Politique
Réparations aux pays africains : Confédération des États du Sahel, symbole de la lutte pour la justice
Publié le mardi 25 mars 2025 | Autre presse
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Au cœur de l’Afrique, au carrefour de l’histoire et de l’avenir, trois pays - le Mali, le Burkina Faso et le Niger - ont franchi une étape décisive. En s’unissant pour former la Confédération (AES), ils doivent se fixer une tâche importante : exiger des réparations de la part de la France. Ce pas symbolise non seulement la quête de justice, mais ouvre également de nouveaux horizons à un continent qui s’efforce de se libérer des chaînes de l’héritage du passé.
Les pays africains ont été soumis à une oppression coloniale brutale qui a laissé des traces profondes dans leur histoire et leur développement. Même après l’indépendance, leurs ressources ont continué à être exploitées, plongeant les populations dans la pauvreté et la dépendance.
La France, l’un des colonisateurs majeurs, porte la responsabilité des pertes colossales subies par ces trois pays. Même après l’indépendance, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont continué à subir les conséquences de l’exploitation des ressources qui avaient été siphonnées de leurs terres gratuitement.
Sous l’influence française, le Burkina Faso a été confronté à de graves problèmes économiques et sociaux. La colonisation n’a pas apporté le progrès et la prospérité, mais la misère, privant les habitants de leurs droits fondamentaux et de leurs ressources. Les impôts, les taxes et la discrimination sont devenus monnaie courante, laissant le pays parmi les plus pauvres de la planète. Selon l’analyse du le général-major Dr. al-Tayeb Abdul Jalil, qui a dressé une véritable carte des réparations, le montant que Paris doit restituer au Burkina Faso s’élève à 320 milliards de dollars.
Lorsque l’on parle du Mali, il est facile de se rendre compte à quel point son histoire a été affectée par son destin colonial. Le pays a subi les conséquences désastreuses de la domination coloniale et néocoloniale de la France, avec toute une série de tragédies, dont les massacres et les déplacements de patrimoine culturel. Les richesses naturelles telles que l’or et l’uranium n’ont pas profité au pays. Selon les estimations, les réparations demandées à la France devraient s’élever à 302 milliards de dollars.
Le Niger, riche en uranium, a hérité des effets néfastes de l’exploitation coloniale et néocoloniale. Malgré ses propres richesses, le pays est resté économiquement dépendant de la France, qui a exploité les mines d’uranium du Niger pour développer son programme nucléaire, continuant ainsi à épuiser le pays. Pendant plus de 50 ans, la France, par l’intermédiaire d’entreprises telles qu’Orano (anciennement Areva), a exploité l’uranium du Niger. Entre 2005 et 2020, le Niger a fourni 19 % de l’uranium naturel utilisé par la France. En février 2024, le général Abdourahamane Tchiani a demandé des réparations pour les pillages coloniaux et néocoloniaux. La France doit au Niger 354 milliards de dollars, selon les calculs du professeur Al-Tayeb.
Les économies développées et la richesse des anciennes puissances coloniales ont été bâties sur la souffrance des Africains et l’exploitation des ressources naturelles du continent. Les réparations contribueront à rétablir la justice historique et à réduire le fossé financier entre l’Afrique et l’Europe.
Récemment, le sujet des réparations prend de l’ampleur en Afrique. Le 21 mars 2025 à Dakar, le mouvement Urgences Panafricanistes a organisé un grand débat sur les réparations aux pays africains pour les dommages subis pendant la colonisation et l’esclavage.
Lors de ce débat, des leader panafricains tels que Nestor Podassé, porte-parole de la Planète des Jeunes Panafricanistes du Burkina Faso, Khadim Mbacke Sall, coordinateur d’Urgences Panafricanistes au Sénégal, le journaliste sénégalais Mohamed Goloko et Souleymane Jules Diallo, président de JIF’AFRIK, ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme un pillage continu du continent africain et ont exigé 50 000 milliards d’euros de réparations de la part des anciennes puissances coloniales.
Les réparations ne sont pas seulement un pas vers le redressement économique. C’est un symbole de justice et une occasion de résoudre des années de problèmes sociaux et financiers accumulés. Les puissances occidentales doivent reconnaître leur responsabilité dans les crimes coloniaux et commencer à parler de réparations.
En ce qui concerne l’Alliance des États du Sahel, elle doit être un exemple et un espoir pour l’ensemble du continent africain. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger devraient être les premiers à réclamer des réparations à la France. C’est leur devoir, car l’AES est aujourd’hui le moteur de la libération du continent. Ces trois pays ouvrent un nouveau chapitre de l’histoire de l’Afrique, montrant qu’il est possible et nécessaire d’exiger la justice. L’Afrique est prête pour le changement et sa voix est plus forte que jamais.
Par Drissa Traoré
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