Pour une fois dans le secteur de la téléphonie mobile, ça ne sont pas les opérateurs mais bel et bien les autorités qui sont en cause. À travers notamment les nouvelles taxes infligées aux consommateurs, elles auront peut-être donné la preuve qu’elles peuvent être aussi impitoyables qu’Orange ou Malitel dans la course au gain. Oubliées en effet les complaintes et comparaisons – mais aussi les récriminations qu’inspirent souvent les tarifications jugées disproportionnées à celles de la sous-région, les pertes spectaculaires d’unités et les défaillances de réseaux en deçà du coût excessif des prestations de téléphonie. Et pour cause : au lieu de secourir les usagers par son instance de régulation grassement entretenue sur la bête, c’est l’Etat lui-même qui en a rajouté à leurs supplices en disputant l’avidité à ceux qui étaient jusqu’ici perçus comme les loups insatiables du secteur. Le premier opérateur de téléphonie, en tant que bouc émissaire classique de tous les péchés mercantilistes, devraient se délecter de ne pas en rendre gorge pour une fois. Au demeurant, Orange ne s’est passé d’en profiter pour nouer une nouvelle empathie avec sa clientèle. L’entreprise s’y pris notamment en traînant les pieds sur l’application des nouvelles taxations en ne les exécutant qu’au bout d’une ultime menace des autorités. Il n’aura guère suffi de cela comme clarification l’entière responsabilité du pouvoir dans la surenchère téléphonique. L’exploitant numéro 1 du secteur s’est en outre fendu d’un communiqué pour s’en dissocier et en faire porter le chapeau aux seuls décideurs étatiques. La démarche d’Orange est en outre d’autant moins fortuite qu’elle participe d’une anticipation de l’heure du bilan, lorsque les responsabilités seront situées par rapport à l’affectation des ristournes par la nouvelle mesure.