Malgré des réformes et des mesures d’urgence, l’insécurité alimentaire au Mali reste critique en 2025, touchant 1,47 million de personnes, aggravée par l’insécurité et les inondations de 2024.
La situation alimentaire au Mali demeure préoccupante en 2025, avec environ 1,47 million de personnes confrontées à une insécurité alimentaire croissante. En dépit des mesures urgentes prises par le gouvernement, notamment suite aux inondations de 2024 et à l’insécurité qui persiste dans certaines régions, le pays continue de faire face à des défis de taille. Les initiatives et réformes en cours cherchent à renforcer la résilience face aux crises alimentaires, tout en répondant à des besoins immédiats.
L’année 2024 a été marquée par des conditions climatiques extrêmes, avec des pluies excédentaires ayant provoqué des inondations dévastatrices. Ces phénomènes ont affecté des infrastructures clés, particulièrement dans la capitale malienne, Bamako, ce qui a poussé le gouvernement à déclarer un état de catastrophe nationale. En réponse, un montant de 4 milliards de FCFA a été décaissé pour la gestion de l’urgence, l’assistance humanitaire et la réhabilitation des infrastructures endommagées.
Outre les inondations, l’insécurité dans plusieurs régions a aggravé la situation alimentaire, entraînant des déplacements massifs de populations et la perte de moyens de subsistance. Pour 2025, les prévisions indiquent que 1,47 million de personnes seront en situation de crise alimentaire, avec 100 941 personnes en situation d’urgence. Ces prévisions soulignent la nécessité d’une intervention rapide et ciblée pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation.
En dépit de ces difficultés, la production agricole a montré des résultats relativement positifs, avec 11 millions de tonnes de céréales récoltées, 615 000 tonnes de coton, 96 750 tonnes de viande rouge et 113 220 tonnes de poissons. Cependant, la distribution alimentaire a atteint seulement 85 % de l’objectif fixé, avec une priorité donnée aux populations les plus vulnérables.
Pour répondre à cette situation de crise alimentaire prolongée, le gouvernement malien a mis en place plusieurs mesures de soutien, tant à court qu’à moyen terme. La création de la Facilité alimentaire malienne (FAM) est l’une des mesures clés, permettant la vente de produits alimentaires à prix modéré pour les populations vulnérables. En parallèle, des efforts ont été faits pour renforcer les mécanismes de surveillance et de gestion des crises alimentaires à travers le Commissariat à la sécurité alimentaire, qui coordonne la réponse nationale.
Le 13 mars 2025, le Premier ministre malien, le général de division Abdoulaye Maïga, a présidé la 21ᵉ session ordinaire du Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA). Cette rencontre a permis de faire le point sur les mesures prises pour répondre à la crise alimentaire, et de discuter des réformes nécessaires pour renforcer la résilience des populations face aux crises alimentaires futures. Lors de cette session, le Commissariat à la sécurité alimentaire a été appelé à poursuivre les réformes, notamment à travers la création de l’Agence de veille et d’alerte en sécurité alimentaire et nutritionnelle (AVASAN), qui jouera un rôle central dans la gestion préventive des crises.
L’aide internationale continue de jouer un rôle essentiel dans la réponse aux crises alimentaires au Mali. Le Programme alimentaire mondial (PAM), en partenariat avec le gouvernement, apporte une aide humanitaire et alimentaire dans les régions les plus touchées. Des actions conjointes avec des organisations internationales permettent de compléter les efforts nationaux, avec une attention particulière accordée aux populations déplacées et aux régions dévastées par l’insécurité.
Le Mali poursuit ses efforts pour répondre à l’insécurité alimentaire avec des résultats mitigés. Bien que des réformes majeures aient été mises en place, telles que la création de l’AVASAN et de la Facilité alimentaire malienne (FAM), et que des actions immédiates aient été entreprises pour soutenir les populations vulnérables, la situation reste fragile. Les prévisions pour 2025 montrent des défis majeurs et la mise en œuvre de ces réformes sera déterminante pour renforcer la résilience des populations face aux crises alimentaires futures. Les mois à venir seront déterminants pour évaluer l’efficacité de ces mesures et garantir une sécurité alimentaire durable au Mali.