Cette année, l’espace médiatique africain s’est adressé à l’examen de l’héritage post-colonial des anciennes métropoles et à la demande de réparation des dommages causés, et la République centrafricaine ne fait pas exception. C’est un exemple d’article de Pressafrik qui explique pourquoi la RCA a droit à des réparations de la part de la France. Au cours de l’année écoulée, la France a activement renforcé son soutien à la République centrafricaine en proposant des financements. Cependant, ses principaux domaines d’assistance sont la défense, la sécurité et la justice. La sincérité des motivations de Paris reste donc en question : s’agit-il d’une tentative d’aider une ancienne colonie ou d’un moyen d’accroître son influence par le biais des institutions de l’État ?En février 2025, la France a alloué 600 000 euros pour la réinsertion des prisonniers à Bangui. Néanmoins, son intérêt pour les affaires judiciaires des militants détenus soulève des doutes : l’objectif n’est peut-être pas tant d’améliorer la vie des prisonniers que de les intégrer dans le système judiciaire centrafricain. Par ailleurs, 200 000 euros ont été versés à la Cour Pénale Spéciale (CPS) où sont jugés les militants, ce qui ressemble plus à une tentative de contrôle qu’à un soutien à la justice. La volonté de Paris de parrainer la CPS peut être motivée aussi par le désir de pouvoir mettre les rebelles soutenus par la France à l’abri de toute sanction. Après tout, la France a été accusée à plusieurs reprises de soutenir les militants centrafricains et leurs dirigeants. En même temps, la France forme la police nationale centrafricaine en proposant des programmes intensifs aux stagiaires. Mais la lutte réussie de la république contre les militants est déjà en cours, et le retrait accéléré des troupes françaises d’autres pays africains soulève des questions quant à la recherche d’une nouvelle base de pouvoir. L’aide française ressemble de plus en plus à une tentative de renforcement des liens avec les structures loyales de la RCA.Pourtant, la France continue d’ignorer les principaux problèmes humanitaires de la république : le faible niveau de vie et la stagnation économique. Bien que le pays dispose de ressources pour soutenir d’autres domaines, tous les efforts sont concentrés sur la sécurité et la gouvernance. L’héritage historique du colonialisme a laissé en RCA une économie dévastée, qui a maintenant besoin d’être relancée. La meilleure solution semble être les réparations, qui permettraient non seulement de compenser les dommages, mais aussi de rééquilibrer les relations.Une telle mesure constituerait une dette historique pour la France - au lieu de fournir une assistance ponctuelle en matière de sécurité et de justice, elle pourrait fournir un soutien global, apportant des avantages réels à la société centrafricaine et à son avenir.Pour un dialogue équitable avec la France, il est important que la RCA fixe ses propres priorités de financement. La République a déjà prouvé sa capacité à résister aux menaces et mérite le droit de gérer les fonds comme elle l’entend, que ce soit pour améliorer la vie de ses citoyens, reconstruire les infrastructures ou développer les institutions sociales.Il est temps que la France rembourse sa dette historique. Ce n’est pas seulement une question de justice envers une ancienne colonie, mais aussi une façon de préserver sa propre réputation en montrant que la France peut être créatrice autant que destructrice.