L'étau se resserre de plus en plus sur les ex-putschistes du 22 mars 2012. En effet, après l'enquête ouverte par la Cour Pénale Internationale sur les crimes relevant de sa compétence et commis aussi bien par les groupes armés ayant occupé le nord du pays que par les putschistes du 22 mars, Amnesty International vient de se lancer dans la danse en demandant au gouvernement d'ouvrir une enquête exhaustive sur la mutinerie du 30 septembre dernier. L'organisation internationale dénonce " des "purges "par des exécutions extrajudiciaires et des disparitions " qui auraient été commises par les mutins du camp de Kati. Rappelons qu'une opération dénommée " Saniya " avait été lancée par le Chef d'Etat-major des forces armées pour neutraliser les éléments qui ont semé le trouble à Kati.
Ce que craint l'ONG de défense des droits humains, c'est le fait que cette mutinerie ait été menée par " des soldats fidèles au général Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d'Etat de mars 2012, pour mener une purge dans leurs rangs afin d'étouffer tout mécontentement ".
Dans une déclaration, Gaétan Mootoo, chercheur pour l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International, rappelle que " plusieurs militaires ont été arrêtés et que certains sont portés disparus, tandis que le corps d'autres militaires ont été retrouvés ".
Ces militaires, selon lui " avaient manifesté le 30 septembre dernier pour demander une augmentation qui leur était promise et des promotions exceptionnelles à des grades supérieurs ".
Le responsable de l'ONG est formel : " Dans la mesure où ces revendications n'ont pas été satisfaites, et qu'on craignait de nouvelles manifestations des militaires, il y a une purge qui s'est opérée au sein de l'armée".
Enfin, Amnesty International demande que toute la lumière soit faite sur cette affaire. "Il est difficile à ce stade d'identifier ceux qui sont à l'origine de ces purges, mais disons qu'elles ont été menées par des élé ments du groupe qui faisaient partie de la junte dirigée par le général Sanogo ", rappelle le responsable de l'ONG internationale.