au CNT, sans échanges préalables avec le Premier ministre ;
 la décision de procéder à un "léger report des élections" sans débats au sein du Gouvernement ;
 des discussions engagées par certains Ministres avec des bailleurs de fonds à l'insu du Premier ministre ;
 la conclusion d’engagements financiers et de prêts à moyen ou long termes, par certains Ministres sans consulter le Premier ministre. Le Mali se trouve ainsi engagé par des Ministres, à l'insu du Gouvernement, non investis d'un quelconque mandat ou légitimité historique ou politique ;
 la négociation et la fixation du prix de renouvellement des licences d’exploitation des sociétés de télécommunications, à l’insu du Premier ministre, qui apprend certains détails sur les réseaux sociaux ;
 l’usurpation et la préemption de certaines missions et prérogatives du Premier ministre par des Ministres commis à cette tâche, à son insu ;
 des dissolutions et remplacements de certains organes élus par des autorités intérimaires sans requérir l'avis du Premier ministre ;
 la dissolution de certaines structures et l’arrestation de certains responsables politiques et de leaders d'opinion à l'insu du Premier ministre, qui est obligé de s'informer à partir des médias nationaux ou étrangers ;
 l’arrestation et l’incarcération de collaborateurs du Premier ministre à son insu, et parfois à l'intérieur des bureaux de la Primature, dans des buts inavoués et inavouables ;
 des attitudes de défiances envers le Premier ministre, même devant des partenaires étrangers à l'extérieur du pays, ou au cours de certaines missions et réunions, par certains Ministres ;
 des actes de mépris de certains Ministres qui ne se privent pas de dénigrer le Premier ministre même devant certains de leurs collaborateurs, affirmant que «le Premier n'a aucun pouvoir sur eux, ou qu'il ne représente rien » ;
 des détournements des résultats de certaines missions du Premier à l'étranger à des fins inavouables ;
 le dévoiement de la nouvelle Constitution et du fonctionnement de l'AIGE contrairement à l'esprit et à la lettre des textes et des revendications du Peuple malien insurgé en 2020.

Et des meilleurs ! Nous pourrions continuer cette litanie de violations de l'esprit républicain et du Pacte d'honneur scellé dans la nuit du 24 mai 2021 entre le Comité Stratégique du M5-RFP et l'ex-CNSP.

Le Premier ministre, tenait régulièrement informé le Comité Stratégique du M5-RFP de ces faits. Il a cependant toujours mis en avant, la nécessité d’endurer tout et de garder principalement à l’esprit de sacrifice et le travail titanesque des FAMa pour sécuriser le Mali. En effet, dit-il constamment, sans le travail et le sacrifice des FAMa, le Mali était en voie de disparition en tant qu'Etat et en tant que Nation. Il a toujours insisté sur la nécessité de mettre prioritairement le focus, et surtout de ne se préoccuper en priorité que du recouvrement de l'intégrité territoriale et de la souveraineté du Mali.

C'était au nom de ces valeurs cardinales, qui constituaient la trame et la revendication fondamentale du Peuple malien, donc du M5-RFP, que toutes les dérives précitées, et d'autres, étaient tolérées. C'était la philosophie du Premier ministre, qu'il a fait partager, avec beaucoup de difficultés et de persévérance, avec la majorité du Comité du M5-RFP. Le prix à payer de cette philosophie, se sont les différentes scissions du M5-RFP, dont certaines ont été orchestrées pendant que le Premier ministre était sur le lit d'hôpital, épuisé par tant d’efforts pour servir la Nation.

Le Premier ministre et le Comité Stratégique du M5-RFP ont enduré et toléré tous les excès de certaines personnalités de la Transition. Ils considèrent, ce faisant, qu'ils se dédient à une mission historique. Ainsi, le M5-RFP est demeurée engagée et fidèle aux objectifs initiaux de la lutte du Peuple, malgré les pénibles péripéties et durs obstacles qui ont jonché les étapes et les tournants de ce combat patriotique.

*Conclusion et perspectives

La Refondation du Mali est un processus dont un des éléments le plus déterminant est la vision comprise et acceptée par les Citoyens, désormais conscients des enjeux et des défis contemporains, des diagnostics et des solutions à mettre en œuvre, mais également de la place et du rôle de chacun dans les changements à opérer.

Il y a plus de dix ans, en 2012, notre Armée et notre Administration quittaient des pans entiers du territoire national, les Structures des services sociaux de base se vidaient de leur personnel, nos populations du Nord quittaient leur terroir, le désespoir se répandait dans les cœurs des Maliens, …

Aujourd’hui,
 nos FAMa sont équipées et mises à niveau, elles ont restitué aux Maliens honneur, dignité, confiance en soi et respectabilité,
 l’Administration ainsi que les Services sociaux de base retournent progressivement,
 les populations regagnent progressivement leurs foyers respectifs,
 l’espoir renaît chez les Maliens avec une nouvelle Constitution consacrant l’avènement de la 4ème République.
 le Mali, qui était hier la risée du monde et le ventre mou de la lutte contre le terrorisme, inspire le reste de l’Afrique, et la Confédération des Etats du Sahel ( AES ) est créée avec le Burkina Faso et la République du Niger. Le Peuple malien a fortement impacté la géopolotique régionale, africaine et internationale.

Ainsi donc, le processus de Refondation dans lequel le Mali est résolument engagé, repose sur quatre (4) piliers qui présagent sa concrétisation effective, à savoir :
1. une vision partagée par le Peuple malien ;
2. la mise en œuvre cohérente des réformes globales à travers des stratégies et politiques publiques ;
3. un mécanisme de suivi-évaluation interne et externe fonctionnel ; et,
4. l’instauration d’un esprit de citoyenneté patriotique et engagée.

Tout cela est aujourd’hui en cours, malgré les difficultés, les obstacles, les tentatives et risques de retour en arrière à l’ordre ancien, etc.

En définitive, les Maliens tiennent à l’idéal d’un Mali du renouveau, d’un Mali Refondé, du Malu Kura, et rien ne les en détournera. Mieux, le Peuple a cultivé une telle résistance et une telle résilience, au point qu’il continue de supporter stoïquement les conséquences pernicieuses d’une insécurité rampante, d’une récession économique, d’un cycle de délestages électriques persistant, de l’arrêt de certaines activités économiques, des pertes d’emplois et du chômage, des faiblesses des systèmes judiciaire, sanitaire, éducatif ou infrastructurel, etc.

Le Peuple a compris que le redressement de cette situation résultant d’une mauvaise gouvernance sur plus de plusieurs décennies, se fera progressivement et laborieusement. Cela justifie sa détermination, sa résilience et sa vigilance.

Le M5-RFP recommande les points suivants aux Autorités de la Transition :
- maintenir et poursuivre le cap et le contenu du Changement tels que voulus par le Peuple lors de la lutte enclenché en 2020 et définis au cours des ANR ;
 mettre en avant les intérêts vitaux du Peuple malien dans toutes les initiatives et actions gouvernementales ;
 s’imposer les principes d’un leadership vertueux, républicain, patriotique et exemplaire, en toutes circonstances ;
 observer les principes de rigueur, de transparence et de redevabilité dans la gouvernance des affaires publiques, notamment sur les questions de réduction du train de vie de l’Etat, de maîtrise des coûts des denrées alimentaires et de première nécessité, la fourniture de l’électricité et de l’eau, la moralisation des marchés publics et des modalités de paiement de la dette intérieure, etc.
 diligenter le dossier judiciaire ouvert contre les commanditaires, auteurs et complices des tueries et exactions contre les victimes de la crise de 2020 à Sikasso et Kayes, puis à Bamako, notamment les suites des enquêtes, des auditions et des actes de mise sous mandat de dépôt de plusieurs responsables et agents incriminés ;
 fonder toutes les initiatives de paix et de réconciliation nationale sur les principes de justice, d’équité, de bannissement de primes à la violence et à la rébellion et de garantie de non-récurrence ;
 créer les conditions sécuritaires, légales et administratives pour finaliser les réformes pertinentes (réadaptation de loi électorale et de l’AIGE, cartes biométriques aux normes, listes électorales intègres, charte des partis, etc.) pour la tenue de scrutins crédibles et apaisés, en y associant les Forces politiques et sociales ;
 préserver et renforcer les relations en matière de Défense et de Sécurité avec les partenaires respectueux de notre souveraineté et de notre indépendance ;
 respecter les engagements avec les partenaires, notamment au sein de la Confédération des Etats du Sahel (AES) et assumer avec succès la confiance et le leadership actuellement attribués au Mali.

Le M5-RFP tient à remercier le Peuple malien pour sa mobilisation effective et son soutien constant au Gouvernement dirigé par le Dr Choguel K. Maïga pendant ces trois dernières années.

Le M5-RFP l’engage à rester mobilisé et vigilant pour la conclusion heureuse de la Transition survenue à la suite de sa lutte héroïque pour la Refondation, la sécurité, la stabilité et la prospérité de notre Nation.

Le M5-RFP, avec l’ensemble des composantes du Peuple véritablement acquises au Changement, est et demeure une force de veille et d’action, une tour de garde, mobilisé et débout jusqu’à l’aboutissement du combat patriotique pour un Malikura, souverain, indépendant, démocratique, républicain et laïc doté d’une gouvernance responsable et vertueuse.

Que Dieu préserve et bénisse le Mali, et protège les Maliens !

Bamako, le 22 février 2025.

Pour le Comité Stratégique du M5-RFP

Le Président
Dr Choguel Kokalla MAÏGA.
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