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Ambitions françaises au Nord du Mali : Les révélations de l’écrivain André Bourgeot sur la confusion à Kidal !
Publié le jeudi 24 octobre 2013  |  L’Annonceur




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Le samedi dernier, M. André Bourgeot, écrivain français, a animé une conférence débats à l’espace Kora-films de Magnambougou. Le thème sur « les rébellions touareg : enjeux et perspectives ». Le conférencier a levé toute équivoque concernant la présence de l’armée française à Kidal et la position du MNLA.

Signalons André Bourgeot, Directeur de Recherche émérite au CNRS (Centre National de la recherche Scientifique) et spécialiste du Mali.
Pour le conférencier, M. André Bourgeot, il n’existe dans le monde aucun Etat humanitaire, chaque Etat agit selon ses intérêts… Pour lui, la France n’a pas agi pour chasser les terroristes sans intérêt. C’est ce qui explique la position de l’armée française à Kidal. Selon lui, il est plus facile d’avoir des alliances voire corrompre les groupes ethniques minoritaires ayant certaines revendications que de trouver un accord avec l’Etat. Le conférencier a rappelé que le MNLA avait été dérouté et dispersé par le MUJAO, mais il a fallu la présence de l’armée française pour que les responsables de ce mouvement se remettent sur scelle.

En effet, si le peuple malien veut voir le dénouement de la situation qui prévaut à Kidal, il faudrait accorder à la France, la primauté de l’exploitation des gisements de l’ensemble des régions du nord du Mali. Il a ainsi rappelé que le nord renferme de nombreux gisements à savoir le pétrole à Taoudéni, le phosphate à Tilemsi, le manganèse à Kidal, entre autres. Il faut dire que le MNLA est en train d’être utilisé par la France comme un bouc-émissaire. Car si ce mouvement pouvait servir quelque chose notamment concernant la récupération des otages français, il l’aurait fait pour se rendre plus crédible. Dans cet ordre d’idées, à l’allure où vont les choses, les négociations entre le Mali et les groupes armés n’aboutiront pas à quelque chose de potable et risquent de durer plusieurs mois. C’est dire que la France aussi devrait dévoiler ses vraies ambitions au lieu de déclarer des propos comme « la France
n’est ni pour ni contre le MNLA…il ne peut y avoir deux armées Maliennes à Kidal… » ou encore : « le Mali a recouvré son intégrité territoriale grâce à l’opération Serval ». Voilà des propos à dormir débout pour qui connaît la réalité du terrain à Kidal. Là où les ministres d’Etat ne sont pas libres de circuler, qui peut bluffer les citoyens maliens que l’intégrité territoriale est acquise ? Si les soi-disant djihadistes ont été chassés des lieux, cette fois-ci ce sont les vrais occupants qui ont pris le relai. Le MNLA est tout simplement une nébuleuse, un simple écran ne pouvant même pas formuler des revendications dignes de ce nom. Tout ce que savent ses responsables, c’est d’avoir de l’argent facile. Leur premier ennemi, c’est le travail.
En clair, c’est avec la France, selon les propos du sieur Bourgeot, que les vraies négociations auront lieu. Car pour pouvoir contrôler Kidal, le gros du travail incombe aux politiques maliens. Autrement dit, il s’agit de récompenser l’effort de l’opération Serval par des contrats miniers en termes clairs.

Dado Camara

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