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Attributions de parcelles dans le cercle de Kati : Une maison, des papiers… et la prison
Publié le lundi 7 avril 2025  |  Arc en Ciel
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© aBamako.com par FS
Visite du terrain de football de Sabana de Mopti
Visite du terrain de football de Sabana de Mopti par une délégation de Bamako le 28 Avril 2018
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Ce qui devait être un rêve de stabilité pour des dizaines de familles s’est transformé en un cauchemar judiciaire. A Kati, à la préfecture, des erreurs administratives massives ont plongé de nombreux acquéreurs de parcelles dans l’angoisse, la précarité… et parfois même derrière les barreaux.

Tout commence en 2017, lorsque la Préfecture de Kati délivre des titres de propriété à des citoyens qui ont acquis des terrains dans un quartier périphérique de Bamako, parfois de bonne foi, parfois après des années d’économies. Mais très vite, des anomalies apparaissent : titres en doublon, ventes multiples du même terrain, erreurs de localisation, ou encore absence de vérification des statuts juridiques des terrains attribués.

« Je me suis présenté pour clôturer mon terrain, mais un autre homme affirmait en être le propriétaire, avec un document signé de la même préfecture », raconte H.D, l’un des plaignants. Résultat : convocation au tribunal, frais d’avocat, et incertitude totale.

Des familles ruinées, des citoyens en prison

Pire encore, certains détenteurs de parcelles se sont retrouvés accusés d’« usurpation de propriété », voire d’« escroquerie foncière ». Dans plusieurs cas documentés, des propriétaires ont été arrêtés, jugés et incarcérés, alors qu’ils avaient en main des documents officiels. « Je n’ai fait que suivre la procédure. Comment pouvais-je deviner que la même parcelle avait été vendue deux fois par la même Prefecture ? », déplore Mariam Diassana, dont le mari a fait la prison.

Des responsabilités floues, des conséquences lourdes

Pour les victimes, la faute incombe à l’administration. « Il y a eu manifestement des erreurs de double attribution, parfois même des signatures falsifiées ou délivrées sans vérification des titres existants. L’Etat ne peut pas se dédouaner », déclare un des victimes.

Le cas du professeur Samaké n’est que la face visible de l’iceberg. Il revient à la justice de trancher le fonds de cette affaire foncière dont la préfecture de Kati a déjà affirmé qu’il y a eu « erreur ».

Du côté de la préfecture, le silence est de mise. Interrogé en son temps, un fonctionnaire ayant requis l’anonymat admetait des « irrégularités internes » mais évoque aussi des « réseaux de faux intermédiaires qui profitent du flou administratif pour vendre ce qui ne leur appartient pas ».

Ces situations mettent en lumière la faillite de l’administration locale en matière de gestion foncière. Les services préfectoraux, sous-préfectoraux et municipaux se renvoyaient la responsabilité, pendant que les victimes accumulaient les peines.

Face à l’ampleur du scandale, le ministère de l’Administration territoriale doit annoncer l’ouverture d’enquêtes. Beaucoup de victimes espèrent une reconnaissance officielle des torts de l’Etat, et surtout, des réparations.

A.S.

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