A Genève dans le cadre de la 58ème session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, le représentant du Mali, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamadou Kassogué a exprimé sa préoccupation «face à l’instrumentalisation et à la politisation continues des Droits de l’Homme, ainsi qu’à la politique de deux poids deux mesures de certains États membres». C’était le 27 février 2025.
Tel un avocat devant un tribunal, Mamoudou Kassogué a défendu, devant le président du Conseil des Droits de l’Homme et le Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, les avancées considérables dans la distribution de la justice et le respect des droits de l’homme au Mali.
D’abord, à l’entame de ses propos, le ministre Kassogué a réitéré la volonté du Mali à mettre en œuvre les recommandations acceptées à l’occasion de son passage au 4ème Cycle de l’EPU, ainsi que les trois engagements pris lors de l’évènement de haut niveau «Droits de l’Homme 75» organisé en décembre 2023.
Les efforts du gouvernement
Le segment de haut niveau a été une tribune pour le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux du Mali, de faire le point sur les efforts du gouvernement en matière du respect des droits de l’Homme. Il a d’ailleurs précisé que «la situation sécuritaire globale et des Droits de l’Homme au Mali s’est améliorée grâce aux efforts des Forces Armées Maliennes avec l’appui de certains partenaires stratégiques».
Aussi, le ministre Kassogué est-il revenu sur les efforts du gouvernement dans la résolution de la crise que traverse le pays, en évoquant notamment la tenue du Dialogue inter-Maliens. «A cet égard, une commission a été mise en place pour rédiger le projet de la Charte nationale pour la Paix et la réconciliation nationale, qui sera le document de référence pour toutes les initiatives et actions pour la paix, la sécurité, la réconciliation, la cohésion sociale et le vivre ensemble, afin d’éliminer les racines des conflits intra-communautaires et intercommunautaires. Les consultations des forces vives sont en cours», a précisé le Garde des Sceaux qui a aussi rappelé les huit axes stratégiques de la lettre de cadrage du 27 novembre 2024 adressée par le Chef de l’État au Premier ministre.
Au-delà des réformes politiques et institutionnelles, de gros efforts ont été fournis sur les reformes juridiques et judiciaires, citant particulièrement l’adoption des textes sur la Cour Suprême, la Cour Constitutionnelle, la Cour des Comptes, l’exception d’inconstitutionnalité, et la promulgation le 13 décembre 2024 du Code pénal et du Code de procédure pénale, fournissent un cadre juridique moderne et adapté aux défis actuels. «Ces textes garantissent une plus grande promotion et protection des Droits de l’Homme, notamment dans les domaines de la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), la protection des victimes et des témoins, la répression de l’esclavage, la lutte contre les violences sexuelles, le terrorisme, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, la traite des personnes, les disparitions forcées, entre autres», a l’ancien procureur anti-corruption qui a également salué les efforts du gouvernement pour la protection des populations civiles.
Par ailleurs, le Mali s’oppose vigoureusement à l’instrumentalisation des Droits de l’Homme. «En réaffirmant l’attachement du Mali aux principes fondamentaux universellement reconnus en matière de promotion et de protection des Droits humains, je tiens à exprimer la vive préoccupation du Gouvernement du Mali face à l’instrumentalisation et à la politisation continues des Droits de l’Homme, ainsi qu’à la politique de deux poids deux mesures de certains États membres», a plaidé le ministre Kassogué qui réaffirme la disponibilité de son pays à œuvrer de concert avec la Communauté internationale et tous les partenaires sincères pour trouver une réponse rapide à la crise multidimensionnelle qu’il traverse depuis plus d’une décennie.